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Jolla: l’alternative scandinave

Jolla: l’alternative scandinave

Nouveauté sur le marché des téléphones portables, Jolla, pense pouvoir chauffer les géants que sont l’iPhone d’Apple, Blackberry et la plate-forme Android.  Prévue pour l’automne 2013, sa sortie fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux.  Jolla mise surtout sur son système d’exploitation libre, Sailfish, pouvant être installé sur des appareils concurrents et compatible avec les applications Android.  Selon Marc Dillon, responsable du développement de Sailfish et cité par l’AFP, les systèmes d’exploitation existants «n’offrent pas beaucoup de flexibilité, l’un (iOS) est complètement fermé et l’autre (Android) promeut principalement ses propres services».

Jolla propose également son propre appareil, entièrement tactile, muni d’un écran de 4,5 pouces et d’une coque bicolore partiellement amovible.  Des ententes de distribution ont été signés en Europe et en Chine.

Après Nokia, Jolla

Le secteur des télécommunications en Finlande a émergé dans les années 90, alors que le pays était en pleine récession.  Le PIB du pays avait connu une baisse de 10% pour la même période et le taux de chômage avoisinait les 20% au milieu de la décennie.  En investissant en recherche et développement, en éducation et en innovation, le secteur des technologies, absent de l’économie Finlandaise au début des années 90, compte plus de 6 000 entreprises à ce jour, dont la plus connue: Nokia.  Selon le Forum économique mondial, la Finlande se classe désormais première mondiale dans le secteur des technologies de communications.

C’est justement de Nokia que proviennent ces créateurs et le système d’exploitation qu’ils proposent.  En effet, Sailfish est un successeur du système MeeGo développé par Nokia avant de s’ailier à Windows phone.

Les créateurs de Jolla sont des employés déçus par cette décision et qui ont décidé de poursuivre l’aventure MeeGo.  Leur entreprise emploie aujourd’hui 70 personnes.

La méthode scandinave

Dans une entrevue à Reuters publiée dans The globe and mail, un des fondateurs de Jolla, Stefano Mosconi, met l’emphase sur l’importance culturelle de la collaboration au sein de la communauté d’affaires finlandaise, particulièrement dans le secteur des technologies.

Il cite l’exemple de la suédoise Telia et la finlandaise Sonera qui, après dix ans de concurrence et depuis leur fusion en 2003, rejoignent ensemble (TeliaSonera) plus de 150 millions d’utilisateurs.  Finalement, c’est une coopération entre tous les agents économiques (consommateurs, gouvernements et entrepreneurs) qui a été un gage de succès dans le secteur des technologies pour les pays scandinaves.

Stefano Mosconi a quitté Rome au début des années 2000 vers Helsinki pour y profiter du boom dans le secteur des technologies.  Un contraste avec son pays natal qui traverse une crise sociale, économique et politique.

Un nouveau joueur, vraiment?

Une question légitime à ce stade-ci est de savoir si un nouveau joueur a sa place dans le marché des téléphones intelligents.  Selon les chiffres rapportés par The economist, seulement 17% des appareils téléphoniques portables vendus à l’échelle de la planète sont dit « intelligents ».  Dans les marchés émergents de l’Inde, de l’Indonésie et de la Russie, cette statistique chute sous la barre des 10%.  Même dans les économies développés, les marchés ne montrent pas de signes de saturation.

Reste à savoir si l’alternative finlandaise Jolla pourra se faire une niche parmi le Blackberry; réputé pour sa sécurité, le géant Microsoft ainsi que la plate-forme Android et l’iPhone dont le nombre d’applications en font de féroces concurrents.

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