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Félix Marzell de Dix au carré

Félix Marzell de Dix au carré

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Comment se porte le milieu du design industriel au Québec ? Baron s’est entretenu avec quelques représentants et professionnels québécois pour en savoir un peu plus. Félix Marzell, designer industriel et cofondateur de DIX au carré, ouvre cette série d’entrevues.

Félix Marzell est cofondateur et designer 

industriel chez DIX au carré. Après un premier diplôme à l’École nationale de lutherie, sa curiosité autour de l’objet sonore, des matériaux et de leur mise en forme l’a mené à l’Université de Montréal, où il a obtenu un diplôme en design industriel, en 2011. Un an plus tard, avec un ami ingénieur, Marzell a fondé Dix au carré, un atelier unique à Montréal.

Projet Yéti : Collaboration avec Camaraderie, Artificiel et 4U2C

Baron : Comment décririez-vous DIX au carré?
Félix Marzell :Comme le regroupement de deux forces : le design industriel et l’ingénierie, la créativité artistique et technique. Nous sommes, à la fois, un lieu de conception ainsi qu’un atelier de fabrication offrant des produits à valeur ajoutée pour l’industrie du divertissement.

B. : Quels sont pour vous les enjeux majeurs du design industriel, de manière générale ?
F. M. : L’industrialisation est venue avec son lot de promesses et son bagage de désillusions. Le design industriel met en relation un objet avec des utilisateurs dans un environnement; à l’intérieur de ces échanges complexes, la mission du designer est de solutionner le plus grand nombre possible de problématiques. À mon humble avis, l’industrie a, dans le passé, au nom de la croissance, créé plus de problèmes qu’elle en a réglés. Un des enjeux majeurs des designers industriels est de bien réfléchir au développement de produits, de sorte que le consommateur réduise son empreinte sur l’environnement et son impact sur les sociétés, particulièrement celles en voie de développement.

Projet Mon beau sapin musical : DIX au carré

B. : Comment le design industriel progresse-t-il au Québec ?
F. M. : Le Québec a la réputation d’être créatif, les nouveaux outils technologiques se démocratisent de plus en plus. Pour ces raisons, je crois que nous allons expérimenter une explosion au niveau de l’innovation dans le domaine du design industriel. Les prochaines cohortes qui sortiront des écoles de design industriel auront de plus en plus accès aux dernières technologies. Je peux entrevoir, d’ici quelques années, l’apparition de « fablabs » performants, des lieux où les acteurs échangent leurs idées et partagent les coûts relatifs aux installations. La métropole du Québec est un lieu tout désigné pour démarrer ces entreprises nouveau genre et changer la face du design industriel québécois et mondial.

B. : Selon vous, comment prouver au milieu des affaires la valeur de votre profession ?
F. M. : Tout doit être instantané, aujourd’hui, et le milieu des affaires n’échappe guère à cette réalité. Dans cette course effrénée, on s’étourdit et on perd bien souvent de vue l’essentiel, soit le monde. Nous oublions trop souvent les individus qui interagissent et qui utilisent les produits et services. Le designer industriel travaille à l’échelle de l’homme, donc il est, par définition, un acteur clé dans l’élaboration d’un objet de consommation ou d’un service. La valeur du designer industriel se traduit par son empathie, une qualité que peu de disciplines peuvent encore se permettre à l’ère de la haute vitesse. Au-delà d’offrir une expérience rehaussée aux utilisateurs, le travail et la vision globale du designer préviennent des erreurs coûteuses aux dirigeants d’entreprises.

De gauche à droite : David Barabé, Félix Marzell et Julie Bazoge

B. : Quels sont vos atouts principaux pour rendre vos services attrayants aux yeux des entreprises ?
F. M. : Notre principal atout est l’étroite complicité que nos départements de design et d’ingénierie entretiennent. Chaque étape d’un projet est validée conjointement par ces derniers. Il n’est pas rare d’avoir un ingénieur dans les séances d’idéation et on peut souvent apercevoir un designer participer aux rencontres de conception mécanique.

B. : Comment gérez-vous le processus créatif lors de la réalisation de vos projets et qu’est-ce que cela représente pour vous ?
F. M. : Le processus créatif chez DIX au carré est étroitement lié au jeu. L’idée ne reste pas longtemps sur papier. Rapidement, on passe à l’atelier, où nous sélectionnons une gamme de matériaux et testons leur comportement à l’intérieur de diverses propositions. La modélisation arrive aussi rapidement dans le processus, afin de valider le plus tôt possible la mécanique. On apprend beaucoup plus d’une maquette ou d’un prototype que d’un sketch.

www.dix2.com

Photo d’entête: Projet Coloriage, collaboration avec Daily tout les jours

Trophée RIDM : collaboration RIDM

Projet Devil’s toys : Collaboration Judith Portier at Artificiel

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