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«CHOQ essaie de donner une voix à ce qu’on entend moins.» – Ansfrid Tchetchenigbo, directeur musical à CHOQ

«CHOQ essaie de donner une voix à ce qu’on entend moins.» – Ansfrid Tchetchenigbo, directeur musical à CHOQ

Pour Ansfrid Tchetchenigbo, le chemin vers la direction musicale de CHOQ s’est fait tout naturellement. « J’étais étudiant à l’UQAM et pendant plus de six ans, j’ai été chroniqueur pour une émission. Ça m’a permis de développer mon intérêt envers la recherche musicale et ça m’a fait réaliser que oui, être directeur musical pouvait être pour moi.»

Depuis sa création il y a environ douze ans, CHOQ offre une programmation axée sur la musique émergente, alternative et locale. «On reçoit environ une centaine d’albums, de démos ou de liens par semaine. Après sélection, on en fait jouer environ 25 en ondes.»Mais comment choisir? Si la station n’a pas officiellement de comité musical, elle regorge de chroniqueurs spécialisés qu’Ansfrid consulte régulièrement: « Je m’assure de discuter avec les animateurs pour connaître leur opinion. Il y a nécessairement un aspect subjectif, mais on est obligé de prendre en compte les tendances, les courants actuels. Aussi, on écoute forcément si c’est montréalais. On essaie de donner une place plus importante aux artistes locaux.»

Malgré tout, le directeur musical avoue que cette écoute a malheureusement des limites:«On ne peut pas tout écouter, puisqu’on reçoit trop de musique. Parfois, aller voir des shows, lire des blogues musicaux ou prendre en compte les palmarès de différentes institutions va nous permettre de faire une pré-sélection plus efficace.»

À force de travailler dans le milieu musical, Ansfrid a remarqué un clivage chez le public: «D’après  moi, il y a deux sortes d’auditeur: celui qui écoute ce qui passe par-là sans trop se poser de questions et le chercheur, qui va s’intéresser aux nouvelles formes de partage de musique. C’est une belle façon de trouver de nouveaux sons.» Et la radio étudiante de l’UQAM suit tout à fait cette voie en ayant comme mandat d’aller plus loin que les grands médias «Maintenant, ils prennent ce qui est le plus populaire dans la marge pour les entrer dans leur propre grille. Nous, on s’éloigne de ça. Par définition, CHOQ essaie de donner une voix à ce qu’on entend moins. Le but est de remettre en question les paradigmes.»

Et les artistes indépendants dans tout ça?

Très positif face aux possibilités des artistes indépendants, le directeur musical de CHOQ souligne une mutation importante dans la couverture musicale: «Maintenant, un musicien peut arriver à remplir le Métropolis et même le Centre Bell sans même être nommé dans les grands médias. C’est possible de créer un buzz sans avoir à passer par cette étape qui était auparavant incontournable. Grâce à Internet, les artistes ont un accès direct aux gens.»

Et si le financement demeure un problème de taille selon lui, Ansfrid propose tout de même aux artistes indépendants d’offrir gratuitement leur musique. «Ça peut sembler paradoxal, mais c’est une excellente façon de trouver son public!»

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