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Bateau Noir

Bateau Noir

Déjà dans mon top 10 des albums 2010, le premier album de Bateau Noir (La Sauvagerie des Heures) nous amène dans un univers lourd, planant et instrumental à la Isis + Pelican. Chaque pièce nous traduit les cris nocturnes des marins perdus dans la mer…. [par Leonardo Calcagno]

Dès la première chanson, Menace, on se retrouve devant un album maîtrisé par un groupe très puissant et tapissé par des murs d’amplis avec une attaque sonique très rarement vue au Québec. Une petite bio et l’aventure Bateau Noir?
Rémy, Jean-François et moi (Pascal), on se connaît depuis plus de dix ans, donc c’est sûr que ça transparaît au niveau de la complicité musicale. À travers ces années, on était tous occupé avec d’autres projets (Malajube, Hot Springs, Bivouaq, Le Nom), mais on trouvait parfois le temps de jammer pour le plaisir. De là sont nées les premières pièces de Bateau. Fin 2008, Bateau Noir a pris le premier plan. L’ajout de Julien et Fred s’est fait naturellement, ils faisaient partie de notre entourage et ont manifesté de l’intérêt pour le projet. On était tous sur la même longueur d’onde : faire de la musique comme on l’entendait, sans faire de compromis. Nos expériences passées nous ont appris ce qu’on aimait et ce qu’on n’aimait pas. Bateau Noir c’est un peu la somme de tout ça. Et il semble que cette attitude fait évoluer le groupe. De nombreuses portes se sont déjà ouvertes devant nous et, côté créativité, on n’a même pas lancé l’album que l’on a déjà de nouvelles pièces dont on donnera un aperçu au lancement.

Vous avez fait une tournée avec Malajube, qu’elle a été la réaction du public?
Excellente. On était surpris à chaque fois, surtout au Métropolis. Les gens ont embarqué à fond et on a eu de très bons commentaires après chaque spectacle. Il y a beaucoup de jeunes ados qui suivent Malajube et c’était malade de les voir tripper sur notre musique. Ces jeunes-là n’ont pas souvent la chance de voir des spectacles parce que c’est 18 ans et plus, surtout dans les plus petites salles, alors ils s’en donnent à cœur joie, et pour moi c’est une des plus belles récompenses de les voir embarquer comme ça. Au début, on craignait un peu la réaction devant l’aspect instrumental du groupe. Un groupe sans chanteur ? Finalement, il semble que c’est bien correct avec le monde, même que souvent les gens nous disent que ça fait du bien un groupe qui se concentre sur la musique.

Geek question : équipement utilisé pour l’album?
Premièrement, on a enregistré l’album en jouant les pièces live, en une seule journée. C’était important pour nous, un genre de contre-balancement à la très longue période de gestation des pièces et aussi pour capturer la chimie à 5 du groupe. On a eu la chance d’avoir accès à une salle à l’acoustique exceptionnelle (salle Oscar Peterson). On a quand même triché avec une petite journée d’enregistrement supplémentaire, mais c’est tout. Sinon, côté équipement, c’est un heureux mélange d’amplis Fender, Vox et Traynor, tous à lampes, et de guitares Fender et Gibson. On aime les sonorités chaudes et vintage. J.-F. joue sur un DW réduit (kick, floor, snare, hi-hat et ride). C’est Julien qui a mixé en gardant toujours comme objectif de rendre le plus fidèlement possible le son du groupe en direct. On est tous d’accord qu’il a fait de l’excellent travail. Après, on a remis ça à Harris Newman pour le matriçage et le tour était joué. Il a compris notre direction et n’a pas torché le son en fou (comme c’est souvent le cas avec les productions depuis quelques années), afin de garder les écarts dynamiques de nos pièces.

J’ai eu la chance d’écouter tout votre album dans bandcamp.com (avec la possibilité d’achat). Étant musicien, vous savez que l’album va se trouver en ligne illégalement. Quelle est votre stratégie promotionnelle de vente?
On n’arrête pas d’en parler sans souvent trop comprendre, mais c’est vrai que la réalité de la mise en marché de la musique est complètement éclatée aujourd’hui. On essaie souvent de trouver une règle à suivre, une façon unique de définir cette nouvelle réalité, quand en fait il y a presque autant de façons de la concevoir qu’il y a de groupes de musique. C’est fini le modèle unique. Pour Bateau, cet album est une façon de se faire connaître, autant des mélomanes que des gens du milieu. Il a tout à gagner à se retrouver sur un iPod, même téléchargé gratuitement, plutôt que de ramasser la poussière sur les étalages d’un disquaire. Le bouche à oreille, quand ta musique circule, ça peut valoir son pesant d’or. On fait confiance aux gens, s’ils aiment ce qu’on fait et veulent qu’on continue, ils savent très bien que l’argent doit rentrer quelque part. C’était important pour nous d’avoir une belle pochette, comme ça les gens qui achètent le CD sont contents de l’ajouter à leur collection. Et pour ceux qui écoutent notre musique sans payer, on espère qu’ils se pointeront aux spectacles et achèteront peut-être un CD et un t-shirt (qui sont aussi très beaux soit dit en passant). Aujourd’hui, il y a plein de façons pour un groupe de rentabiliser ses opérations (louer une pièce pour un film, les festivals, les collaborations, etc.), et on reste ouvert à ces opportunités.

Projets futurs?
On travaille déjà sur de nouvelles pièces, c’est super important pour nous de rester toujours actifs au niveau de la composition afin de ne pas se tanner des pièces. On va peut-être aller enregistrer une petite pré-prod avec Joe Breast (il était notre soundman lors des spectacles avec Malajube et ça a vraiment cliqué) et pourquoi pas un 2e album en 2010? Sinon, on a des spectacles prévus au printemps et on aimerait bien faire quelques festivals cet été, comme le FME par exemple.


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bateaunoir.bandcamp.com
Maxi en vente
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