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Marianne Bellerose, designer et propriétaire de MB Design Bike Wear

Marianne Bellerose, designer et propriétaire de MB Design Bike Wear

En collaboration avec Signélocal.com 

Votre nom: 

Marianne Bellerose

Votre poste: 

Designer et propriétaire

Votre entreprise: 

MB Design Bike Wear

Qui êtes-vous et quel est votre parcours? 

J’ai étudié au Collège Lasalle en design de mode spécialisation masculine, où j’ai gradué en 2006. C’était un rêve d’enfant qui s’est perdu en chemin: un beau jour je me suis souvenue que je dessinais des silhouettes mode et qu’en première année je disais que je voulais devenir designer. Le tout s’est confirmé lorsque j’ai assisté au spectacle du Cirque du Soleil Varekai, où à cet instant je voulais travailler pour cette compagnie, ce qui m’a poussé à me remettre au dessin de vêtements. J’avais 19 ans environ. 

Dès que j’ai commencé l’école, je savais également que je voulais ma propre compagnie. À cette époque, la mode prenait un grand tournant à cause de la production en Chine, ce qui faisait en sorte que plusieurs compagnie et manufactures à Montréal commençaient à fermer. Nous avions eu une conférence avec un spécialiste qui était venu en parler et qui nous disait que l’avenir de la mode était entre nos mains. Cette phrase m’a beaucoup interpellée et je me suis dit que j’allais en faire partie. C’est également à cause de ce discours que le fabriqué local est très important pour moi: il engendre plus de coûts et un produit plus dispendieux que ceux produits en manufacture, mais ça devient un produit plus équitable qui participe à l’économie locale. Malgré toutes les contraintes ou les commentaires que je peux recevoir reliés à mon prix de vente, c’est quelque chose à laquelle je ne renoncerai jamais.

À ma graduation, j’ai eu une succession d’emplois, que ce soit comme costumière au siège social du Cirque du Soleil ou comme assistante designer pour quelques compagnies, mais je m’en suis lassée. La réalité du marché et la copie qui se faisait constamment pour les compagnies pour lesquelles je travaillais me levaient le cœur. J’ai eu une pause d’un an où même la motivation de travailler dans mon atelier n’y était pas. Je trouvais que faire des vêtements pour juste faire des vêtements n’était pas suffisant, le marché était saturé.

J’avais fait une première tentative de démarrage d’entreprise en 2007-2008, en suivant le programme de soutien au démarrage d’entreprise avec Emploi-Québec, suite à la faillite d’une entreprise pour laquelle je travaillais. Cette initiative n’a pas fonctionné, et suite à cet échec je me suis dit que la prochaine fois j’allais trouver un produit qui allait cibler un groupe de gens spécifique afin d’aller chercher des clients à travers des boutiques. J’ai laissé le projet sur la glace en me disant que le temps venu, l’idée allait naître d’elle-même.

Après ma pause d’un an, je suis retournée dans mon atelier et je me suis mise à réfléchir: je voulais me créer un vêtement qui avait une utilité. À ce moment, je me suis fait une jupe qui ne nécessiterait pas le port du sac à main. J’ai donc construit mon premier vêtement intelligent, comme je l’avais appelé. Il y avait des poches de formes variées, apparentes ou cachées pour remplir mes besoins. J’étais si contente de ma réalisation! Le goût de la création est revenu.

Ce qui m’a guidée vers le vêtement de vélo, c’est lorsque j’ai recommencé à en faire de façon régulière pour mes déplacements. À l’époque je portais beaucoup de vêtement en jersey que je me faisais moi-même, jusqu’au jour où j’ai essayé de me rendre au travail avec un jeans régulier. J’ai tellement souffert cette journée juste avec les coutures de raccord entre les jambes que je me suis dit plus jamais. Je ne suis pas une grande fan des ensemble de lycra, surtout pour aller travailler, je ne voulais pas devoir me changer et je voulais du style. En 2011, j’ai commencé à dessiner des vêtements, à faire des patrons et à les confectionner pour les tester. J’ai passé 2 ans à y travailler entre mes contrats avec le Cirque du Soleil avant de me lancer en 2013 avec ma gamme pour hommes et femmes.

Depuis ce jour, chaque vêtement que je fais devient meilleur que le précédent, le fait de faire moi-même la production rend le processus de modification plus rapide. J’aime ce que je fais et je donne au vêtement une vie, un but dans la vie et c’est ce qui me rend le plus fière. 

J’ai des projets plein la tête et un idéal à atteindre. Ce que je sais, c’est que je vais essayer du mieux que je peux de le réaliser. Qui sait? Il se peut que ça fonctionne!

Votre emploi actuel: 

Propriétaire et assistante-costumière pour les spectacles du Cirque du Soleil

Dans quelle ville: 

Montréal

Quels outils sont essentiels à votre vie (app, logiciel)? 

Mes machines à coudre, évidemment, et mon cellulaire.

À quoi ressemble votre espace de bureau?

Un espace dans mon appartement et un atelier qui est bien disposé pour y travailler.

Qu’écoutez-vous comme musique en travaillant?

Mon répertoire en shuffle, mais ce qui me donne mes meilleures journées de production, c’est Pink Floyd.

Avez-vous une façon d’organiser vos journées pour optimiser votre travail? 

Quand je suis dans un blitz de production en hiver, j’aime bien me faire un horaire où j’y écris toutes les étapes de production que je dois faire. Au fur et à mesure, je barre ce qui est fait.

Quels trucs donneriez-vous pour améliorer la productivité? 

Les listes m’aident énormément, comme ça je sais où je m’en vais et mon énergie est bien canalisée. Je réalise beaucoup plus de choses que quand c’est juste dans ma tête.

Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour: 

Je suis une bonne travaillante, je ne perds pas trop de temps pour faire ce qui doit être fait et je suis capable de voir ce qui doit être fait sans qu’on ait à me le dire.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné? 

Hum, c’est difficile à dire, mais j’ai un très bon ami qui me rappelle souvent que je dois être engagée dans ce que je fais, de me mettre des priorités d’entreprise, et à chaque fois cela a fonctionné. En tant que travailleuse autonome, j’ai souvent des doutes: mon entreprise ne me fait pas encore vivre et je dois travailler en même temps pour être capable de payer les comptes et d’investir dans ma compagnie, car je n’ai pas de financement extérieur. Mon entreprise fleurit au niveau de mon engagement et il a tout à fait raison, à chaque fois que je me donne il y a des résultats: pas comme je le souhaite, mais il y en a et toujours un peu plus que l’année précédente.

Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?

La constance: je passe en moyenne 3 à 6 heures de confection pour mes vêtement et la répétition m’amène à développer des techniques pour faire plus, simplement faire plus de préparation en même temps pour éviter le nombre de pas entre la table de travail et les machines à coudre ça aide. Je me souviens quand j’ai commencé à faire des pantalons, ça me prenait 8 heures juste les coudre; avec le temps on devient meilleur et plus efficace.

Quelle est votre routine de fin et de début de journée? 

Le matin je me lève, pars la cafetière, ouvre l’ordi et je regarde mon Facebook. Je prends le temps de me réveiller avec candy crush avant de me lancer dans un peu de petite paperasse de la compagnie ou de recherche en ligne. Pour la fin de journée, c’est sensiblement la même chose avant de préparer le souper.

Mis à part votre ordinateur et votre téléphone, de quel gadget ne pouvez-vous pas vous passer? 

Mon vélo: c’est mon moyen de transport et c’est aussi de cette façon que je teste mes vêtements féminins.

mbdesignbikewear.com

facebook.com/MbDesignBikeWear/

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