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Raplapla: 10 ans d’histoires d’amour durables

Raplapla: 10 ans d’histoires d’amour durables

Raplapla, compagnie située à Montréal qui crée des compagnons de tissu pour les enfants et les plus grands, souffle cette semaine ses dix bougies. Un accomplissement que sa créatrice Erica Perrot a envie de fêter à sa façon, mêlant tendresse, joie et humour décalé.

Pas besoin de chercher loin la passion dans les yeux de la designer de jouets. « Je suis fière d’arriver à avoir un petit commerce-atelier à Montréal et d’avoir ma clientèle qui me permet de vivre ici, localement », me résume-t-elle, les yeux pétillants. « Je trouve ça magique, en fait, que ça marche. Je fais complètement ce qui m’allume. »

Les enfants, encore plus que leurs parents, sentent la passion à travers les petits personnages humains ou animaux de l’atelier-boutique, qui viennent tous avec un nom et une histoire tirés de l’imaginaire de la créatrice. « Je me rends compte que c’est grâce [aux enfants] que Raplapla existe encore. Les adultes, qui sont les acheteurs, sont comme plus durs à convaincre. »

Elle ignore le secret du succès de ses peluches, mais se réjouit de chaque histoire d’amour qui nait entre ses petits compagnons et leur propriétaire: « On a plein d’histoires [d’enfants] qui adorent les Raplapla, qui sont bien attachés à eux, qui dorment avec, qui les traînent partout. » Et c’est exactement ce qu’elle avait envie de faire avec sa compagnie lors de la création, il y a 10 ans. On peut dire mission accomplie.

Du mammouth à Églantine

C’est pour ses filles que Perrot a commencé à confectionner ses personnages en tissu qui créent une dépendance. À preuve: le petit mammouth en laine de sa fille Lili, créé il y a 16 ans, a encore « toute sa place chez nous », alors que la poupée Églantine, créée pour Fé, a été traînée partout par sa propriétaire dès la dernière couture achevée, il y a maintenant 12 ans. « Disons que ça m’a fait découvrir à quel point c’est important, pour certains enfants, d’avoir un petit compagnon en tissu qui peut consoler, endormir, rassurer… »

« J’ai parti Raplapla avec 4000$ et trois mois de chômage devant moi: c’était le début », se souvient Perrot, sourire dans la voix. Démarré dans sa cuisine, l’atelier a changé de pièce deux fois dans la maison avant de s’installer dans le local de la rue Villeneuve où il est toujours, six ans plus tard. « Faut nous découvrir », résume-t-elle à propos de son « super local », comme un secret bien gardé, accessible à qui veut le trouver. « Je trouve que ça marche bien avec la marque, qui est une petite marque pas super connue, mais en même temps qui a sa place. »

Les coulisses de la simplicité

Dans tous les modèles ludiques et enfantins de Raplapla sont injectés une grande dose d’amour et beaucoup de travail. C’est toutefois le plus simple de tous, Monsieur Tsé-Tsé, qui a nécessité le plus d’efforts dans la confection du patron. Chaque créature blanche est créée avec des petits rectangles s’emboîtant dans la largeur de tissu nécessaire, ce dont sa créatrice est très fière. À l’origine du personnage, le désir de Perrot de créer un jouet sans perte, en réaction aux énormes sacs de retailles de tissus reçus de ses amis designers. C’était il y a 8 ans, et elle avoue que le petit homme la touche toujours.

L’effet Tsé-Tsé

L’année où Raplapla s’installe sur la rue Villeneuve coïncide avec le décollage de Monsieur Tsé-Tsé, devenu depuis« l’homme qui fait vivre la maison ». C’est la confection d’une maison-boîte en carton pour le personnage, en collaboration avec Annie Lachapelle de l’Atelier Chinotto, qui leur fait remporter le grand prix Grafika de l’emballage et la visibilité qui l’accompagne. « Cette année-là, la quatrième année, c’est là que j’ai vu que ça avait valu la peine de continuer et de m’accrocher. »

La compagnie emploie maintenant, en plus de Perrot, une couturière à temps plein en la personne de Dominique Dansereau, fée derrière la compagnie Rousskine. L’équipe est complétée par Katarin Laruelle, qui pilote la boutique la fin de semaine, en plus de la couturière Natalia Mejia Betancur Osorio, impliquée dans la compagnie depuis maintenant sept ans, et Arnaud Laruelle, en charge de l’organisation spaciale.

Hôpital

Depuis environ un an et demi, la boutique Raplapla est également un hôpital pour jouets, offrant ses services pour la réparation d’êtres de tissu blessés. « C’est pas tout le monde qui a une grand-mère sous la main qui va prendre le temps de s’en occuper! », explique Perrot. En plus de permettre de diversifier les revenus et faire connaître la marque à un public qui ne l’aurait pas nécessairement découverte autrement, c’est le côté ludique qui anime le plus l’équipe de Raplapla dans cette mission santé. « C’est des gens qui les ont adorés, et qui les aiment encore qui nous les amènent », avec histoires en prime. Si possible, les jouets sont amenés par leur propriétaire qui explique la réparation à faire. Pas question de rembourrer une peluche si l’enfant l’aime plate: « On prévient bien les parents: c’est le propriétaire qui a le dernier mot! »

Samedi festif

Les enfants sont invités à apporter leur Raplapla, qu’il soit flambant neuf – il y aura d’ailleurs congé de taxes pour ceux qui craqueront devant un modèle – ou usé jusqu’à la corde, illustration parfaite du mot raplapla qui veut dire très plat ou simplement fatigué. « C’est surtout un mot rigolo à dire », confie Perrot à propos de l’origine du nom de sa marque. À l’ordre du jour de cette journée bien remplie: une épluchette de bananes dans la ruelle, du sirop pour les enfants et du vin pour les parents, des produits spéciaux – réédition de la poupée Églantine, l’aînée des Raplapla, et des chandails sérigraphiés spécialement pour l’occasion – et une envolée d’Hibouillottes traînés par des ballons à l’hélium. Qu’ils soient humains ou de tissus, tous sont conviés à la fête!

Raplapla
fête ses 10 ans
Samedi 16 mai
de 11h à 17h au 69 rue Villeneuve Ouest, Montréal
événement facebook

Crédits photos: Maryse Boyce

*Cet article a été modifié le 16 mai à 13h20*

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