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Métier artiste: l’envers du décor d’Andréanne Gagnon

Métier artiste: l’envers du décor d’Andréanne Gagnon

Ce sont des rencontres avec des artistes en arts visuels. Qu’ils viennent de la performance, de l’installation, de la peinture ou de la sculpture, mon but est de parler de leur situation économique. Je veux faire connaître aux lecteurs la situation d’emploi des artistes d’ici et la précarité que certains d’entre eux peuvent vivre. Sujet presque tabou, mais crucial. Voici donc l’occasion de découvrir des artistes d’une autre manière.

À 27 ans, cette jeune femme lumineuse aborde de manière réaliste son parcours et les choix professionnels qu’elle a faits jusqu’à présent. Artiste de la relève, elle manie le médium photographique tout en flirtant avec les arts d’impressions. Mais d’emblée, elle avoue que son dada est la photographie numérique. Elle a travaillé pour Vu, organisme voué au développement de l’image photographique et plus récemment chez Recto-Verso, deux centres d’artistes logés à Québec. 

Andréanne déclare: « Pour moi, c’était comme un cadeau de pouvoir parler, partager mes idées et faire des visites d’expositions. C’était en lien direct avec ma pratique. » Elle convient que ses employeurs étaient particulièrement compréhensifs concernant la pratique artistique qui nécessite parfois de devoir s’absenter du travail pour des projets personnels.

Depuis la fin de son baccalauréat en arts visuels obtenu à l’Université Laval, elle admet avoir essayé beaucoup de choses. Pour la sélection de ses emplois, elle n’a pas de critères particuliers, hormis qu’ils doivent faire partie du domaine culturel, être stimulants et qu’ils doivent avoir un horaire flexible. Ce dernier critère est indispensable afin de lui permettre de jongler avec de nombreux contrats. 

En plus de ses expériences en centres d’artistes, Andréanne a travaillé à la coordination logistique pour le Mois Multi (festival en arts multimédias et électroniques). Depuis peu, elle a pris la décision de quitter son poste à l’accueil au Musée des beaux-arts de Québec afin de pouvoir se consacrer à d’autres projets. Elle occupe toujours le poste de guide au Musée ainsi qu’à la Maison de la littérature. 

Elle-même décrit sa situation d’emploi comme étant une espèce de « pizza ». Les petits emplois s’accumulent, en plus des contrats photo qu’elle réalise ici et là. Ces emplois demandent de bien maîtriser la matière et pour cela, elle doit investir beaucoup d’énergie et de temps. D’emblée, Andréanne déclare: « À la base, l’idée était d’avoir une flexibilité, mais maintenant je n’en suis plus du tout certaine. »

Cette année marque un tournant, car elle a décidé d’alléger ses obligations professionnelles et financières. Elle a quitté son spacieux appartement de Limoilou pour aménager dans une coop à proximité du complexe Méduse. Elle espère ainsi profiter de cette proximité pour se consacrer davantage à sa création. Même s’il n’est pas toujours évident de vouloir faire sa place dans un domaine où la part de gâteau est petite, Andréanne souhaite mener de front sa carrière professionnelle sur le marché de l’emploi et dans le domaine des arts. Je lui souhaite dans un futur proche de trouver sa place sous le soleil et de poursuivre sa passion aussi intensément qu’elle le désire.

Merci Andréanne, qui sait, sans toi peut-être ce projet n’existerait pas.

Pour en savoir plus sur la pratique d’Andréanne Gagnon:

Résidence à Zocalo en 2015

4e Laboratoire d’exploration d’Engramme

Capsule vidéo dans les ateliers d’Engramme avec Andréanne Gagnon:

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