» Archives de la chronique Dans les coulisses…
Se lancer en musique, une aventure solitaire? Pas nécessairement! Caroline Fontaine, une passionnée du milieu qui a porté tous les chapeaux – fondatrice d’un site internet pour un groupe, d’un webzine portant sur la musique, d’une boutique en ligne, d’une balado, d’un service de streaming et autres – a lancé musiQCnumériQC, « un lieu d’échange, de discussions et de formation afin de sensibiliser et de mobiliser les acteurs du milieu culturel québécois aux enjeux de la musique à l’ère numérique. »
Plutôt drôle de réaliser que musiQCnumériQC est né d’une idée toute simple de Fontaine. « En 2009, un ami a organisé un spectacle. J’ai invité des gens à venir boire un verre avant. La première rencontre a eu lieu à 2 personnes… Puis j’ai renouvelé l’expérience le mois suivant et nous étions une dizaine de personnes. Une équipe d’habitués s’est formée, avec notamment Jean-Robert Bisaillon, Josée Plamondon et Guillaume Déziel. Les rencontres ont migré dans des lieux privés pour se transformer en rencontres de travail. Nous avons créé un document de recommandations pour un virage musiQCnumériQC, qui a été appuyé par de nombreux signataires et présenté à Madame St-Pierre en 2012 lorsqu’elle était ministre de la Culture. Les élections et le changement de gouvernement a fait en sorte que la première équipe de musiQCnumériQC s’est séparée. En 2013, une nouvelle formule de rencontre s’est mise en place avec une toute nouvelle équipe. »
Et l’idée derrière MusiQCnumériQC, c’est quoi? « En étant à l’affût des changements qui surviennent avec les nouvelles technologies, musiQCnumériQC veille et émet des recommandations pour engager le virage numérique musical nécessaire au Québec. Nous avons différents objectifs tels que celui de vulgariser, recommander et transmettre des savoirs permettant une meilleure compréhension du virage numérique de l’industrie musicale. Valoriser le plaisir d’apprendre, stimuler les échanges et le partage de points de vue sur les enjeux de la musique à l’ère numérique. Créer un lieu d’échange et de socialisation dans un contexte enrichissant intellectuellement afin de sensibilité et mobiliser les acteurs du milieu culturel et de la relève. Favoriser la communication entre les artistes et créer un lien entre les artistes et les amateurs de musique. »
« La musique n’a jamais été aussi présente! »
Concrètement, MusiQCnumériQC organise un musiQCamp le dernier jeudi de chaque mois. « C’est la principale activité de musiQCnumériQC. Chaque mois, un nouvel intervenant vient partager sa passion en proposant un sujet en lien avec l’industrie musicale à l’ère numérique et l’événement devient ce que les personnes présentes en font! Il ne s’agit pas d’une conférence unilatérale, mais plutôt un événement de type décontracté où tout le monde est invité à participer. De nouvelles personnes se joignent à l’événement en fonction des sujets. »
Une vraie mine d’or pour tout artiste indépendant qui veut en apprendre plus sur son métier, mais aussi sur les manières de se promouvoir, de financer ses projets et de gérer son image. Des ateliers très pertinents, qui mettent le phare sur une industrie qui vit de multiples mutations: « La musique est partout, elle n’a jamais été aussi présente, en partie grâce à Internet. Mais il faut être réaliste. Pour être visible sur Internet, il faut travailler avec des outils comme les réseaux sociaux, YouTube, etc… Et ce n’est pas simple. Le point positif est que l’accessibilité est bien plus grande qu’auparavant, le choix est large. Peut-être trop: le temps passe vite, les gens ont beaucoup de choix. Il faut savoir les fidéliser. On peut découvrir des artistes indépendants en Chine, au Japon, en Afrique et même travailler avec eux! C’est une nouvelle manière de faire qui se développe et qui doit être appréhendée par les artistes pour un futur meilleur, que ce soit pour eux ou les amateurs de musique. »
Une réalité qui peut apporter son lot de difficultés: « L’artiste doit s’adapter au nouveau modèle d’écoute musicale qui entraîne très peu de revenus. La réalité est que le modèle économique n’est pas encore stabilisé. Les concerts restent la plus grande source de revenus. Aussi, une des plus grandes difficultés c’est peut-être de réussir à être tout en même temps: être artiste, administrateur, gérant, éditeur, distributeur, comptable, autoproducteur, etc. Avoir plusieurs casquettes pour mieux avoir le contrôle, et s’octroyer plus de libertés par rapport au vieux schéma de l’industrie musicale. »