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Osheaga 2016: un compte-rendu tout en photos, en design… et en musique

Osheaga 2016: un compte-rendu tout en photos, en design… et en musique

Débutons donc avec le volet arts d’Osheaga: le directeur artistique d’Osheaga arts Fred Caron et la dizaine d’artistes canadiens et québécois ayant participé se méritent un chapeau bien bas. 

On a pu admirer le collectif En Masse à l’oeuvre sur les lettres d’Osheaga, les artistes de street art Loopkin (dont on vous a déjà parlé ici), Earth Crusher, Jarus, Kwest et Olivier Bonnard, qui se sont attaqués à des pièces en coin, et on a particulièrement apprécié le magnifique caribou d’Emily Jan, entre autres. La sixième édition de l’exposition d’affiches Musique sur Papier était une fois de plus présente sur le site, avec de très belles trouvailles (elle se poursuit d’ailleurs jusqu’à dimanche, les détails au bas de l’article). Une attention particulière avait été mise sur la création d’atmosphères enveloppantes une fois la nuit tombée, ce qui donnait une deuxième vie à la scénographie en place. 

Notre collaboratrice Claire-Marine Beha abonde dans le même sens: « J’ai aimé me perdre sur le site, il y avait un petit clin d’œil poétique un peu partout: le grand original tout illuminé, des installations lumineuses, les lunettes géantes, la main sur le pont, etc. » Même chose pour l’intégration des partenaires financiers, soignée: « Même si on sait que ce sont des commanditaires, j’ai trouvé que finalement la serre Perrier ne dénaturait pas le site et au contraire, s’insérait parfaitement dans l’univers très nature du parc Jean-Drapeau. Idem pour H&M. »   

Voici nos photos de l’aspect design et artistique du site d’Osheaga cette année.

Bien entendu, un compte-rendu qui occulterait la partie musicale n’en serait pas un. Voici donc un récit de notre parcours et de nos coups de coeur par jour.

Jour 1:

Ce qu’en dit Claire-Marine, dont c’était la première expérience:

« Plusieurs scènes, plusieurs ambiances! On peut se plonger dans l’ambiance électrisante de la scène du Piknic electronic où la danse est à l’honneur – les deux grosses scènes font la part belle aux tête d’affiches où l’ambiance concert est palpable. Puis les trois scènes dans la forêt: facile de découvrir des artistes un peu moins connus dans une plus petite distance. J’ai aimé avoir le choix, passer du concert plus rock de Half Moon run à Paul Kalkbrenner où j’ai dansé comme dans un club! »

Pour Maryse, le premier coup de coeur de la fin de semaine va à Wolf Parade, dont les quatre musiciens étaient de toute évidence au moins aussi heureux de se trouver sur scène que les fans de les voir. Après un senti “Hey, it’s good to be back. There’s no place like Montreal!”, la bande de Spencer Krug et Dan Boeckner a enchaîné ses mélodies, alternant nouveautés et vieux classiques, et concluant son set avec la fabuleuse I’ll believe in anything, you’ll believe in anything. Cette édition ne faisait que commencer, et déjà nous étions comblées. (Et ça se poursuivrait le soir même avec le spectacle de la formation, qui pendant plus d’une heure trente, allait revisiter son répertoire avec énergie et bonne humeur dans un concert plus que satisfaisant.) Alors que Claire-Marine voyait Beirut et ses mélodies chaleureuses, Maryse s’est laissée happer par le rock de White Lung, dont la chanteuse ne laisse pas sa place en terme d’énergie. La journée s’est conclue dans la nostalgie, avec les Red Hot Chili Peppers qui ont livré une prestation honnête, ne boudant pas le plaisir des fans en jouant les nombreux succès du groupe. Mention spéciale au décor avec ses nombreux écrans ronds sur la scène, qui permettait de bien voir le groupe peu importe d’où on se trouvait.

Jour 2:

Après s’être réchauffé les oreilles avec la prestation énergique, toute en contraste de July Talk, nous avons opté pour la formation britannique Daughter, qui a livré une prestation toute en douceur et en générosité devant une marée de fans attentifs. Au même moment, à l’autre bout du site, les Australiens Hiatus Kaiyote livraient leurs chansons neo-soul, bénéficiant d’une rumeur favorable tout au long de la fin de semaine. À découvrir.

S’ensuivait les Barr Brothers, dont nous avions beaucoup apprécié la prestation la semaine précédente au Festif!, puis Kurt Vile & the Violators sur la scène d’à côté. Pause souper au son de The Arcs, puis nous étions prêtes à repartir: Claire-Marine a beaucoup apprécié les sonorités positives et l’entrain des membres de Bastille, alors que Maryse a préféré aller profiter du rock enveloppant et atmosphérique de Best Coast, trame sonore idéale de cette fin d’après-midi chaude. Ensuite, nous avons pu constater la grande forme dans laquelle était Coeur de Pirate, enchaînant les pas de danse dès que le micro ne la requérait pas, alors que les femmes de HAIM allaient devenir le coup de coeur de la journée de Claire-Marine. Après avoir essayé de fendre la foule qui débordait de toutes parts pour Kaytranada, se produisant à la scène Piknic électronique, de toute évidence trop petite pour le DJ, nous avons abdiqué, non sans regrets. Notre journée s’est conclue sur la fougue de Jazz Cartier.

Jour 3:

Cette dernière journée du festival, considérée par plusieurs comme la plus solide au niveau de la programmation, Radiohead aidant, est parsemée de coups de coeur pour l’équipe de Baron. Leon Bridges d’abord, avec son énergie tantôt suave, tantôt explosive, qui a su animer la vaste foule à coups de chansons entraînantes et de déhanchements énergiques. Autre coup de coeur pour l’ex-Montréalaise d’adoption Grimes, pour qui Osheaga était le terme d’une longue tournée de neuf mois. On ne peut que saluer l’énergie qui l’animait, galvanisée par sa musicienne et ses deux danseuses, en dépit d’un rhume pour lequel elle s’est excusée à plus d’une reprise. Nous assenant déjà une bonne claque au visage, nous sommes curieuses d’assister à un concert où Claire Boucher sera pleinement en maîtrise de sa santé.

Nous avons beaucoup apprécié les performances de Foals et de M83. Restait la pièce de résistance, Radiohead, après que les organisateurs aient annoncé que Disclosure ne pourrait monter sur scène, l’aviation n’étant pas de leur côté, alors que la foule atteignait une densité maximale. Nous n’avons pas été déçues: la bande de Thom Yorke a pigé dans son immense répertoire, satisfaisant des fans de toutes les époques au passage, et terminant avec son premier succès Creep, qu’ils ont récemment recommencé à jouer. Ne laissant rien au hasard, la prestation du groupe jouissait d’un support visuel léché: en plus d’une mosaïque de plans sur les musiciens et les instruments au-dessus de la scène, rappelant la pellicule d’un film, ces mêmes images étaient portées sur les écrans latéraux, et défilaient dans un rythme syncopé, à l’image des pas de danse de Yorke. Une excellente façon de terminer cette fin de semaine riche.

Cette 11e édition est donc couronnée de succès, autant logistique que météo. Le festival, qui a attiré lors des trois jours 135000 personnes, dont 65% provenant de l’extérieur du Québec, comme le rapportait Radio-Canada, fera face à un défi important pour les deux prochaines éditions, alors que des travaux majeurs prendront place au Parc Jean-Drapeau pour augmenter la capacité des scènes principales de 45000 à 65000 personnes. Chose certaine, nous suivrons le dossier avec intérêt.

L’exposition Musique sur Papier se poursuit jusqu’à dimanche, le 7 août, à la Galerie France Cantin (1200 Amherst, local 102). Événement facebook.

Avec la collaboration de Claire-Marine Beha et Cindy Boyce

Crédit photo principale (Radiohead): Cindy Boyce

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