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Modèles d’affaires – atelier b. : être des filles bien

Modèles d’affaires – atelier b. : être des filles bien

Dans la jungle du prêt-à-porter, où, talonnés par le géant d’Asie, nombre de petits producteurs mettent rapidement la clé sous la porte, atelier b., du haut de ses cinq ans, apparaît comme un exemple de succès.

Il y a d’abord une histoire d’équipe. Catherine Métivier et Anne-Marie Laflamme, l’une dans la matière, l’autre dans le verbe, partagent sur leurs quatre épaules ce projet dont chaque décision est méticuleusement débattue à deux voix.
«On a pris beaucoup de risques parce qu’on était deux, des risques calculés, confie Anne-Marie. Si j’avais été toute seule et que j’avais juste écouté les gens de mon entourage, amis, copain, famille, on aurait pas de boutique aujourd’hui».

Modèles d’affaires: atelier b. from Extra Caramel on Vimeo.

Au sortir de l’école (en design et gestion de la mode), les deux amies, qui caressaient déjà l’idée d’avoir une entreprise ensemble lors de leur rencontre, il y a 10 ans, ont su s’entourer de gens d’expérience pour poser les jalons de ce projet: créer et vendre, dans un paysage de prêt-à-porter où rien ne leur ressemblait vraiment, leur propre ligne de vêtement.

Selon Anne-Marie, il y a dans tout cela une histoire d’instinct. Le même peut-être qui les a conduit, Catherine et elle, à mettre en avant dès le début le côté humain de l’aventure. Et c’est sans doute là que réside une partie de leur succès. Car qui aujourd’hui se contente d’une simple transaction «achat-vente»? Quel consommateur, dans l’abondance des choix qui s’offrent à lui, n’est pas sensible aux valeurs et à l’éthique qui caractérisent un commerce?

«C’est très complexe d’avoir une idée, de développer un produit, d’en faire un produit de qualité, et de le mettre en marché pour qu’il arrive dans les mains du client. Il faut chercher la qualité totale à toutes les étapes, autant dans notre relation avec les autres que dans la fabrication et le design. C’est peut-être ça qui fait qu’un produit se démarque davantage.»

Bien qu’elles l’aient sans doute fait par instinct, «humaniser» une entreprise en y affichant ses valeurs profondes est à vrai dire la clé de beaucoup de stratégies marketing actuelles, partout où la concurrence oblige à se démarquer et à offrir, plus qu’un produit: une philosophie.

«On essaie d’être authentiques dans notre façon de travailler. Les gens n’adhèrent pas juste à un vêtement, ils adhèrent au projet au complet, et évidemment ce projet, c’est nous qui le portons sur nos épaules».

L’atelier-boutique dépasse lui aussi les simples fonctions de production et de vente. Expositions, vernissages ou événements s’y succèdent et amènent dans cet espace de la rue St-Laurent des gens – clients potentiels – gravitant dans plusieurs disciplines culturelles.

«On s’intéresse nous-mêmes au milieu du design en général. En ayant un espace comme notre atelier, qui est grand, accueillant et dont on est fières, il était cohérent pour nous de l’optimiser. On aime rassembler, on aime recevoir les gens qu’on apprécie.»

Pour le futur, Anne-Marie et Catherine sont donc formelles: malgré des perspectives d’expansion, atelier b. veut rester local et surtout continuer d’encourager la relève en privilégiant des sous-traitants et des collaborateurs d’ici. «On va demander de l’aide pour exporter, dans les prochaines années, des projets plus à long terme. Mais on y va un pas à la fois, pour continuer d’aimer ce qu’on fait et ne pas perdre le contrôle.»

Morale de l’histoire: en commerce, il devient incontournable d’être intègre. Mais que celles et ceux qui veulent se lancer dans le vêtement se le disent: il ne faudra pas non plus oublier le duo de choc, un sens aigu des tendances et un talent naturel pour le branding. Alors seulement pourrez-vous devenir le prochain atelier b.

atelier b.

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