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« Notre but est de faire rayonner la musique. » – Pierre-Alexandre Girard, réalisateur chez DTO Films

« Notre but est de faire rayonner la musique. » – Pierre-Alexandre Girard, réalisateur chez DTO Films

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Le nom Pierre-Alexandre Girard ne vous dit peut-être rien, mais vous êtes sûrement déjà tombé sur un de ses vidéoclips. Le réalisateur chez DTO Films a travaillé avec de nombreux artistes, dont Marie-Pierre Arthur, Chantal Archambault et Fire/Works. À l’image de la boîte qu’il a créée avec Daniel Abraham, Pierre-Alexandre accorde une grande importance aux besoins des artistes. « Notre but est de faire rayonner la musique. Il faut que le clip soit cohérent avec la chanson, mais aussi avec l’album et le plan de promotion qui a été instauré. C’est une réalité à laquelle il faut se plier.»

Côté sélection, c’est surtout les labels qui entrent en contact avec DTO Films. « Ça arrive aussi qu’on contacte nous-mêmes des artistes quand on est inspirés par ce qu’ils font. » Et est-ce que la compagnie travaille parfois avec des artistes indépendants? « C’est plutôt rare. En fait, il faut vraiment que ce soit de bons amis à nous. Pas qu’on soit gratteux. (Rires) C’est plutôt que ça demande énormément d’implication, d’employés, de temps. Il faut penser à la démarche, à la location du matériel, etc. Et nous, c’est comme ça qu’on vit. »

Le clip, la cerise sur le sundae?

« C’est clair que c’est un luxe, puisque la plupart des artistes indépendants n’ont pas accès à des subventions. L’organisme maxFACT, par exemple, n’accorde pas de financement aux musiciens qui ne sont pas signés chez un label. » Et comment le réalisateur aborde-t-il cette réalité? « Je suis assez mitigé. Ça peut être injuste pour les artistes indépendants. Mais le marché s’élargit beaucoup et je crois que ça met un peu d’ordre dans tout ça. Pour les investisseurs, il faut que l’argent donné rapporte éventuellement. Et s’il n’y a pas de plan de communication adéquat ou de budget pour avoir accès à une certaine visibilité, c’est un peu inutile d’investir même si la chanson est excellente. Il faut vraiment qu’un vidéoclip soit exceptionnel pour qu’il se fasse voir sans trop de promotion. »

À la lumière de ces considérations, quelles sont les options pour les artistes indépendants, que ce soit par choix ou par manque d’intérêt des maisons de disque? « Il faut essayer de bien s’entourer et de bien gérer le temps de nos alliés. Ceux-ci ne pourront pas mettre toute l’énergie nécessaire puisqu’il faut bien payer le loyer! C’est ce qui est difficile : de travailler avec le manque de moyens, de ressources. Et ce, à plusieurs niveaux. Alors si c’est possible d’obtenir une subvention, c’est la meilleure option pour réussir son projet. »

Si Pierre-Alexandre souligne la difficulté de faire cavalier seul dans une industrie musicale en mutation, il remarque aussi quelques belles réussites d’artistes indépendants. « Dear Criminals, par exemple, réussi à sortir du lot. Les trois artistes – qui font partie d’autres groupes en parallèle – ont fait le choix de demeurer indépendants. Et ils commencent à se faire un très beau nom parce qu’ils sont bien entourés oui, mais surtout à cause de leur talent. »

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