Pour l’occasion, la vitrailliste à l’univers coloré vous donne rendez-vous dans son atelier-boutique au 7781, rue de Belle-Rivière à Mirabel. En attendant cette visite, on lui a posé quelques questions.
Qui êtes-vous, quel est votre parcours, qu’est-ce qui vous a amené à devenir artiste?
Je suis vitrailliste depuis 2002 et membre de la Route des Arts depuis 2009. Dans la vingtaine, j’explorais déjà l’écriture, la peinture, le modelage et la mosaïque de céramique. Parallèlement à ma carrière d’orthopédagogue, je me suis inscrite à l’UQAM en arts visuels en 2000: mon intérêt pour les arts était grandissant, ainsi que ma recherche d’une discipline sur laquelle me concentrer et où trouver ma voie. Quelques années auparavant, ma visite de la Sainte-Chapelle de Paris a assurément été un élément-clé dans mon parcours, ses vitraux m’ayant fortement marquée. Le temps a passé avant que je concrétise l’idée latente de découvrir l’art du vitrail. Dès mes premières coupes de verre, j’ai été conquise et j’ai ensuite participé à plusieurs formations liées au verre.
Comment décririez-vous votre univers artistique?
Enfant, j’adorais dessiner et colorier. Le vitrail représente pour moi la combinaison des deux. J’utilise principalement les couleurs primaires et secondaires dans mes créations: mon univers est joyeux, lumineux, festif. À la fois rigoureux et éclaté, le vitrail est un exercice de déconstruction organisé – le dessin est morcelé en pièces détachées, dans l’ordre ou le désordre. Le résultat forme un tout harmonieux, à l’image de mon atelier.
Un mot pour définir quel type d’artisane vous êtes…
Sauf exception, je conçois tous mes dessins. Je suis une artisane créative et minutieuse, tantôt spontanée, tantôt réfléchie. J’apprécie particulièrement le travail manuel et concret. J’aime toucher les matières et manipuler des instruments. Le vitrail me convient particulièrement, car il me permet d’exploiter la 3e dimension et nécessite des techniques de travail variées.
Qu’est-ce qui vous inspire essentiellement à créer?
Créer est pour moi une expression de liberté. Un mot, une impression, une photo, une pièce de verre, une couleur, un objet, la nature, une nuit d’insomnie sont autant de sources de création. J’aime me laisser inspirer par une structure de bois ou de métal chinée en brocante. La récupération et l’intégration d’objets orientent certaines de mes œuvres. Quand je termine un projet de longue haleine, je range tout mon atelier, comme on fait le vide. Cela me rend plus disponible à de nouvelles idées.
Quel genre de musique écoutez-vous lorsque vous travaillez?
De Cesaria Évora au Stabat Mater de Vivaldi, en passant par Claude Gauthier et Les duos improbables, la musique suit les saisons, le temps, mes humeurs du moment. Cela dit, le silence est plus souvent au rendez-vous puisque le vitrail capte toute mon attention. On dit que le verre chante (sous le coupe-verre)! Sans doute me rend-il sourde aux bruits ambiants…
Quelles astuces donneriez-vous pour améliorer la productivité et la créativité?
Être animée par le plaisir de son art avant tout! Entrer dans mon atelier par goût est plus garant d’efficacité que par obligation. J’aime penser que je «vitraille» et non pas que je travaille. La productivité est pour moi l’antithèse du plaisir et de la création libre.