»Archives de la chronique Dans les coulisses de la musique
Connaissez-vous la SPACQ? La Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec, de son grand nom, est une association qui s’occupe depuis mai 1981 des intérêts moraux, économiques et professionnels des auteurs de chansons francophones. Entre ateliers de perfectionnement, bottin des membres et blogue informatif, la SPACQ offre aussi des services juridiques, des tarifs préférentiels aux membres et de nombreux autres services majoritairement gratuits. Sébastien Charest, directeur des Services aux membres, a accepté de discuter avec moi de la mission de l’organisation et de sa vision de la musique indépendante.
Dans ses propres mots, Sébastien définit le rôle de la SPACQ d’une manière très simple : « Notre but, c’est de rappeler à l’industrie que tout commence avec une chanson. Il y a d’autres associations pour les musiciens, mais nous sommes venus répondre à une demande.» Des services appréciés, mais qui peinent parfois à trouver leur cible. « Notre défi, c’est d’aller chercher l’auteur-compositeur dans son habitat naturel. » explique en riant le directeur des services aux membres de la SPACQ. « Il n’y a pas de côté spontané: c’est notre travail de nous faire connaître. On réussit souvent à atteindre les artistes en assistant à des concerts, des festivals. »
D’ailleurs, une Foire aux questions sera bientôt lancée sur le site de la SPACQ, afin de mieux répondre aux membres, ou à tout artiste indépendant qui a besoin de renseignements. « Si les musiciens peuvent réussir à ne pas perdre de temps en multiples recherches, je crois que ça vaut la peine. L’important, je le répète, c’est la musique. Si l’artiste peut prendre ce temps pour peaufiner son œuvre, c’est clair que c’est gagnant. Le meilleur outil de promotion pour un artiste, c’est son œuvre. »
« La versatilité est un très grand atout. »
Une organisation nécessaire, solide, qui a par contre aussi vécu difficilement le tournant de l’industrie vers le numérique. « Ça a été une bonne claque dans la face! Ça a chamboulé énormément le milieu. Il a fallu s’adapter, changer nos outils, et inciter les artistes à faire de même. » Claque dans la face oui, mais qui a permis son lot d’ouvertures positives selon Sébastien : « Le numérique a apporté d’autre vitrines, comme la musique pour les jeux vidéos par exemple. »
Aussi, le directeur des services aux membres souligne l’aspect beaucoup plus indépendant, justement, de l’artiste d’aujourd’hui. « Un musicien n’a plus à attendre après une maison de disques pour sortir un album. Il peut mettre tous les chapeaux, de gestionnaire à publiciste. La versatilité est un très grand atout. » Mais tout de même, la chanson doit rester au milieu de toutes ces tâches, d’où la difficulté de réussir. « Artistes : écrivez, composez. Go ! La matière première de l’artiste, ce sont les mots. La musique. C’est l’œuvre la plus peaufinée qui risque de franchir le fil d’arrivée ! »