Qu’est-ce que Mouvement Deluxe? On peut dire sans se tromper qu’il s’agit d’une websérie, lancée hier dans le tout nouveau bar Groove Nation (nos photos au bas de l’article), et dont le premier épisode sera en ligne le 29 février sur à peu près toutes les plateformes disponibles. C’est après que ça se complique. On a demandé au réalisateur du projet Mathieu Handfield de nous aider.
« C’est un drôle de projet: je sais pas comment j’aurais pu te pitcher ça pis te le faire acheter », ajoutant que c’est grâce à la confiance de l’équipe que la série a pu voir le jour. « C’est des petites marionnettes, elles vont se déguiser, tu vas t’attacher aux personnages, mais dans le fond tu sauras rien. Y a pas de back story, on est pas là-dedans pantoute. Mais c’est les mêmes bonhommes tout le temps, qui jouent leur personnalité. Pis là c’est des jokes, c’est plein de jokes de toutes sortes. »
« C’est une série qui a été faite pour les gens qui ont un déficit d’attention » rigole Handfield, qui a été conçue dès le départ pour internet. Le rythme est extrêmement rapide, d’où l’effet « brainfuck » qui fait rire.
« Le défi était weird un peu, parce qu’il fallait qu’on aille une logique de télé, si je peux dire, mais avec un médium qui ne s’applique pas full à ça. » Et on peut affirmer sans se tromper que « le plus gros avantage du stop [motion], c’est vraiment pas que ça se fait rapidement. »
Les sketchs jouent sur le décalage entre le propos et l’univers visuel. « C’est ce clash-là que je cherchais, entre les textes qui sont très absurdes, très weird, assez trash des fois, et une esthétique qui est complètement bonbon, comme si c’était une émission pour enfants », nous confirme le réalisateur.
Pour arriver à un résultat qui se tient tout en étant aussi éclaté, Handfield a réuni des personnalités fortes. « L’équipe de Mouvement Deluxe, c’est vraiment un genre de dream team, ajoute-t-il. J’aurais pas pu me lancer là-dedans si je n’avais pas eu ce team-là. C’est des gens en qui j’avais confiance, pis c’est des gens qui sont vraiment top, qui travaillent bien, qui sont perfectionnistes. »
Le mariage avec Alaclair Ensemble, qui signe la chanson thème et une partie de la trame sonore (avec Steve Tétreault qui en signe l’autre partie), allait donc de soi. « Sont game d’être irrévérencieux pis d’aller dans toutes sortes de directions, pis eux autres aussi se prennent pas trop au sérieux, mais en même temps ont beaucoup de rigueur. » Ils étaient d’ailleurs présents au lancement hier soir pour une courte performance très appréciée.
Parce que même si Handfield se plait à décrire la série comme « du sucre sur du sucre », reste que le tout a été produit avec énormément de rigueur. Environ vingt personnes sont impliquées dans le projet, certains ayant travaillé jusqu’à trois mois à temps plein sur le projet. « Reste que c’est du glaçage sur de la crème fouettée sur lequel on a mis beaucoup de sérieux et d’amour, précise-t-il, et ce, « même si le mot d’ordre était « c’est l’idée la plus conne qui gagne à chaque fois. » »
Pour l’écriture des sketchs, Handfield, qui a travaillé de pair avec Patrick Evans, Simon Lacroix et Gabriel D’Almeida Freitas, m’explique avec un petit rire que la stratégie était « à la quantité et non à la qualité », question de profiter de tous les petits flashs des quatre cerveaux et de garder le meilleur. Avec près de 400 sketchs accumulés, le processus d’écrémage n’a pas été facile, mais n’a survécu que le meilleur.
« Une des forces de la série, un des trucs qu’on veut garder, c’est le côté éclaté des textes. Y a toutes sortes de sortes de joke: y a autant des jokes de pet que des jokes super métaphysiques, super weird, y a des trucs ben absurdes, et y a des gags plus classiques, vraiment construits comme une joke. »
Il a fallu deux mois et demi à temps plein en studio pour boucler le tournage, pendant lesquels Maurice Vadeboncoeur, à la direction photo, et Handfield ont trouvé des trucs pour rendre le tout de plus en plus efficace. L’équipe réduite avait aussi pour avantage de minimiser les risques de déplacements non-désirés, « dramatique[s] » qui peuvent envoyer « trois heures de job chez le yable. »
Produit par SPORT, la boite dont il fait partie, composée d’ami(e)s de longue date, la série sera diffusée au rythme d’un épisode par semaine sur toutes les plateformes qui s’y prêtent. Il y aura aussi chaque jour, question de ne pas perdre le fil, un sketch inédit de Mouvement Deluxe qui paraîtra. Eh oui, « à chaque jour, t’as ta cochonnerie Mouvement Deluxe qui arrive en ligne. » L’objectif étant de développer le plus grand auditoire possible pour la série.
Préparez-vous donc à vous attacher à Willy Toasté, Marie-Cute Perron, Neil McNeil, Sally Langue-de-boeuf et Bobby Botché, même si au bout du compte, vous n’apprendrez pas vraiment à les connaître.
Mouvement Deluxe
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Dès le 29 février 2016