Pour son projet de fin d’étude, Mathieu Hagelaars a voulu réaliser une chaussure à la fois intemporelle et moderne. Déjà diplômé d’une haute école de commerce et de management de vente au détail, le hollandais désire aujourd’hui devenir designer de chaussures. Après avoir découvert son travail sur le site Behance, Baron lui a posé quelques questions par courriel.
Pouvez-vous expliquer un peu de votre projet? Comment avez-vous eu cette idée?
UPPERCUT est un projet pour mon master en design industriel de chaussures que j’ai suivi à SLEM à Waalwijk (aux Pays-Bas). J’ai dû concevoir un concept de chaussures du début à la fin. A SLEM ils avaient plusieurs moodboard. Etant un amateur de science-fiction, j’ai tout de suite remarqué celui dont le thème était “futur”. Chaque designer a sa propre vision du futur qu’il reflète dans son design.
Comment avez-vous procédé pour concevoir de votre produit?
J’ai démarré par une recherche qui n’avait rien à voir avec les chaussures. Ma problématique concernait les questions ou développements qui auraient un grand impact d’ici 2050. J’en ai déduit que les nouvelles ressources et la production de masse des chaussures en feraient partie ainsi que le fait que cette production serait moins dépendante des grandes entreprises. J”ai également travaillé le concept d’unicité. En partant de ces constations, j’ai décidé de partir sur un concept qui repose sur 3 principes : le design intemporel, la stimulation de la créativité et le développement durable.
C’est ainsi qu’UPPERCUT est né.
Avez-vous réalisé ce design seul? Comment avez-vous travaillé?
En réaction au consumérisme de masse de notre société, je voulais créer une chaussure qui ne se rapporte pas à une tendance en particulier et qui peut être portée en tout temps. C’est pour cela que je me suis tourné vers une chelseaentièrement noire avec le matériau le plus solide, un montage Goodyear. Je veux que le consommateur la porte durant des années. C’est la raison aussi pour laquelle l’esthétique doit être belle et intemporelle.
Comment décririez-vous le marché de la création aux Pays-Bas? Votre projet a-t-il rencontré beaucoup de succès jusqu’ici?
Waalwijk a une longue histoire avec la confection de chaussures. Dans le temps, il y avait beaucoup de fabriques de chaussures et de tanneries. Aujourd’hui, il y a toujours de grandes compagnies basées à cet endroit et SLEM est un centre d’innovation en la matière. Je n’avais pas pour ambition de faire d’UPPERCUT un produit commercialisé. Je pense qu’il est difficile d’amener le consommateur à créer lui-même de nouveaux produits. Peut-être qu’Uppercut sera produit d’une autre manière, je suis entrain d’y réfléchir.
Par quels moyens vous démarquez-vous dans un marché assez saturé?
Pour être honnête, je n’ai pas de stratégie. Avec UPPERCUT j’ai juste fait ce qui m’a semblé juste. Je pense que le fait de ne pas avoir de références particulières rend le modèle unique. Comme cela vous restez concentré sur votre propre produit et vous n’avez pas d’autres modèles de chaussures qui viennent se mêler à votre projet.
Si vous deviez conseiller une personne qui ne connait rien à la culture hollandaise:
– A quels artistes musicaux devons-nous prêter une oreille?en général, je trouve la musique hollandaise horrible. Nous avons ces artistes électro-dance qui sont très populaires ou d’autres artistes comme Frans Bauer (oui, vous pouvez le chercher sur Google). Mais si vous cherchez bien, vous trouverez de petites perles comme Palmbomen
– A quels artistes visuels devons-nous jeter un œil? Regardez le travail de mes amis Sue, We make Carpets, et Gijskast ainsi que celui de ma blonde et ses amis.
– A quels endroits m’inviteriez-vous pour un diner ou simplement un café?Mon bar favori est Cafe Cook à Amsterdam. Super musique, et bières et bouffe délicieuses. Commandez le witkap pater stimulo et le risotto balls!