La série de conférences Infopresse qui avait comme titre « Marketing de la beauté et de la mode: Quelles perspectives pour une industrie en perpétuel mouvement? » a attiré une soixantaine de personnes dans l’assistance, toutes reliées à l’industrie de la mode de près ou de loin; agences de pub, blogueurs et journalistes, directeurs d’école de mode, professeurs, travailleurs de l’industrie, designers… Une foule variée, à l’image de la mode montréalaise et de cette demi-journée de conférences.
Mode au Québec : nouveaux enjeux d’industrie
Le premier présentateur était Jean-François Daviau, co-président de Groupe Sensation Mode, l’entreprise privée qui organise la Semaine Mode Montréal et le Festival Mode et Design de Montréal. Il nous a présenté un portrait de la mode à Montréal et les nouveaux enjeux dont fait face l’industrie. Selon lui, Montréal doit être présentée comme ville glamour pour pouvoir y attirer du tourisme et positionner la ville comme destination mode à l’international. Par contre, tel que soulevé par Carolane Stratis sur twitter pendant la conférence:
Eille, Montréal c'est pas une ville glamour, il faut trouver une autre identité qui colle plus à la personnalité de la population. #ipconf
— Carolane Stratis (@CarolaneStratis) January 30, 2013
Marques et blogues : anatomie d’une collaboration réussie
Ce portrait était suivi de la présentation de Josiane Stratis, rédactrice en chef et cofondatrice du blogue de mode Ton Petit Look . La blogueuse à l’humour coloré nous a présenté la relation entre une marque et un blogueur comme une relation amoureuse. Avec son analogie, elle a voulu nous faire comprendre qu’une relation harmonieuse est basée sur la confiance, la liberté et le respect du style du blogueur. Mais il faut d’abord bien choisir son partenaire, et ensuite la collaboration pourra générer de la valeur pour les deux parties. La question de la transparence de la part des blogueurs quant à l’aspect commandité de certains articles a aussi été abordée. Conclusion : il ne faut jamais cacher aux lecteurs lorsqu’une marque paie pour faire parler d’elle.
E-commerce : s’adapter aux nouvelles réalités
Le président de l’entreprise Le Site, Michael Bliah, et le vice-président de Mackage, Patrick Elfassy, ont fait ensemble la présentation de stratégies pour du e-commerce efficace. En nous présentant le site web transactionnel de Mackage, existant depuis sept ans, ils nous ont fait part de manière généreuse de leurs erreurs du passé, en nous donnant des anecdotes et des exemples concrets. Ils nous ont rappelé de ne pas oublier l’aspect humain, que l’expérience d’achat doit être aussi personnalisée et agréable qu’en boutique et qu’il faut surtout bien prévoir à l’avance tous les processus impliqués dans la vente en ligne.
Mode et storytelling : créer une marque pour la génération internet
Le président de l’entreprise au succès vertigineux Frank & Oak, Ethan Song, a à son tour présenté les clés du succès d’une marque sur le Web. La trame narrative de sa marque qui représente bien ses valeurs et qui implique ses adeptes est en grande partie responsable de la place que prend Frank & Oak sur le marché moins d’un an après sa mise en ligne (oui, moins d’un an!). Ethan nous a donc présenté ses vingt stratégies pour une identité réussie en ligne pour bien rejoindre la génération Y. Les principaux aspects: intégrer le client et l’écouter, être soi-même (ainsi que tous les employés), de même qu’être cohérent et constant. Mais comme le rappelle Ethan, tout ça n’est valide que si le produit en vaut la peine!
De Montréal à la haute couture : la mode selon Rad Hourani
Parcours au résultat impressionnant de ce québécois qui perce dans la sphère mystérieuse de la haute couture parisienne, Rad Hourani est le premier canadien invité à présenter ses collections à la Chambre. Si tout se passe bien, il se joindra aux onze (seulement onze!) membres d’ici quatre ans. On est sélect ou on ne l’est pas! Humblement, Rad a convenu que son succès est en partie lié à l’alignement des planètes: être au bon endroit au bon moment. Lorsque Mme Sylvie Berkowicz, qui dirigeait l’entrevue, lui demande s’il a des regrets ou s’il changerait quelque chose à son parcours, Rad répond, comme on pouvait s’y attendre, qu’à voir là où il est aujourd’hui, le chemin parcouru devait être le bon.
Ces cinq présentations nous ont rappelé que la mode à Montréal est variée, à l’image de ceux qui y vivent. Les succès sont divers, parfois aux antipodes l’un de l’autre. Ceci explique sûrement que les intervenants du milieu ne s’entendent pas sur l’identité même de la ville aux yeux du reste du monde. Reste à voir comment l’image de la ville se développera, et l’impact qu’elle aura (ou qu’elle n’aura pas) en tant que capitale de mode.