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Accueillir les Jeux : l’héritage des Jeux olympiques de Montréal 1976 et de Vancouver 2010 

Accueillir les Jeux : l’héritage des Jeux olympiques de Montréal 1976 et de Vancouver 2010 

Dans son illustre histoire olympique et sportive, le Canada a été l’hôte de trois olympiades, deux d’hiver et une d’été. La dernière date évidemment de 2010 avec une quinzaine olympique hivernale restée dans les mémoires, au point de faire languir les jeunes générations d’un nouveau cérémonial équivalent d’ici une ou plusieurs décennies. Celle-ci pourrait bien se tourner vers les Jeux d’été puisque le temps presse depuis 1976 et des Jeux de Montréal restés dans les annales pour bien des raisons.

Il faut dire que l’héritage laissé par ces différentes quinzaines a dépassé le monde du sport et les frontières du Canada. Les Jeux olympiques sont suivis par des millions de personnes et des plateformes comme sports interaction vouent une grande importance à ces instants. Preuves supplémentaires qu’un tel événement international n’a aucun égal… 

Défis et controverses pour Montréal 

En pleine Guerre Froide, les Jeux olympiques de Montréal n’auront pas été les plus simples à organiser et un exemple de plus que le sport peine parfois à endosser son costume apolitique. Le grand événement de 1976 au sein de la plus grande ville francophone du pays a néanmoins changé à tout jamais le monde du sport et celui des Jeux olympiques. 

Localement, il a offert la création d’un tout nouveau quartier qui encore aujourd’hui, soit près de 50 ans plus tard, continue d’attirer pléthore de personnes, tel qu’il l’avait été imaginé. Un héritage infrastructurel réussi avec ce Parc Olympique qui a fait de Montréal la première ville avec un véritable pôle sportif international. Le tout, dans un contexte loin d’être évident et des soucis diplomatiques qui dépassaient le cadre tendu entre les États-Unis et l’URSS (problèmes avec certaines contrées africaines en lien avec l’Afrique du Sud et également avec le Taipei chinois). 

Quatre ans après les terribles attentats de Munich 1972 sur la délégation israélienne, Montréal se montrait également pionnière sous de nouvelles formes sécuritaires. Des opérations de grandes envergures qui auront à jamais changé la face des JO et qui auront rendu le monde du sport indissociable de ces obligations dont les précédentes décennies avaient pu se passer. 

Sur une note plus joyeuse, Montréal 1976 a marqué un programme unique dans le monde moderne avec un soutien sans faille aux athlètes du pays. C’était l’une des premières fois que des solutions à long terme étaient trouvées pour que des espoirs puissent faire leur maximum au moment de porter hauts et forts les couleurs de leur pays et dans le cas échéant, de l’érable. 

Vancouver a changé la donne pour les Jeux d’hiver 

Principal enjeu de telles organisations de nos jours, l’héritage est avant-tout écologique dans l’univers des Jeux olympiques. Et si les comités d’organisation d’Athènes 2004 et de Rio de Janeiro 2016 sont fort logiquement ralliés sur le sujet, l’exemple récent de Paris 2024 a ravivé de bons souvenirs sociétaux, Vancouver 2010 en tête. L’exemple de l’utilisation d’infrastructures déjà existantes ou de lieux délocalisés pour éviter la construction de stades ou autres salles inutiles, a certainement trotté dans la tête de l’équipe de Tony Estanguet, architecte en chef des dernières olympiades. 

Avec plusieurs camps de base en proximité des stations ou de la ville, Vancouver avait en 2010 et à une époque où le réchauffement climatique n’était malheureusement pas pris autant en compte que de nos jours, mis en avant un statut de pionnier qui n’avait pas nécessité l’accueil des Jeux pour être obtenu et intimement lié à la contrée. 

Vancouver et la Colombie-Britannique ont également laissé un héritage sociétal évident avec dès les prémices des Jeux et durant la quinzaine, un accent mis sur la cohésion sociale par le sport. Encore plus important, l’intégration des communautés amérindiennes locales, minoritaires et bien trop souvent mises de côté par le passé. On retient par exemple l’accès facilité et rendu possible aux infrastructures sportives – pendant les Jeux ou non – pour les membres des territoires des Premières Nations du Canada. 

L’héritage laissé n’est pas que politique et il est encore moins anecdotique : les Jeux ont transformé Vancouver, la Colombie-Britannique et le Canada dans son ensemble. Au point de revoir les anneaux s’implanter non loin du fleuve Fraser ? 

À quand le retour des Jeux au Canada ? 

Interrogés il y a quelques mois, plus de 49% des habitants de Colombie-Britannique estimaient que leur province et le pays devaient faire le maximum (Research Co.) pour à nouveau accueillir les Jeux. Avec des souvenirs immuables et de véritables héritages laissés au pays et au monde du sport, la décennie de 2030 ou de 2040 tend les bras à une telle organisation. Reste désormais à savoir si cela sera le cas pour une olympiade hivernale ou estivale. La force et la polyvalence d’un territoire d’exception. 

 

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