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Dans l’atelier de Cara Carmina: Des étoiles plein les yeux et une montagne de projets

Dans l’atelier de Cara Carmina: Des étoiles plein les yeux et une montagne de projets

Norma Andreu, de son vrai nom, est une artiste d’origine mexicaine aux nombreuses casquettes. «Je suis illustratrice, designer, entrepreneure et beaucoup d’autres choses», indique-t-elle, sans la moindre prétention.

Arrivée à Montréal en 2009 après avoir vécu à Mexico, Florence et New York, elle avoue s’être toujours destinée à une carrière artistique. «Depuis que je suis petite, j’ai toujours dit je voulais être artiste. Même à deux ou trois ans, je dessinais tout le temps.» Pourtant, son parcours n’était pas tout tracé. «Je n’ai pas terminé l’université parce que mon professeur de design m’a fait échouer en première année. C’est une chose drôle de ma vie puisque maintenant je vis de mes dessins», déclare-t-elle, avec son doux accent mélangeant espagnol, italien et anglais.

Ainsi, sans formation académique, Norma Andreu commence à dessiner lorsqu’elle est fille au pair, puis petit à petit, lance son blogue d’illustrations. C’est à ce moment qu’il lui a fallu trouver un nom d’artiste. «À l’époque, mon logo était une coccinelle rouge. “Carmina” c’est la couleur carmin en espagnol et en italien. Cara Carmina c’est donc un jeu de mots, j’aimais le son de ces deux mots ensemble», précise-t-elle.

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Entre Mexico et Montréal

On reconnait son style graphique grâce à ses petits personnages colorés aux yeux étoilés. D’ailleurs, Cara Carmina semble elle-même avoir le regard rempli de lumière. Elle indique effectivement adorer Montréal et y connaître désormais une certaine renommée: «c‘est une ville qui me donne beaucoup de bonheur, et la vie ici est bien plus facile qu’au Mexique.»

Mais si Mexico s’avère plus compliquée pour réussir en tant que femme artiste, Cara Carmina ne renie pas pour autant sa ville d’origine. Elle compte y créer une résidence artistique en octobre, à l’occasion du jour des Morts.

Par ailleurs, dans son studio du quartier Saint-Henri où elle vit depuis trois ans, les influences mexicaines sont nombreuses. Ce dernier est meublé d’innombrables œuvres consacrées à la peintre Frida Kahlo. «Frida est toujours présente dans mon travail. J’aime l’artiste, mais je suis encore plus attirée par la personne.» Elle avoue avoir passé de nombreuses heures dans la maison de la peintre lorsqu’elle était enfant et admirer la «femme incroyable pour l’époque, à la fois forte et progressiste» qu’était Frida Kahlo. Cara Carmina a notamment illustré un livre jeunesse paru en 2016 et consacré à l’artiste intitulé Frida c’est moi.

Une personnalité créative qui touche à tout

Cara Carmina ne se consacre pas seulement au dessin, même si elle concède que cette discipline reste sa favorite. Après avoir illustré plusieurs livres, l’artiste a lancé sa boutique en ligne Etsy grâce à laquelle elle vend des poupées, des illustrations, mais aussi des vêtements, ce qui lui permet de vivre à 100% de son art depuis quatre ans. «Ce n’est pas une vie facile ou luxueuse, mais j’aime faire mon travail, je m’amuse beaucoup. Je me sens très chanceuse d’être artiste et d’être capable de vivre de ça», souligne-t-elle. Elle admet toutefois qu’il n’y a pas de recette magique afin de pouvoir faire de son art sa profession principale, «il faut parfois créer sa chance».

Mais la chance n’est pas l’unique responsable de son succès. Cara Carmina fait preuve d’une détermination sans faille. «Quand je veux faire des choses, je les fais. Sans me questionner si ça va passer ou pas», affirme-t-elle.

C’est exactement de cette manière qu’elle est arrivée à Montréal, sans savoir parler français au départ, ce qui ne l’a pas empêché de partir sa compagnie. Elle a ainsi dû recommencer à zéro et se plonger dans les tâches administratives tant bien que mal. «Je trouve que maintenant tu peux apprendre tout ce que tu veux par toi-même si tu as la motivation», relève l’artiste qui admet parfois aussi solliciter de l’aide, car «c’est le chaos total»!

Des idées et des projets à foison

Entre sa boutique en ligne, la vente dans les papeteries et les marchés, les collaborations, la gestion de ses réseaux sociaux ou encore les concours qu’elle propose sur Internet, l’artiste de 39 ans multiplie les projets artistiques avec une résilience impressionnante.

Avec près de 200 points de vente au Canada qui offrent ses illustrations et des commandes à envoyer partout à travers le monde, elle estime devoir gérer une clientèle assez diversifiée. Elle se sent toutefois plus artiste qu’entrepreneure. «Je suis beaucoup de choses, je porte de nombreux chapeaux, mais le principal, c’est celui d’artiste.» Une artiste qui ne manque jamais de projets puisqu’elle a illustré récemment le livre jeunesse de Marie-Josée Gauvin intitulé La princesse endormie à paraître pour novembre 2018 aux Éditions Les Malins, et qu’elle vient de lancer une collection d’illustrations, Ptitpeople, entre autres choses.

L’artiste visuelle reconnait être très occupée et que réduire sa consommation de café ne l’aiderait pas! Elle vient donc de décider de prendre une pause sur les réseaux sociaux. Pour se reposer? Bien sûr que non! «Je me consacre en ce moment à mon site web. Et j’apprends avec des tutoriels sur Youtube à animer mon travail», confesse-t-elle en riant. Le repos sera donc pour plus tard, peut-être le mois prochain quand elle ira en vacances au Mexique, si elle ne passe pas tout son temps à rêver à de nouveaux projets!

Cara Carmina

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