Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je m’appelle Philippe Renault et je suis natif de Rouyn-Noranda (d’où mon fort attachement pour le FME). J’ai étudié à Jonquière en Arts et technologies des médias option presse écrite, avant d’être journaliste durant une dizaine d’années, tout d’abord en région (Gatineau, Saint-Jérôme, Granby), puis à Montréal pour un grand quotidien. J’ai cofondé l’entreprise Mauvaise influence en janvier 2012.
Votre emploi actuel:
Je suis toujours à la barre de Mauvaise influence, en plus de donner un coup de main au groupe The Vasts en gérance.
Parlez-nous davantage de Mauvaise influence et des services offerts:
Au débart, en fondant Mauvaise influence avec Pierre-Luc Durand, le but était d’offrir aux artistes tous les services possibles (aide aux subventions, booking, gérance, relations de presse). Peu après, lorsque les chemins de Pierre-Luc et moi se sont séparés (il a fondé l’entreprise spécialisée en éditions et en gérance Quartier Général), j’ai décidé de recentrer mes activités autour des relations de presse. J’ai rapidement développé un beau réseau sur la scène indépendante montréalaise, tout en ayant la chance de collaborer avec plusieurs maisons de disques et événements respectés.
Quels sont les enjeux pour une compagnie comme la vôtre?
L’un des défis est certainement de rester constamment à l’affût des changements dans les médias, milieu en constante mutation (à l’instar de la musique) depuis quelques années. Les grands médias ont grandement diminué les espaces consacrés à la couverture culturelle, tandis que les blogues et webzines se sont multipliés. Les façons de traiter les sujets ont également changé.
Il faut aussi savoir vivre avec la précarité d’une petite entreprise, qui doit sans cesse dénicher de nouveaux mandats, qui sont souvent à court terme, le temps d’un lancement ou d’un événement. Bref, tout est toujours à recommencer. J’ai heureusement la chance d’avoir établi au fil des années un assez gros bassin de clients, qui me réfèrent ensuite à leurs amis et connaissances de l’industrie. Cela fait en sorte que les propositions entrent à un rythme assez régulier. J’ai aussi parallèlement quelques mandants à plus long terme et récurrents avec certaines entreprises, ce qui me permet de garder une certaine base.
3 conseils pour ceux qui veulent se lancer dans une carrière musicale?
Pour un artiste qui désire s’établir, je dirais:
1- Ne pas hésiter à s’entourer. Il est vrai que les bookers, gérants et surtout maisons de disques prêts à s’associer à des projets en développement sont rares. Mais il est toujours possible d’aller chercher d’autres ressources, que ce soit un consultant, un spécialiste de l’aide aux subventions, un relationniste de presse, etc. Lorsque l’artiste réussit à se bâtir une équipe, il multiplie ses ressources et réseaux de contacts potentiels.
2- Se garder un budget pour l’après-production de l’album. Plusieurs font l’erreur de tout investir dans l’enregistrement d’un album ou EP qui sonnera très bien. Mais une fois sortis du studio, ils n’ont plus de ressources pour le promouvoir. L’album passe du même coup inaperçu, aussi bon soit-il. Créer une page et un événement Facebook, ce n’est pas suffisant!
3- Être patient. Il faut souvent cogner plusieurs fois à la même porte avant que celle-ci finisse par s’ouvrir!