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Zulu de Galaxie | Nuits d’Afrique et obsession graphique

Zulu de Galaxie | Nuits d’Afrique et obsession graphique

Zulu, le très attendu nouvel album de la bande d’Olivier Langevin, tire son inspiration d’une période d’écoute compulsive de l’oeuvre d’Ali Farka Touré, monument de la musique malienne, il y a de cela une dizaine d’années. « Je trainais des riffs à saveur africaine, et là je me suis dit: « Faut que je le fasse », et ça a donné la toune Zulu » raconte celui qui mène son navire rock depuis maintenant 13 ans. « Ça a donné le ton à l’album: c’est la première [chanson] qu’on a tapée. » La pièce-titre est devenue un mantra par la force des choses, les musiciens se répétant pendant l’enregistrement: « Faut que ça soit plus Zulu! » Rencontre avec le guitariste émérite pour discuter de cet opus qui paraîtra le 24 février prochain.

En plus la musique africaine, un autre élément, visuel cette fois, a teinté l’album Zulu de ses couleurs. Quatre ou cinq mystérieuses illustrations trônaient chez un couple d’amis voisins, chez qui Langevin se réfugiait pour écrire, quelques heures à la fois, lorsque que sa femme et sa fille toute neuve dormaient. « Toutes ces affiches, pendant que je faisais l’album, ça m’a vraiment inspiré. » Avec un univers visuel mêlant animaux et visages féminins, les affiches étaient signées Laurie Besset. Une recherche nous le confirme: « Elle est introuvable! », s’exclame Langevin. « Quand j’ai dit « Je veux lui acheter de quoi, je veux faire de quoi », on la trouvait pas ». C’est finalement l’amie Martine Groulx qui réussira à retrouver la trace de la jeune femme, déménagée à Londres. Langevin lui achète donc une oeuvre (à droite), qui servira de base pour un collage de Yan Marchildon (à gauche) qui trône sur la pochette.

Pour Zulu, Langevin s’est entouré de sa bande de fidèles collaborateurs: Fred Fortin, Pierre Fortin, François Lafontaine, Benoît Bouchard et Pierre Girard. Pas toujours facile de réunir la crème de la crème, aussi fidèle soit-elle, lorsque chacun est en demande sur d’autres projets. « Ça me tentait de revenir au temps qui n’existe plus, je me souviens, au début, où on s’appelait entre chums un mardi après-midi: « Qu’est-ce que tu fais à soir, on pourrait jammer, j’ai une idée. » raconte Langevin. « Ça n’existe plus parce qu’on a tous nos vies, on joue avec plein de monde, on a des enfants, alors c’est toujours prévu [quand on joue ensemble] ».

Pour recréer cette atmosphère un peu adolescente où la spontanéité est rendue possible, il réserve ses amis deux semaines durant l’été pour enregistrer: « Je leur disais: on va taper peut-être dans ce coin-là, mais pas de stress. Empêchez-vous pas de rien, mais je vous appelle et on tape on the fly. » Les sessions d’enregistrement qui en ont résulté gardent les traces sonores du plaisir des amis qui se retrouvent pour faire ce qu’ils préfèrent: jouer de la musique ensemble. Tant et si bien qu’environ 60% de ces sessions se retrouvent sur l’album: « L’énergie des flos qui se rejoignent, ça marche encore! » résume Langevin en riant.

Si Tigre et Diesel, le précédent album paru en 2011, donnait la part belle aux voix féminines, Zulu en fait tout autant, avec des textures différentes. Exit les voix de tête, place aux duos chantés à pleine puissance par Langevin et Karine Pion, qui avait participé à la tournée précédente. On note également la présence de Fanny Bloom sur quelques pièces: « Elle a un timbre vraiment intéressant, mais elle a une estie de vibe aussi », note le roux guitariste. « Elle est comme magique cette fille-là! » À ce propos, Langevin maîtrise la faculté de créer des conditions pour que la magie opère, comme on peut l’entendre un peu partout sur l’album: « Je ne suis pas parent avec Luc Langevin, mais… », explique-t-il, moqueur.

On note également la présence du vocodeur sur Zulu, une passion partagée par les tous membres de Galaxie. « Moi, il faut me retenir: il y en aurait d’un bord à l’autre de tout ce que je fais. En fait, j’aimerais ça faire un album seulement de vocoder, si je pouvais. » Une façon de régler une fois pour toute cette passion dévorante. « Je ne sais pas si ça va arriver, mais si un moment donné je ne peux plus me retenir, bang, tout est là! »

En attendant cette hypothétique parution, Langevin a déjà commencé à travailler sur un nouvel album solo de Fred Fortin qui se dessine pour l’année prochaine. Mais en attendant, on a un Zulu qui mérite des écoutes consécutives, et dont l’énergie et la chaleur devrait nous mener jusqu’au printemps.

Zulu, un album de Galaxie
sur étiquette La Meute
Lancement le 24 février au Cabaret La Tulipe | événement facebook

Crédit photo principale: LePetitRusse et Yan Marchildon
Crédit photo Olivier Langevin: LePetitRusse
Crédit pochette de Galaxie: Yan Marchildon
Crédit illustration noir et blanc: Laurie Besset

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