L’importance de comprendre et d’être informé sur l’économie, mondiale ou locale, est essentielle dans la compréhension des choix politiques et sociaux que nous vivons quotidiennement. À petite échelle, c’est le pouvoir d’achat : payer 0.99 $ pour un paquet de pâtes de 700 gr. et non 900gr., a des conséquences sur le pourcentage qu’on doit débourser pour manger et la liquidité que nous avons pour vivre. À grande échelle, la différence de prix engendre spéculation, famine, guerre et autres répercussions. Tout ceci, dans son ensemble, peut être compris en lisant nos quotidiens généralistes et spécialisés en économie. Le besoin de se garder informé dans tous les secteurs économiques est depuis le début du capitalisme marchand un besoin capital pour savoir où investir. C’est pourquoi les médias économiques ont continué à prospérer malgré la chute de l’industrie du média. Mauvaise ou bonne journée, il y a un besoin de savoir ce qui se passe dans l’économie à la minute près. Derrière ces médias (Bloomberg, FT, The Economist Group, Les Affaires, Wall Street Journal et autres), il y a les journalistes qui analysent, décortiquent et recherchent toutes ces données pour nous livrer l’essentiel. Nous discutons avec des journalistes, éditeurs et professeurs en Chine, au Canada, en Europe et aux États-Unis sur l’éthique du journalisme économique et la question essentielle, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique (ou d’affaires)?
Nick Mulcahy est l’éditeur et rédacteur en chef de Business Plus, un magazine d’affaires mensuel à Dublin, en Irlande.
En quoi consiste la couverture économique de Business Plus ?
Business Plus est un magazine d’affaires mettant l’accent sur les entrepreneurs. Le magazine couvre l’économie irlandaise, les fonds d’investissement et le capital-risque. Chaque article a un rapport sectoriel sur une variété de sujets, allant des comptabilités, aux cabinets d’avocats, le recrutement, l’assurance, la franchise, l’hôtellerie et la conception graphique. On y retrouve également un point de vue général sur les affaires, la technologie et l’automobile.
Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique?
L’attribut le plus important pour un journaliste d’affaires est l’expérience. Avec l’expérience, vient la connaissance de l’entreprise, des gens d’affaires et de l’économie. La capacité d’analyser et de comprendre les comptes est également essentielle. Toute activité est réduite aux chiffres se retrouvant dans les comptes annuels et ceux-ci constituent l’arbitre ultime pour savoir si une entreprise se porte bien ou non.
Quels sont vos conseils à donner concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail?
Les médias sociaux sont largement hors de propos dans mon travail de journaliste d’affaires. Avec les médias sociaux, tout le monde a une opinion, mais la plupart de ces opinions sont sans valeur.
Quelles sont vos prévisions pour l’économie irlandaise en 2011?
L’économie irlandaise se trouve dans un mauvais état en ce moment. Toutes les banques se retrouvent avec des milliards de créances douteuses, après avoir prêté pour un marché de l’immobilier gonflé. Le prix des logements en Irlande a chuté de plus de 50% au cours des trois dernières années et il continue de baisser. Les banques n’ont pas de capital et restent en vie grâce à la Banque centrale européenne. Parce que le crédit est beaucoup plus difficile à obtenir qu’il y a quelques années, il y a beaucoup moins d’argent qui coule à travers l’économie irlandaise. Le résultat est que toute entreprise qui repose sur les consommateurs en général, tels que les restaurants et les commerces, sont dans une période très difficile. Le chômage se situe à plus de 13% et très peu de nouveaux emplois sont créés. Pour compliquer les choses, le gouvernement a augmenté les impôts et réduit les dépenses publiques afin de trouver de l’argent pour renflouer les banques et pour combler l’écart énorme entre les recettes fiscales et les dépenses publiques. Malgré ces problèmes, l’Irlande a un secteur d’exportation très robuste, en grande partie due à la présence en Irlande des multinationales américaines. Ces entreprises ont obtenu de bons résultats l’année dernière, ce qui indique que le commerce mondial est sur le rebond.