La galerie d’art virtuelle Sur ton mur rend plus abordable et accessible l’illustration québécoise, une forme d’art très présente dans les livres pour enfants et les magazines. De Michel Rabagliati à Isabelle Arsenault, la boutique regorge d’oeuvres originales signées par plus d’une vingtaine d’illustrateurs québécois.
Américaine de naissance, Shira Adriance a oeuvré dans une galerie d’art en Californie avant de s’installer à Montréal avec son mari en 2013. C’est à travers lui qu’elle a fait la connaissance d’Élise Gravel, une auteure et illustratrice de livres jeunesse. À peine six mois après l’arrivée de Shira, elles inaugurent ensemble la première collection de Sur ton mur composée des illustrations d’une dizaine d’artistes québécois.
De son petit studio, Shira Adriance expédie les oeuvres commandées par les internautes aux quatre coins du monde à des prix plus bas que ce qu’on retrouve habituellement sur le marché de l’art international. «Beaucoup d’artistes m’ont approché, parce qu’ils désiraient trouver une manière abordable de reproduire leur art pour les gens qui aimaient leurs livres», explique la fondatrice de la galerie.
Grâce au réseau d’Élise Gravel, Sur ton mur a rapidement pris de l’expansion pour englober l’art numérique, l’aquarelle, la sérigraphie, le collage, le dessin et la bande dessinée destinée autant aux enfants qu’aux adultes.
La complice des artistes
Lorsqu’interrogée sur la concurrence des grandes surfaces qui vendent aussi de l’illustration, Shira Adriance répond qu’elle se démarque par ses services personnalisés: «Sur ton mur est unique, parce que je travaille avec chaque artiste individuellement. C’est une entreprise aux dimensions humaines. Plusieurs oeuvres ne sont donc disponibles nulle part ailleurs, et on peut aussi faire des commandes spéciales».
Des artistes font en effet directement appel à elle pour imprimer une oeuvre qui se retrouve sur leur site web ou sur Instagram qu’un client a commandé. «Ma collection est davantage le fruit de l’expression des artistes avec qui je travaille qu’un choix commercial», avance-t-elle.
Après six ans de métier, Shira Adriance observe une grande appréciation pour l’art d’ici. «Les Américains connaissent plus ou moins leurs illustrateurs, alors qu’ici, les gens sont vraiment bien informés. Quand j’organise des événements ou quand je participe à des marchés de Noël, je suis toujours impressionnée par ce que les gens connaissent. Par exemple, la maison d’édition La Pastèque avec qui je collabore est assez spécialisée mais quand même très connue ici, alors qu’elle intéresserait un petit monde artistique beaucoup plus restreint ailleurs.»
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Pour le moment, la commissaire ne prévoit pas élargir son équipe de collaborateurs. «Présentement, il y a 28 artistes, et le fait que je travaille personnellement avec chacun d’entre eux limite les ajouts. Je ne ferme pas la porte à prendre de l’expansion, mais pour moi, la chose la plus importante demeure la qualité des oeuvres, du service d’impression et des relations avec les clients. Si on grandit, je vais donc quand même m’assurer qu’on peut le faire de façon à garantir cette qualité», réfléchit Shira Adriance.