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Bateau noir: rescapés rock

Bateau noir: rescapés rock

Résumons: après un EP fort prometteur, intitulé La Sauvagerie des heures et paru en 2010, Bateau noir se met à enregistrer des nouvelles pièces en vue d’un album complet en 2011. Ce faisant, le batteur Jean-François Mineau quitte Montréal pour s’installer avec sa famille en Abitibi. Le groupe, ne voulant pas le remplacer, s’interroge sur son avenir et hiverne, longtemps. Le quatuor restant, composé de Rémy Nadeau-Aubin (guitare), Julien Michalak (guitare), Frédéric Sauvé (basse) et Pascal Dumont-Julien (guitare), décide après quelques années de faire paraître les chansons déjà créées et recrutent le cousin de Jean-François, Francis Mineau, pour officier aux tambours. Après une dizaine de spectacles depuis novembre pour s’approprier les « nouvelles » chansons, les voici prêts à lancer l’album Bateau noir.

« Entre le EP et l’album, j’ai eu le temps de commencer et de finir un bacc de 4 ans », résume en riant Rémy, qui enseigne maintenant au secondaire. À quoi s’ajoute les enfants, les déménagements, les nouveaux emplois et les autres projets de musique (notamment Jacquemort pour Julien et Rémy, et Moussette pour Pascal): en six ans, la vie continue.

« Je pense qu’au début, on était plein de bonnes intentions et on voulait vraiment pas que ça s’éternise autant, mais c’est sûr que quand J-F est parti en Abitibi, ça a donné un coup et c’était dur pour nous d’imaginer le band sans JF », constate Pascal.  « On a eu le temps de faire notre deuil de Jean-François, et sincèrement, c’était un vrai deuil parce qu’au début c’était clair qu’on le remplaçait pas », affirme Rémy. « On a été chanceux que Francis était disponible, ajoute Julien, ça reste dans la famille. »

Du moment où les musiciens ont décidé de faire renaître le projet, trouvant dommage que les pièces finissent leur vie sur des disques durs, « il y a eu deux étapes. », explique Rémy. Il y a d’abord eu le moment où le groupe voulait simplement sortir l’album, pour clore l’aventure et permettre aux gens de l’écouter. Mais au fur et à mesure que le projet se concrétise et que l’album se termine, « on est redevenus plus ambitieux, on a retrouvé le goût de jouer », résume Rémy.

Alors que le EP avait été enregistré de manière concise, en une session live avec deux après-midis d’overdubs, pour « le nouvel album, c’est plus l’approche contraire. C’est carrément l’inverse. » commente Rémy. Jocelyn Gagné a donc enregistré une dizaine de sessions avec la bande, et Julien Mineau a complété en enregistrant trois autres pièces.

Chapeau bien bas, donc, à Ryan Battistuzzi au mixage, qui a su comprendre l’essence du projet à forte teneur en guitare, et qui a fait de l’ordre dans ce projet touffu (allant parfois jusqu’à 30 pistes de guitares par morceau). Le résultat, puissant et cohérent, est fidèle au son de la bande.

Si les commentaires à l’écoute de l’album récoltés jusqu’ici sont positifs, le groupe se fait souvent dire que ses spectacles parviennent à élever l’intensité d’un cran. Pour Bateau noir, il s’agit du plus beau compliment: « Je pense que c’est l’objectif d’un band: tu veux faire des bons disques, mais tu veux avoir une petite coche de plus en show, explique Pascal. Parce que le contraire est vraiment décevant. »

Le visuel de l’album est signé Jason Cantoro, un ami de longue date, tiré d’une oeuvre de l’artiste que Julien avait vu passer sur instagram et qui fait l’unanimité dans le groupe. « Quand ça fait aussi longtemps que tu travailles sur l’album, tu veux vraiment [que la pochette] soit sur la coche, qu’elle soit malade! », résume Rémy. « C’est sûr qu’on se fait facilement étiquetter de post-rock parce qu’on est un band instrumental, mais on essaie de se défaire de cette étiquette-là parce qu’au final ça ne veut pas dire grand chose, explique Julien. La pochette c’était un peu ça l’idée aussi, c’était d’y aller avec des couleurs vives, quelque chose de punché », loin des stéréotypes post-rock de l’« arbre sans feuille en noir et blanc. »

Le disque sort sur étiquette Sainte-Cécile en numérique et sera distribué en cd également, en attendant la sortie vinyle qui se fera sur l’Oeil du tigre au courant de l’année. « On aimait mieux travailler avec une équipe avec qui on s’entend bien et qui trippe sur nous autres plutôt que d’être sur un plus gros label et d’être sur une tablette. » explique Pascal. C’est ainsi que 50 vinyles se retrouveront distribués en Allemagne, puisque l’Oeil du tigre fait partie d’un système de coopération internationale qui permet de financer le pressage des vinyles. « Je trouve ça brillant, commente Rémy. C’est le genre d’affaires [auxquelles] on pense pas quand on est toujours dans le réseau officiel des subs, pis du CALQ, pis de Musication. Y a aussi des façons de faire parallèles qui sont efficaces. »

Après une aussi longue pause, Bateau noir a bien envie de voguer longtemps. Avec l’énergie du nouveau membre Francis Mineau, les musiciens ont envie de faire voyager les chansons existantes et de se mettre à créer du neuf. « Les tounes sont encore fraîches, mais ça fait quand même 6 ans qu’elles ont été composées, de dire Pascal. Moi j’ai hâte de voir, et c’est même de la curiosité, qu’est-ce que ça va donner Bateau noir, avec Francis, en 2016. »

Le lancement de ce soir est une saprée belle occasion d’en avoir un aperçu, en attendant la tournée des festivals cet été et du nouveau matériel en cours d’année. 

Bateau noir | facebook | bandcamp

Album Bateau noir disponible sur Sainte Cécile.

28 avril 2016 – Spectacle de lancement de Bateau Noir (première partie Voizes) – Bar Le Ritz PDB, Montréal | événement facebook

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