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L’art de financer les arts

L’art de financer les arts

Le Conseil des arts de Montréal déploie de nombreux efforts, depuis plusieurs années, pour inciter les gens d’affaires à s’intéresser aux arts et aux artistes qui en sont le moteur.

Natalie Chapdelaine, chargée de projet art-affaires pour le Conseil des arts de Montréal depuis un peu plus de quatre ans, a pour objectif de créer des occasions où ces deux milieux peuvent fraterniser.

Pas besoin de lui poser beaucoup de questions. Elle a le discours facile et sait exactement ce qu’on veut connaître : « Il y a toujours eu des mouvement philanthropiques, explique-t-elle. Il y a toujours eu des gens avec un peu d’argent qui aiment les arts et qui veulent soutenir un ou plusieurs artistes. Il y a l’achat d’œuvre d’art, le don, etc. »

Ce n’est qu’après avoir rencontré un tas de politiciens, de potentiels mécènes, d’artistes et de promoteurs, que Natalie a soulevé un nouveau questionnement : si on demande aux gens d’affaires de soutenir le milieu artistique, comment le milieu artistique peut-il soutenir le monde des affaires? Elle explique : « On est aujourd’hui dans une étape de partenariat plus que de mécénat. De plus en plus, la relation de soutien envers les artistes devient une relation de partenariat. Les artistes qui ont compris cette logique sont ceux qui veulent trouver des façons par lesquelles leur processus créatif peut être adapté aux besoins du monde des affaires. »

Natalie Chapdelaine avoue qu’une telle idée peut choquer beaucoup d’artistes, mais elle soutient qu’il y a de nouveaux modèles d’affaires artistiques plus profitables. Par exemple, un créateur pourrait consacrer 50% de sa production à des contrats « pour le cash » ce qui lui laisserait le champ libre pour le reste de sa pratique artistique.

Les services du Conseil des arts de Montréal s’adressent surtout aux organismes artistiques à la recherche de financement plutôt qu’aux artistes seuls. Malgré tout, Natalie donne quand même un conseil à ceux qui cherchent à s’autofinancer par la vente : « Le problème pour faire entrer l’art dans l’entreprise est que ce n’est pas perçu comme un besoin essentiel. On doit rendre plus accessible l’achat d’œuvres d’art principalement chez les PME qui ne sont pas au courant des avantages fiscaux que peut représenter l’acquisition d’une œuvre d’art pour exposer dans leur hall d’entrée. »

Pour Natalie Chapdelaine, les artistes devraient aussi connaitre ces avantages lorsqu’ils vont cogner à la porte d’une entreprise pour négocier une vente. « Est-ce que tu savais que si tu m’achètes une pièce, tu as des avantages fiscaux? Au lieu d’investir 500$ dans une photo générique de chez IKEA, soutiens l’art local, blague Natalie. »

Le Conseil des arts de Montréal est présentement en train de fignoler un portail en ligne qui englobera toutes les informations nécessaires sur le sujet. Il sera lancé cet automne.

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