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«La cuisine est un vecteur de bonheur, une manière de communiquer avec la nature et les gens» – Myriam Pelletier, chef du restaurant Rose Ross

«La cuisine est un vecteur de bonheur, une manière de communiquer avec la nature et les gens» – Myriam Pelletier, chef du restaurant Rose Ross

Rose Ross, c’est un «petit» restaurant (par sa taille et non sa finesse!) sur la rue Masson, qui offre des plats à la fois réconfortants, généreux et raffinés depuis presque un an.

Porté par trois partenaires, Myriam Pelletier, Sébastien Courville et Olivier Dubuc, le restaurant propose une cuisine fraiche et de saison, tout en prenant soin de réserver un accueil chaleureux à ses clients. C’est avec humilité que la chef, Myriam Pelletier, nous confie qu’elle ne pensait jamais avoir l’audace d’ouvrir son propre restaurant un jour. Restaurant qui porte d’ailleurs le nom de son arrière-grand-mère. Pourtant c’est sa passion des techniques culinaires et de la culture alimentaire, sa curiosité et la persuasion de son compagnon qui ont su la convaincre.

Nous nous sommes entretenus avec cette chef généreuse au CV impressionnant afin d’en apprendre plus sur celle par qui la magie dans l’assiette opère!

Allô Myriam! Peux-tu nous parler un peu de toi? Quel sont tes inspirations et ton parcours?

J’ai commencé très tôt à tester la patience de ma mère dans sa cuisine, à vouloir tout mélanger et plonger mon petit doigt partout pour goûter, surtout les préparations sucrées! Ensuite, ce fut le tour de mon père et ma soeur: ils ont été mes cobayes, je leur proposais de faire leur lunch… Ces deux courageux disaient toujours OUI! Je les soupçonne de ne pas les avoir tous mangés.

Puis est venu le temps où je me suis inscrite à l’école de cuisine. La discipline, les techniques culinaires et les saveurs françaises m’ont grandement influencée en début de carrière. Plusieurs stages ont suivi, tous en France dans des étoilés Michelin tel que l’Arpège (Alain Passard), Hôtel Darroze (Hélène Darroze) et L’Écusson (Jean-Pierre Senelet). J’ai aussi touché à la compétition culinaire, entre autres pour l’équipe junior en 1996 aux Olympiades culinaires internationales de Berlin où nous étions une équipe entièrement féminine. Nous y avons remporté l’or sous la bonne gouverne de notre coach feu Jean-Claude Belmont.

J’ai ensuite fait une partie de ma carrière dans les restaurants gastronomiques. Ce fut toutes de belles expériences. Travailler au Toqué à côté de Normand Laprise fut une véritable prise de conscience. J’y ai appris le travail d’équipe respectueux, l’incroyable étendue du monde végétal, le choix méticuleux des produits, des producteurs et de l’importance de la traçabilité de tout ce qui entre dans le restaurant. Ce fut un véritable bouillon de culture!

À travers tout ça, j’ai aussi été copropriétaire d’une herboristerie, Alimenterre. C’était un petit comptoir sur le Plateau Mont-Royal où je cuisinais en rassemblant des aliments et des plantes médicinales (de la soupe aux orties, de l’orme rouge dans des saucisses, des salades végétales et fraîches avec des lactofermentations, du poulet braisé à l’armoise…), des plats remplis de vitalité.

Aussi, j’ai fait et je fais encore du stylisme culinaire.

Puis en novembre 2016, nous avons ouvert le Rose Ross dans le vieux Rosemont. Nous y servons une cuisine du marché fait avec amour, comme si nous recevions à la maison.

Quelle est l’histoire derrière le Rose Ross?

Rose, grand-maman Rose est mon arrière grand-mère paternelle. Elle cuisinait et faisait des bébés pains fesses qu’elle vendait une fois par semaine à ses voisins. Nous voulions aussi rendre hommage à ces femmes qui nous ont nourris et qui ont imprimé en nous, enfants, des souvenirs de bonheur.

Quel a été le déclic de ton amour pour la cuisine?

Tout simplement pour faire plaisir, pour voir ces sourires sincères et ces yeux brillants lorsque la magie a opéré lors d’un repas. La cuisine est un vecteur de bonheur, une manière de communiquer avec la nature et les gens. Elle rassemble et permet un partage intime avec la famille, les amis et même des inconnus.

Quelle est la première recette que tu as appris à faire? Peux-tu nous l’expliquer?

À 10 ans, j’ai fait du Kraft dinner où je remplaçais la margarine par du beurre avec beaucoup de poivre, et j’y ajoutais des saucisses viennoises, plus communément appelées saucisses à hot-dog. Je trouvais ça très cool!

Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi?

Le beurre de bonne qualité, car c’est un groupe alimentaire à lui seul. Il m’arrive même de manger des copeaux de beurre… Oui oui, sans rien d’autre! Le crabe et les pétoncles, j’en raffole aussi.

Qu’aimes-tu le plus cuisiner pour ta petite famille/tes amis ou pour impressionner?

Tous ces gens ont rempli un petit questionnaire culinaire, je m’inspire donc de ce qu’ils aiment manger et le fais avec une twist de “professionnelle”. C’est souvent des plats à partager qu’on met au centre de la table où les légumes ont une place de choix.

Qu’est-ce que tu écoutes comme musique lorsque tu cuisine?

Daft Punk ou du classique. Oui je sais! Il ne faut surtout pas chercher le lien qui les unit… c’est comme ça!

Quel est le pire repas que l’on t’ait servi?

Dans une cabane à sucre, l’omelette était grise, le jambon de très mauvaise qualité et j’en passe. Mais bon, la soupe aux pois était bonne.

Quel est le pire repas que tu aies servi?

Du Kraft dinner où je remplaçais la margarine par du beurre avec beaucoup de poivre et j’y ajoutais des saucisses viennoises!

Si je t’invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner pour t’impressionner?

Je suis toujours très touchée lorsqu’on m’invite à souper et je me sens privilégiée. Je suis consciente du travail que cela demande de recevoir. Je n’ai aucune attente qu’on m’impressionne. Je préfère que mon hôte cuisine ce qu’il sait faire de bien, pour passer du temps de qualité à table en sa compagnie… C’est plutôt l’approche à avoir si tu m’invites à souper.

Quels sont les chefs et les restaurants que tu admires et que tu nous conseilles? 

Normand Laprise du Toqué, Charles-Antoine Crête et Cheryl Johnson du Montréal Plaza, Danny St-Pierre de Petite Maison, Alain Passard de l’Arpège, Dominique Crenn de Atelier Crenn.

Rose Ross

3017 rue Masson à Montréal

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