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Comment exporter ses produits à l’extérieur du Québec?

Comment exporter ses produits à l’extérieur du Québec?

Le Québec est reconnu comme étant une source illimitée de créativité. De plus en plus de gens lancent une gamme de produits, de tous types et pour tous les goûts. Que ce soit pour la cuisine, pour la mode, pour le design d’objet ou pour les produits pour le corps, nous avons une alternative aux magasins à grande surface. Cela dit, est-ce que le marché du Québec est assez grand pour aider ces petites entreprises à croître? Comment faire pour développer son marché à l’extérieur de la province? Par quoi doit-on commencer? Toutes les entreprises procèdent de façon différente. Baron a demandé conseil à trois entreprises d’ici qui tirent leur épingle du jeu, chacun à sa manière.

Milan: la relation direct avec les détaillants

Milan est une entreprise qui crée ses accessoires de cuisine, principalement avec le bois. C’est en 2011 que Tony Gaudette confectionne lui-même les premiers produits de sa nouvelle entreprise. Pour Milan, le marché québécois correspond à 70% de son chiffre d’affaires. Ses produits sont distribués dans 5 pays: l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique et les États-Unis. Malgré que le marché québécois représente sa plus grande part de marché, Tony insiste sur l’importance de l’exportation: « C’est essentiel d’exporter mes produits à l’extérieur du Québec. Milan propose des produits de grande qualité qui connaissent un succès à l’étranger. Le nombre de consommateurs de produits haut de gamme dans le secteur de l’art

de la table au Québec est assez limité. En combinant les ventes à l’étranger, ça devient très intéressant. » Tony a pris deux ans à monter son réseau à l’étranger. Il préfère la relation directe avec les détaillants et la marge de profit que ça comporte: il n’y a qu’en Italie qu’un partenaire prend une commission sur les ventes. Le conseil en exportation de Tony: prendre contact avec Export-Québec, qui offre un excellent soutien aux entreprises du Québec en matière de conseil en exportation pour la préparation de la facture commerciale et des assurances. « Vous devez négocier un taux compétitif avec un transporteur, basé sur un volume d’expédition mensuel. »

Toma Objets: Salons et magazines

Les produits de maison de Toma Objets sont très diversifiés et créatifs, on ne peut pas le nier. C’est en 2006 qu’Anne Thomas lance sa première collection, 16 ans après avoir ouvert sa propre boîte de communication graphique. Son revenu d’entreprise s’appuie ainsi sur deux différents volets, les produits et le service. Pour Toma Objets, les ventes sont assez inégales année après année. Anne considère que les ventes au Québec peuvent compter en moyenne 40 à 60% de son chiffre d’affaires. Si on questionne l’entrepreneure à propos de la viabilité pour une entreprise de produits, elle répond: « Malheureusement non. Nous sommes encore dans un marché où le prix est le premier critère de sélection d’un produit. Ce n’est pas tout le monde qui veut acheter un produit fait localement et de meilleure qualité, qui est souvent un peu plus cher.» Pour ce volet, Anne concentre son énergie sur la participation aux Design show et Gift Show. Elle souligne l’aide que lui procure les magazines en termes de visibilité: « Faire partie de listes dans des sections «Coup de cœur» aide beaucoup aux achats en ligne et ça ne nous coûte rien » explique la designer. Anne suggère donc de mettre l’énergie nécessaire dans la création et la mise à jour d’un bon site Internet et de communiquer régulièrement aux divers magazines ici et à l’étranger pour faire votre promotion.

Dot & Lil et la quête vers les États-Unis

Anne Dardick a lancé en 2008 sa gamme de produits pour le corps faits à la main Dot & Lil et plus récemment a agrandi avec une gamme pour hommes, Clark & James. Même si les produits d’Anne se vendent au consommateur à travers ses boutiques en ligne et lors de salons, son modèle d’affaires repose sur la vente en gros dans différents magasins au Canada et aux États-Unis. L’entrepreneure confie: « On vient de commencer cette année un projet de distribution en Europe. Ceci dit, notre attention en ce moment est vraiment concentrée sur le développement du marché américain. On fait maintenant au moins trois trade shows de vente en gros aux États-Unis par année. Les avantages de se concentrer sur la vente en gros et en particulier sur les détaillants américains sont la taille du marché et la possibilité de croissance. » Pour Dot & Lil, le Québec ne constitue que 20 à 30% des ventes del’entreprise. « On adore travailler dans le marché québécois, en particulier parce qu’on aime vraiment travailler avec des fournisseurs et producteurs locaux nous-mêmes et on aime pouvoir offrir la même chose aux Québécois, partage Anne. Par contre, je pense que ce serait une énorme erreur de manquer la chance d’aller chercher l’immense marché américain qui est en croissance juste à côté de nous.

La population de la Californie étant plus que celle du Canada au complet, c’est évident qu’il y a beaucoup de potentiel à développer et on voit ça comme un très beau complément à notre développement local. On espère pouvoir grandir pour ensuite pouvoir créer plus d’emplois ici au Québec! » Si on demande conseil à Anne concernant l’exportation de produits, elle vous suggèrera de trouver un moyen de contourner Poste Canada: « Je suggère à toutes les petites entreprises québécoises d’explorer l’utilisation d’un service de genre ‘pick and pack’: il y a des dizaines d’options tout au long de la frontière NY-QC. L’autre option est de faire vous-même le voyage 1-2 fois par semaine à la frontière pour faire le dédouanement de vos produits dans la voie commerciale (il y a même une formation de 3 heures pour ceci avec l’agence frontalière du Canada si ça vous intéresse), et de les laisser ensuite avec UPS ou USPS à Champlain par exemple. »

À en comprendre nos trois intervenants, si ce n’est pas déjà fait, il serait bon pour vous de prendre rapidement des cours d’anglais car vous n’aurez d’autres choix que d’aller présenter vos produits lors de trade shows ou de contacter directement des boutiques à l’extérieur de la province si vous désirez prendre de l’expansion. Pour commencer, concentrez-vous sur la traduction de votre site et de votre boutique en ligne: ensuite, le monde s’offre à vous! Bonne chance!

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