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Camille Goulet, agente de spectacle chez Indie Montreal

Camille Goulet, agente de spectacle chez Indie Montreal

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Je suis bachelière en arts visuels ainsi qu’en loisir, culture et tourisme. Je me suis occupé de la programmation musicale (diffusion de spectacles) dans différents établissements à Trois-Rivières. J’ai terminé mon second baccalauréat en janvier dernier et je cherchais de l’emploi dans le domaine du spectacle musical. J’avais la vision du diffuseur et je trouvais important et intéressant d’avoir celle d’agent de spectacle. C’est donc récent que j’ai commencé à voir cet aspect du domaine.

Votre emploi actuel:

Je travaille pour la compagnie Indie Montréal. Comme j’y suis travailleure autonome, je le fais à temps partiel, le temps d’apprendre le métier. Je comblerai ces heures avec un autre emploi pour la première année.

Pouvez-nous parler davantage d’Indie Montréal? 

Indie Montréal est une compagnie œuvrant dans le domaine musical qui offre une multitude de services à des compagnies culturelles et à de nombreux artistes. On s’occupe de la diffusion de concerts au Québec et en Ontario. La compagnie possède un volet de relations de presse, et s’occupe du booking en tant qu’agence artistique pour le territoire québécois. Indie Montréal offre aussi d’autres services comme le street marketing, la gérance de production, l’achat de spectacles et un service de billetterie qui sont abordables pour des artistes autogérés et des petits festivals. On travaille étroitement et de plusieurs manières avec de grands festivals culturels, des salles de spectacle et d’autres diffuseurs de concerts. À la base, IMTL c’est surtout une compagnie de développement d’artistes pour le marché québécois, un territoire qui est souvent insaisissable et qui effraie souvent une grande partie de l’industrie musicale anglophone. On souhaite ouvrir de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités pour le secteur culturel.

Pour ma part, je suis agente de spectacle pour la compagnie, en collaboration avec ma collègue qui avait déjà 22 artistes dans son roster. Je suis donc présentement agente de spectacle pour deux nouveaux artistes et je fais de la prospection pour monter tranquillement mon propre roster au sein de l’entreprise. Je rencontre des artistes, nous discutons de leurs plans pour le futur, leurs attentes, où ils souhaitent aller avec leur projet musical, nous établissons ensemble un plan pour que je puisse contacter des diffuseurs afin de monter des tournées ou planifier quelques spectacles selon leurs disponibilités. Bref, je vois à ce qu’on respecte le plan en question. 

Parfois, on travaille en collaboration avec des maisons de disques, on doit voir les subventions possibles pour les artistes, s’occuper de créer un buzz autour d’un lancement de disque, de vidéo, de single etc. Un agent de spectacle négocie les cachets et l’accueil des artistes lors d’un spectacle, il voit à ce que les contrats soient avantageux pour toutes les parties, il a un grand respect pour le domaine musical, une admiration pour le travail de ses artistes et souhaite qu’ils puissent mener à bien leurs projets. Un agent artistique doit rester à l’affût des nouveaux talents et doit avoir une grande connaissance du domaine culturel. Il faut être passionné, car ce n’est pas un domaine fortement rémunéré. J’ai un amour inconditionnel pour la musique et ses créateurs. Je crois que désormais, avec l’avenue de la technologie, les artistes passent leur message en spectacle plus que sur un album. Donc il faut, ensemble, garder le domaine du spectacle vivant.

Quels sont les enjeux dans votre milieu? 

Il y a plusieurs enjeux. Le domaine culturel est précaire. Autant artistes, producteurs, diffuseurs qu’agents, nous sommes tous dans un milieu où il faut que la passion mène, parce que c’est énormément de travail pour peu de revenus. Un des enjeux, je crois (je me trompe peut-être), c’est la concurrence ou le manque de compréhension des différents acteurs culturels. Selon moi et ma belle naïveté, on devrait tous travailler ensemble pour faire vivre la culture. Les diffuseurs ont besoin des agents de spectacles et des artistes pour remplir leurs salles, les producteurs ont besoin des artistes et c’est réciproque, on a tous besoin les uns des autres au fond. Oui, dans tous les cas, il y a des gens malhonnêtes, mais il y a aussi des vrais amoureux de la culture qui souhaitent profondément que les choses se passent et qu’elles se passent à merveille. Sinon, évidemment, le manque de ressources (de toutes parts) est une grande problématique. Le domaine culturel n’est pas prioritaire pour les gens qui gouvernent. C’est triste, je sais que le domaine de la santé, de l’éducation et d’autres domaines sont des défis prioritaires et je comprends, mais un milieu sans culture est un milieu sans vie. Les acteurs culturels sont en train de s’épuiser devant ce manque de ressources. C’est dommage. Mais je continue de croire que le monde culturel va perdurer dans le temps malgré les embûches. Du moins, je l’espère!

3 conseils pour ceux qui veulent se lancer dans une carrière dans la musique?

Haha, je peux en donner plus que trois. Encore une fois, il faut que la passion prime, il ne faut pas rêver de fortune, haha, il faut être très travaillant et ce, sans compter les heures accordées au travail. Il faut être astucieux, établir des liens et des contacts avec tous, avoir un énorme respect pour les artistes, un amour pour le monde musical, travailler en équipe avec les producteurs, les diffuseurs et les artistes pour la pérennité de la culture. Finalement, il faut être réaliste et rêveur en même temps et il faut être tenace et persévérant. 

facebook.com/IndieMontreal

indiemontreal.ca

–> Pour lire les autres entrevues s’inscrivant dans notre dossier Osheaga Industrie 2017 x Baron.

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