Jalbert Beaulieu, c’est en fait la fusion de l’univers du guitariste «caméléon» François Jalbert, capable de passer d’un style à un autre avec aisance et précision, et de celui du pianiste Jérôme Beaulieu, récompensé de nombreuses fois pour son talent. Ensemble, les deux musiciens aguerris accostent à la fois le jazz et le folk, la mélancolie et l’énigmatique, pour un résultat éthéré et poétique.
Amis depuis longtemps, Jalbert et Beaulieu ont décidé de se lancer dans une aventure de composition et d’enregistrement conjointe pour finalement faire naitre 11 pièces inédites. Leur album This Is A Real Place, à paraître le 22 septembre, sera célébré à Montréal au Verre Bouteille le 26 septembre, et à Québec au Maelstrøm Saint-Roch le 27 septembre.
En plus de parvenir à nous captiver avec leur musique, les deux comparses font preuve d’autant de passion et de lyrisme dans leurs mélodies que lorsqu’il s’agit de nourriture! On avait envie d’en savoir plus et on leur a fait répondre à notre traditionnel questionnaire bouffe. En attendant de découvrir leur nouvel album, ils vous prouvent que la musique et la nourriture sont définitivement complémentaires!
Quelle est ta relation avec la nourriture?
François Jalbert: Polygame.
Jérôme Beaulieu: La passion totale! Ne pas avoir choisi la musique comme gagne-pain, j’aurais été chef cuisinier. J’y ai longtemps songé. C’est tellement proche du jazz à mon avis: après avoir appris les techniques de base, tu combines tout ça et tu te crées un langage et une signature bien à toi avec des trucs empruntés et des trucs inventés, langage que tu chercheras à parfaire toute ta vie sans jamais complètement y arriver. OK, j’me calme, il reste d’autres questions!
Qu’est-ce que tu écoutes comme musique lorsque tu cuisines?
F.J. : En général, quelque chose que je n’ai jamais écouté avant. Je trouve que cuisiner, c’est un super moment pour faire de l’écoute active.
J.B. : Tout ce qui est nouveau dans ma librairie musicale et que j’ai le goût de découvrir! Dernièrement c’est les deux albums précédents de Fred Fortin que je n’avais pas encore écoutés d’un bout à l’autre avec attention (Plastrer la Lune et Planter le Décor) et l’album Bones de Son Lux.
Quelle est la première recette que tu as appris à faire? Peux-tu nous l’expliquer?
F.J.: Bonne question! Je ne m’en souviens pas vraiment… Ça devait être quelque chose de simple comme des pâtes ou un grilled-cheese!
J.B.: Ma mère m’a assis d’innombrables fois sur le comptoir à côté d’elle pour faire à manger quand j’étais tout petit, donc c’est impossible pour moi de me rappeler où ça a vraiment commencé tout ça… J’me rappelle distinctement d’un moment où j’ai décidé de prendre le contrôle d’un repas par contre, c’était au retour d’un voyage en Caroline du Nord; les chefs de l’hôtel où on restait nous avaient fait visiter la cuisine et donné des chapeaux de chef, donc en revenant j’avais mis mon chapeau et j’avais fait une assiette de pâtes pour toute la famille que j’avais décorée avec des fines herbes du jardin. Mon souvenir s’arrête là, y’a une photo quelque part dans un album qui pourrait nous en dire plus j’pense!
Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi ?
F.J.: De l’huile d’olive, des épices, de la sauce piquante, des pâtes. Ça fitte avec à peu près tout ce qui traînera dans ton frigo!
J.B.: Viande et sauce piquante! Je suis carnivore à fond… mais j’essaie d’acheter des trucs plus orientés vers l’élevage local et responsable pour des raisons éthiques et de santé.
As-tu des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque tu es en tournée?
F.J.: Du local si possible! C’est vraiment le fun de voyager et de goûter les produits locaux!
J.B.: Des trucs locaux idéalement! On accorde de plus en plus d’attention à la production locale au Québec (les bières de micros en sont un exemple) et ça fait plaisir de découvrir les spécialités de la région!
Qu’est-ce que tu manges avant de monter sur scène?
F. J.: C’est plate à dire, mais ce qui traîne dans la loge en général…
J.B.: Ce qu’il y a à portée de main, pour le meilleur ou pour le pire! Si j’peux m’asseoir et manger tranquille, c’est l’idéal, mais ce n’est pas toujours possible.
Quel est le pire repas que tu aies mangé en tournée?
F. J.: Un suprême de poulet bien sec accompagné de rosbeef semelle de botte resservi trois jours de suite dans le même motel avec des sauces kraft différentes pour nous faire croire que ce n’était pas la même chose. Pas de légumes. Pas de fruits.
J.B.: Servi un gros 5 minutes avant de monter sur scène, question de bien digérer, une déclinaison des mêmes produits servis soit dans un sandwich ou sur un nacho composait le menu de cette salle dont je tairai le nom. On avait droit à de la viande cheap (genre Hamburger Helper) et des sauces de type “en sachet”.
Qu’est-ce que tu aimes mettre comme musique pour faire l’ambiance?
F. J.: Ces temps-ci, ça ressemblerait à ça: Relaxin’ with the Miles Davis Quintet, Soul Station de Hank Mobley, du Billie Holiday ou Andy Shauf.
J.B.: Pendant le repas, j’y vais généralement avec quelque chose de plus tranquille, genre Gonzales en piano solo ou encore Chet Baker.
Si je t’invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner pour t’impressionner?
F. J.: J’aime n’importe quoi… tant que c’est fait avec amour!
J. B.: Rien de compliqué, juste avec des bonnes techniques de base et des bons ingrédients frais! De toute manière, quand la personne qui cuisine aime bien manger elle peut faire n’importe quoi et ce sera bon.
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Lancement de l’album This Is A Real Place le 26 septembre au Verre Bouteille (Montréal) et le 27 septembre au Maelstrøm Saint-Roch (Québec).