Le documentaire, tourné en Islande, fait éloge à une équipe de surfeurs à la recherche de la parfaite vague en eau froide, dans des conditions loin d’être clémentes. Les images sont époustouflantes, la musique émouvantes et surtout, la morale, inspirante.
Burkard préparait ce documentaire depuis 3 ans et y a investi beaucoup de ses économies personnelles. Puis, malgré toute cette préparation, ces quelques jours de tournage face à dame nature, peu accommodante dans ce pays nordique, ont changé du tout au tout l’histoire de son film. On en retient une leçon: en bout de ligne, c’est la température qui a le contrôle et lorsque l’on se soumet à sa volonté, les plus belles choses peuvent parfois arriver. Alors que les aventuriers se dirigeaient vers le nord, la plus grosse tempête de neige des 25 dernières années a littéralement paralysé le pays. La météo devenait donc un personnage clé au centre de ce film originalement dédié majoritairement au surf. Le moment magique du documentaire: l’harmonie entre la nature et le surf, soit celui où les surfeurs glissent sur les vagues sous les aurores boréales. Wow!
Après la représentation, Burkard a présenté l’arrière-scène d’un tel projet, photos à l’appui. L’équipement nécessaire, les rudes conditions dans lesquelles l’équipe tentait tant bien que mal d’opérer, mais surtout, comment l’ouverture face aux imprévus est nécessaire lorsque l’on part à l’aventure pour tourner un tel projet. La question demeure: pourquoi faire ce projet dans de telles conditions? «Parce qu’il est important de faire face à l’inconnu et de vivre des moments d’incertitude, pour inspirer et ouvrir les gens à vivre de nouvelles expériences», dit-il.
Les spectateurs ont d’ailleurs eu la chance de poser quelques questions au renommé photographe de 31 ans. J’ai retenu certaines questions/réponses pour vous:
Est-ce que tu crois que la photo et la cinématographie ont le pouvoir de changer le monde?
«Je crois que tout ce qui peut être partagé, tout ce qui peut nous montrer ce qu’on a peur de perdre, peut faire une différence. Ce documentaire est une extension de mon travail habituel de photographe, mais je crois bien qu’il peut changer le monde à sa façon.»
Est-ce difficile de quitter ta famille pour le boulot?
«Évidemment que c’est difficile, mais la clé est d’impliquer les gens qu’on aime dans le projet dès le début. Et lorsque vous êtes quelque part dans le monde, appelez, ne textez pas. Les émotions sont partagées à travers la voix, c’est la meilleure façon de se sentir proche. Les connections humaines sont la clé, n’oubliez pas cela!»
Quel est le meilleur conseil que tu peux donner à quelqu’un qui veut faire le même genre de travail que toi?
«C’est plus facile que l’on croit… en théorie! Mon meilleur conseil est de devenir des «conteurs d’histoires». Ne dites pas aux gens ce qu’ils voient! On voit bien qu’il fait froid et qu’il vente dans le film. Ce qu’il faut leur dire, c’est comment les gens se sont sentis lorsqu’ils étaient là, l’expérience qu’ils ont vécu de façon viscérale et profonde. Lorsque l’on crée quelque chose, on y ajoute les mots de quelqu’un d’autre, ou ses propres mots, et c’est ainsi que les images prennent un nouveau sens. Ne faites pas un projet pour l’argent; trouvez un but à votre projet et faites-le.»
La tournée Under an Arctic Sky se poursuit aux États-Unis jusqu’au 8 juin prochain. Burkard promet que son film sera disponible bientôt sur iTunes. D’ici là, laissez-vous inspirer par la bande-annonce:
Chris Burkard sur Instagram | site officiel du film
Crédit photo en-tête: Chris Burkard