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Les Impatients: L’art comme thérapie universelle

Les Impatients: L’art comme thérapie universelle

Les besoins en santé mentale sont criants: près de 650 personnes sont enregistrées chaque semaine à l’organisme québécois Les Impatients. Celui-ci vient en aide, par le biais de l’expression artistique, aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Le lieu central de l’organisme est situé dans la Chapelle historique du Bon-Pasteur, et est présent dans le paysage québécois depuis une vingtaine d’années. L’organisme a notamment célébré son 25e anniversaire l’an passé, en présentant l’exposition «Parle-moi d’amour» au Musée d’art contemporain de Montréal.

Oeuvrer pour le mieux-être de la communauté

«Lorraine Palardy [NDLR: la fondatrice de l’organisme] avait une galerie d’art, et elle s’est mise à faire la connexion entre les artistes et les personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Les choses se sont mises en branle tout doucement, explique le porte-parole de l’organisme, James Hyndman. Ensuite, les Impatients ont fait des petits partout au Québec, notamment dans la Montérégie, au Centre-du-Québec, dans Lanaudière et dans les Laurentides également.» 

Important à souligner, la Collection des Impatients contient plus de 15 000 œuvres, qui sont conservées depuis le début de ses activités. Il s’agit de la première collection canadienne du genre. 

James Hyndman mentionne qu’il s’est toujours senti proche de cette cause. Il dit avoir souvent ressenti que la frontière demeure très mince, entre la santé mentale et les problèmes reliés à celle-ci. «J’ai été aux prises avec quelques épisodes frôlant des états dépressifs, ou du moins, des découragements intenses et des dérives intérieures, confie-t-il. En tant qu’acteur, mon travail est de fouiller tous les aspects de la condition humaine, y compris ceux qui sont tourmentés. Quand je travaille des personnages, je me sens souvent relié à leurs failles.»

Questionné quant à l’origine du nom de l’organisme, James Hyndman répond que «c’est un réel espace de liberté, où les gens ne sont pas reçus en tant que “malades”, mais plutôt en tant qu'”impatients”». En ce sens, l’organisme veut faire la promotion de la vie, et non pas celle de l’éradication totale de la maladie. Les Impatientes (Impatiens) sont aussi des fleurs très colorées. D’aspect fragile, elles sont tout de même résilientes.

Un espace d’expression sans pareil

«Quand on voit la détresse des sans-abris, des Amérindiens, et de tous ceux qui sont laissés à eux-mêmes, on constate qu’il y a encore beaucoup de tabous, soulève le porte-parole. Ces personnes marginalisées n’ont pas beaucoup d’endroits pour être accueillies chaleureusement, et pour rencontrer des gens.» Les Impatients veulent aussi reconnecter les gens entre eux. «On veut juste dire que l’on n’est pas si différents. Écoutez-nous, voyez-nous, entendez-nous! C’est le message qu’on lance.»

Les ateliers de l’organisme sont encadrés par un art-thérapeute professionnel et sont axés principalement sur le dessin, la peinture et la musique, mais d’autres disciplines sont également offertes. «Il y a aussi des ateliers d’écriture et de création de bandes dessinées, par exemple. Certains artistes professionnels viennent même travailler avec les Impatients.»

Les Impatients vous parlent (encore) d’amour

Le vernissage de la prochaine exposition des Impatients «Parle-moi d’amour» aura lieu du 15 au 28 mars prochains à l’Atrium de L’Édifice Wilder. Cette exposition-encan a lieu une fois par année, et en 2018, on y présente 350 oeuvres. 

«Cet événement rempli de création et de couleurs est très joyeux! Il constitue une grande fierté pour les participants. Leurs oeuvres côtoient celles d’artistes professionnels importants au Québec, tels que Marc Séguin, Yannick Pouliot, et Robert Racine, entre autres. Toutes les oeuvres sont sujettes aux enchères, qui commencent à 50 dollars, et on peut même miser à distance, sur Internet.»

De plus, une installation immersive de Yannick Pouliot et Maxime Galand a également été montée avec des participants dans le cadre d’un autre projet artistique. «C’est une magnifique expérience interactive et sensorielle, où les gens peuvent s’asseoir dans différentes pièces d’une maison. Une belle façon d’entrer dans le monde intérieur des Impatients!» L’exposition «Je le dis comme je le chante» est présentée jusqu’au 25 mars 2018, à la galerie des Impatients. 

Somme toute, James Hyndman vous invite à venir faire un tour à l’exposition-encan «Parle-moi d’amour», pour «côtoyer l’espoir et la beauté». Il garantit que ce n’est jamais du temps perdu. «Personne ne peut rester insensible à tout cela. Les visiteurs également peuvent bénéficier de l’aspect thérapeutique de l’art!» Pour souligner l’importance de l’apport de l’art à la communauté ainsi qu’au bien-être des gens, c’est donc un rendez-vous!

Les Impatients

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