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Qui es-tu, quel est ton parcours ?
Comme la plupart des coloristes, j’ai suivi un parcours traditionnel. Je jouais de la basse dans un band punk et on a enregistré un album. C’est comme ça que j’ai découvert les studios d’enregistrement. J’ai étudié en conception sonore pour finalement décrocher l’emploi rêvé de technicien de studio. Curieux de nature, j’ai commencé à faire du montage pour les entrevues et les spectacles que je filmais pour des groupes locaux. J’en ai fait assez pour décrocher un poste comme assistant-monteur. D’assistant, je suis vite passé à monteur en ligne et, ensuite, coloriste. C’est classique…non ? Pour le reste, allez voir mon démo (www.ilovehue.net).
Sinon, je m’implique beaucoup dans la communauté vidéo/film de Montréal en administrant le Front Créatif de Montréal (fcmtl.com), en produisant les capsules web “Mon Studio au Canada” (monstudioaucanada.com) et en donnant des formation à l’INIS et au RFAVQ. J’aime le travail d’équipe nécessaire à la production d’un clip ou d’un court métrage.
Dans quelle ville :
Montréal – HoMa
Un mot pour définir quel type de travailleur tu es :
Coloriste
Quels outils sont essentiels à ta vie (app, logiciel) ?
J’ai deux Mac, un moniteur de référence FSI, le logiciel d’étalonnage DaVinci Resolve, ma surface Tangent Wave et le logiciel de scopes et d’analyse vidéo Scopebox.
À quoi ressemble ton espace de bureau ?
Comme j’ai beaucoup d’équipement pour travailler (3 écrans+1TV), il me faut une TRÈS GRANDE TABLE ! Les trois écrans sont alignés et cachent les disques durs et les interfaces vidéos. Je dois aussi avoir de la place pour le réalisateur ou le directeur photo à côté de moi. J’ai récemment ajouté un écran plasma 55po pour les clients et un divan en cuir pour asseoir plusieurs personnes pendant les sessions d’approbation. Sinon, tout le reste est caché dans des armoires.
Qu’écoutes-tu comme musique en travaillant ?
Tout dépend du projet. Quand je travaille sur des shows qui ont de bonnes trames sonores comme Ouisurf, j’écoute la bande-son du show. Pour un vidéoclip, j’écoute la toune du clip autant que possible, mais quand je me tanne, je mets quelque chose de semblable pour garder le mood. Si j’ai beaucoup de temps à passer sur une shot, je vais me mettre une playlist qui va me faire passer à travers ma journée. C’est souvent du folk ou de l’indie, comme Jim Bryson, Harvest Breed, du Colin Moore ou du Joey Cape pour fredonner des vieux airs de Lagwagon.
Si j’ai des clients, je vais mettre quelque chose de plus upbeat avec un peu de basse et quand le client veut que son image punch un peu plus, mais que je trouve que c’est assez, je monte la basse au lieu de monter la saturation de l’image et la musicothérapie fait son effet. C’est un vieux truc de monteur.
As-tu une façon d’organiser tes journées pour optimiser ton travail ?
Idéalement, j’essaie de limiter les échanges avec les clients externes à trois par jour : une le matin avant la session, je fais des retours d’appels et de courriels sur l’heure du midi et la gestion d’horaire en soirée.
En salle, au début des sessions, je sers un petit café et je discute avec le client. Ça lui laisse le temps de s’habituer à l’image que j’ai mis sur les moniteurs. Sinon, ça se gère au feeling. Pour une session normale, je vois le client en début de journée pour placer les looks et prendre ses suggestions et je lui demande de revenir en fin d’après-midi pour l’approbation et le visionnement. Si je bloque sur une image, j’en profite pour offrir un latte et des biscuits au client.
Quels trucs donnerais-tu pour améliorer la productivité ?
C’est des classiques : ferme ton cell, ferme tes alertes de courriels et ferme la porte de ton bureau. Comme je reçois souvent des gens qui n’en sont qu’à leur première session d’étalonnage, je trouve important de les informer à l’avance de ce qu’il est possible ou non de faire pendant la session. Tout est possible, mais ça dépend de leur temps… et de leur budget.
Tu es meilleur que tes collègues de travail pour :
Apprendre à utiliser des logiciels et des outils. Je suis un “early adopter” et j’ai un bon pif pour flairer les outils qui ont du potentiel et pour comprendre l’utilisation que je pourrais en faire pour servir mes clients. Je ratisse très large et j’aime bien me renseigner autant sur mes outils pour la colo que sur les caméras qu’utilisent les directeurs photo avec qui je travaille.
Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?
Partage tes découvertes et tes connaissances. Dans le monde des médias et de la vidéo, si tu trouves quelque chose de nouveau, il ne se passera pas une semaine avant que quelqu’un d’autre ne le découvre. Vaut mieux échanger avec les meilleurs que de se cacher des profiteurs. Si tu as confiance en ton talent, tu ne devrais pas avoir peur de partager tes astuces. C’est en participant à des forums et en donnant des cours et des conférences que je me suis fait une réputation et que j’ai rencontré la majorité de mes clients.
Quel est ton meilleur truc pour sauver du temps ?
J’écris tout, tout le temps. Si je dois expliquer à un client comment m’envoyer un projet, je l’écrit, j’en fais une procédure claire que je standardise en PDF. Alors, je n’ai plus jamais à l’expliquer pendant des heures au téléphone. Je n’ai qu’à envoyer un PDF par courriel au client.
Quelle est ta routine de fin et de début de journée ?
En début de journée je fais la tournée des forums et des sites de vidéo pour voir si des nouveautés ont été annoncées ou si j’ai des demandes de clients ou des partenaires sur les différents réseaux sociaux. Ensuite je déjeune en écrivant un article sur le blog du Front Créatif de Montréal. Généralement à 8h je commence à travailler sur mon premier projet ou à préparer la salle si je dois recevoir des clients.
Ma journée se termine généralement vers 18h. À ce moment, je lance les sorties pour les clients et je fais les transferts pour leur envoyer leur épisode. Je fais ensuite le tour des courriels et je fais de la planification d’horaire en négociant des journées avec les clients.
Mis à part ton ordinateur et ton téléphone, de quel gadget ne peux-tu pas te passer ?
Ma surface de contrôle. C’est comme un gros joystick avec plein de pitons qui me permettent d’atteindre des fonctions ou de faire plusieurs modifications sur l’image en même temps, sans avoir à déplacer mon regard du moniteur de référence. Ça me permet d’être plus rapide et d’avoir moins mal aux yeux à la fin de la journée. Je me déplace aussi beaucoup chez des clients qui sont moins bien équipés que moi et j’insiste pour qu’ils achètent une surface de contrôle dédiée à leur solution d’étalonnage. S’ils n’en ont pas, je leur loue la mienne. Dans le métro, j’ai l’air d’un vieux gamer nostalgique qui promène son joystick Atari.