C’est en 2000 que Meyer Billircu a cofondé Blue Skies Turn Black avec Brian Neuman. « Un de nos amis avait un groupe… et un nouveau bébé. Donc, pas trop de temps pour s’occuper de la promotion de ses concerts. Il nous a donné le contrat et voilà : ça a commencé comme ça! » Jusqu’en 2007, l’entreprise a offert des services de maison de disques et de promotion de concerts, pour ensuite se concentrer sur ces derniers. Depuis, Blue Skies Turn Black s’est taillé une place enviable dans ce créneau à Montréal.
Au fil du temps (et de beaucoup de passion), Meyer et Brian ont réussi à créer des liens importants dans l’industrie musicale. Comment? Un appel à la fois. « Au tout début, on contactait les musiciens qu’on aimait. Et on s’est créé tout un réseau! Maintenant, on travaille davantage avec les agents de spectacles. C’est plus simple! » avoue Meyer en riant. « Si notre sélection de concerts tourne autour de l’indie rock, on essaie de rester ouverts. On veut représenter des spectacles dont nous sommes fiers. » Et c’est la force de la compagnie, qui loin de se contenter de travailler constamment avec les mêmes artistes, pousse toujours pour trouver de nouveaux artistes à mettre de l’avant.
« Il a fallu s’adapter… »
À l’image du démarrage de Blue Skies Turn Black, le chemin de Meyer et Brian dans le monde des médias a été marqué de persévérance et d’audace. « On ne savait pas trop par où commencer, alors on se présentait aux bureaux des journaux culturels pour qu’ils couvrent nos shows. (Rires) On nous disait que ça ne fonctionnait pas comme ça, qu’il fallait envoyer des communiqués… Nous, on voulait seulement que le plus de gens possible viennent voir nos groupes. Avec le temps, on est allé chercher du professionnalisme, une manière de promouvoir nos artistes. »
Une expérience bien utile dans une atmosphère médiatique ralentie au point de vue culturel : « Beaucoup de journaux ont fermé ou changé leur manière de couvrir la musique. Il a fallu s’adapter, aller vers d’autres possibilités. En plus des blogues et des webzines, il est possible d’être très présent avec les réseaux sociaux. Notre but est vraiment de rejoindre le public approprié. »
« Et la question demeure: comment est-ce qu’un artiste sort du lot? »
Face à cette réalité, Meyer remarque qu’il est de plus en plus difficile pour un artiste, surtout indépendant, de trouver une oreille attentive. « Il y a tellement de groupes qui se créent, qui vont en tournée… C’est un tourbillon dont il est dur de se sortir. Il y a beaucoup de bons groupes et j’ai l’impression que les labels deviennent parfois un filtre. C’est sûrement positif, puisque plusieurs artistes très talentueux vont dépenser beaucoup d’argent et de temps pour arriver à un résultat qui ne se présentera pas souvent. » Le cofondateur de Blue Skies Turn Black insiste: il faut être lucide face à ses propres capacités, mais aussi face au marché dans lequel on se lance. « Et la question demeure : comment est-ce qu’un artiste sort du lot? Qu’est-ce qui va faire de lui une vedette plutôt qu’un autre? Il faut bien être honnête : mine de rien, c’est souvent une question de chance. »