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« Il ne faut pas s’attendre à ce que ça tombe du ciel. » – Dorothée Parent-Roy, promotion des ventes à Believe Digital

« Il ne faut pas s’attendre à ce que ça tombe du ciel. » – Dorothée Parent-Roy, promotion des ventes à Believe Digital

Believe Digital, c’est qui? C’est quoi? Certains diront que c’est une des clés de solution au virage numérique, et même une des têtes de file – au niveau mondial, rien de moins – en distribution et services numériques pour les artistes et labels indépendants. Dorothée Parent-Roy, qui s’occupe de la promotion des ventes chez Believe Digital – et qui est membre du band Ultraptérodactyle -, y va plus simplement: « Notre travail, c’est de s’assurer que les labels et les artistes indépendants sont bien représentés, que leur musique est en ligne partout dans le monde au meilleur taux possible pour eux. » Une mission parfaite pour une fille qui est « tombée dans la musique quand elle était petite ». Entrevue.
Avant de négocier la visibilité d’albums sur des plateformes de musique en ligne, Dorothée Parent-Roy s’est pourvue d’une formation peu commune: un début de baccalauréat en communication et politique et un petit bout de baccalauréat en animation et recherche culturelles à l’UQAM. « Je suis une fille de Rimouski. Je suis déménagée à Montréal pour mes études… et je ne suis jamais repartie. J’ai réalisé que je voulais travailler en culture. » Son parcours? Magasins de disques, Disques Passeport, Festival International de Jazz de Montréal, Les Francouvertes, Indica Records… jusqu’à Believe Digital.

« Ça change tout le temps du côté numérique. »
Allumée, Parent-Roy est entrée dans l’industrie dans un moment très particulier. En plein changement, le monde de la musique a eu – et a toujours – tendance à essayer tout, n’importe quand. Et avec raison. Il y a eu des réussites, des échecs. Fondée en 2005, Believe Digital peut se targuer d’être arrivé au bon moment. « C’est challengeant. Ça change tout le temps du côté numérique. Quand je suis arrivée, iTunes avait la majorité des parts de marché. Aujourd’hui, il y a Spotify, YouTube… Il faut constamment s’adapter. »
Que remarque-t-elle en se trouvant aux premières loges de l’écoute de musique en ligne? Est-ce LA solution tant espérée aux problèmes de financement de la musique? « Ça permet de découvrir des artistes qu’on n’aurait pas nécessairement connu autrement. Ça donne aussi la place à des musiciens qui n’ont pas les moyens des formats physiques. Est-ce que c’est la solution? Le modèle n’est pas encore rendu là. Ça n’atteint pas encore les revenus de l’industrie du disque. »

Faire tout avec (presque) rien
En cette période de flottement, où n’importe quel musicien peut espérer enregistrer un album pour presque rien dans son sous-sol, mais également risquer de recevoir la même attention du public que celle accordée par son voisin d’en haut s’il n’a pas d’aide pour la promotion, comment Dorothée perçoit-elle la scène indépendante? « Elle va quand même bien! C’est intéressant de voir des artistes de gauche être enfin récompensés, notamment à l’ADISQ. En tant que distributeur, on voit vraiment le big picture. Il y a toutes sortes de genres musicaux, de budgets différents. On essaie d’aller chercher le plus possible pour nos clients, peu importe le contexte. »
Et parfois, le budget est moindre, quasi-inexistant. « Beaucoup apprennent à faire beaucoup avec peu de moyens. Ils n’ont pas le choix. C’est souvent quand tu es cassé raide et que tu n’as plus rien dans ton frigo que tu trouves les meilleures idées… J’essaie de les guider. Certains décident d’aller vers le streaming. D’autres non. Ça dépend de la manière dont la musique est mise de l’avant. » Son conseil pour un artiste indépendant qui n’a pas froid aux yeux? « Faire de la bonne musique. Même si l’artiste fait tous les efforts et a la meilleure stratégie ever, ce qui compte c’est une bonne chanson. Il ne faut pas s’attendre à ce que ça tombe du ciel. »

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