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Elena Hoffmeyer, copropriétaire de la Brasserie et Malterie Blanche Pierre

Elena Hoffmeyer, copropriétaire de la Brasserie et Malterie Blanche Pierre

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Elena Hoffmeyer, parcours à détours, cheffe d’entreprise autodidacte.

Votre emploi et titre actuel?

Cofondatrice, codirectrice, copropriétaire de la Brasserie et Malterie Blanche Pierre.

Dans quelle ville?

Delémont, en Suisse.

Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes…

Efficace.

D’où provient votre intérêt pour la microbrasserie?

On a commencé à brasser par idéologie d’autogestion pendant nos études, puis on s’est pris au jeu de fabriquer une bière qui corresponde à nos valeurs.

Qu’est-ce qui rend votre bière unique? 

Notre intérêt pour la brasserie artisanale vient d’abord de nos valeurs: une consommation responsable donc locale, bio, artisanale, saisonale. Nous pensons que notre manière de consommer influence énormément le monde dans lequel on vit.

Ces valeurs sont au centre de notre entreprise, que ce soit pour la production, les canaux de vente, la pub, tout est envisagé avec cet angle de vue.

Quelle est la taille de la brasserie? 

Environ 300hl/an soit 1300 bouteilles et 12 fûts par semaine.

À quoi ressemble votre espace de bureau? 

Une planche posée sur deux caissons à tiroir, une petite armoire métallique, 3 planches sur 6 équerres fixées au mur, le tout sur 4m2. Un ordinateur portable, une imprimante laser, plein de classeurs, des éléments de rangement en plastique. Tout est d’occasion, sauf l’ordi.

Avez­-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?

Je fais plein de to-do-list!

Quels «trucs» conseilleriez­-vous pour améliorer la productivité? 

Respecter ses to-do-list, savoir les organiser, les garder à jour.

Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour…

Tout ce qui concerne la gestion, l’argent, l’administratif, la planification…

Comment contrôlez-vous la croissance de votre microbrasserie? 

On surveille qu’elle ne croisse pas trop! On a cette envie d’atteindre un équilibre entre rentabilité et petite production. On y est presque, je crois… On va encore grandir un petit peu en 2019, surtout pour améliorer la qualité de vie au travail, on espère ensuite avoir atteint notre taille maximale. On n’a jamais grandi par envie de grandir, mais toujours par nécessité. il y a quelque chose de vicieux dans ce système et nous essayons au maximum de nous en soustraire…

Quelles votre stratégie pour faire connaitre votre bière? 

Vente directe, marchés, soutiens d’évènement culturels et sportifs locaux. Nous voulons participer à la vie de notre région et en faire intégralement partie, être associée à son image. Donc on va au marché le samedi, on s’investit dans l’associatif de la ville et dans les évènements emblématiques de la région…

À propos du design, qu’est-ce que votre marque reflète? 

Le poing gauche levé, c’est la lutte, ou plutôt les luttes: contre le capitalisme en général, son frangin le patriarcat, et contre tous leurs enfants: l’industrialisation, les inégalités…

Du poing serré sort la goutte de bière, obtenue par le travail de la main: c’est le symbole de l’artisanat. 

Comment et par qui ce design a-t-il été conçu? 

Au départ, on était idéalistes, le 3e faisait des études de graphisme, il a développé toute une identité visuelle et une typo spécialement pour notre projet, puis il a aussi créé les bouteilles (qui sont sérigraphiées). Ensuite il s’est consacré à la vie associative et alternative et a arrêté de brasser avec nous, et c’est moi qui ai repris le flambeau pour les petites choses, et ma soeur, graphiste de formation, qui fait les travaux de plus grande ampleur (nouvelles étiquettes ou bouteilles par exemple).

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?

Savoir que notre job a un sens, que nous participons à notre manière à construire un monde en lequel nous croyons. Savoir que c’est pour nous qu’on se lève, pour nos enfants.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné? 

Il n’y a pas de bon moment pour devenir parent. Quand on est entrepreneur, on est pris dans le tourbillon, on travaille beaucoup et on aime ça. Mais si on attend le «bon créneau», on ne fonde jamais de famille! 

Ce n’est pas toujours facile bien sûr, mais en étant nos propres patrons on peut aussi avoir des avantages en tant que parents, prendre congé quand l’enfant est malade par exemple, aménager le plus possible notre travail en fonction de notre vie de famille et pas l’inverse.

Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneure?

Concilier le travail à la brasserie avec la vie de famille d’une part, avec nos valeurs d’autre part. Ces défis sont toujours en cours…

Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer une brasserie?

T’es en retard mec, désolé! Lance-toi dans le miel végane…

Avez-vous des nouveautés à venir?

Oui bien sûr! On sort une dizaine de nouvelles bières par an. Probablement aussi une nouvelle bouteille pour l’une de nos bières, mais rien d’extravagant de prévu – ce qui ne veut pas dire que l’on ne sortira rien d’extravagant ces prochains mois: nous sommes assez spontanés et aimons réaliser nos idées! 

À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre? 

Une des nôtres, bien sûr, mais ensuite ça dépend de la saison, de la météo, des gens qui sont avec nous. Et en ce moment je suis enceinte donc du coup je ne bois tout simplement pas et ça va aussi!

Brasserie et Malterie Blanche Pierre

site web

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