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Le festival Distorsion affiche l’art psychédélique pour une expérience encore plus riche

Le festival Distorsion affiche l’art psychédélique pour une expérience encore plus riche

Du 9 au 12 mai, l’expérience psychédélique sera entière à Montréal. Avec l’intégration d’un volet art numérique et visuel au sein du festival de musique – qui organise également depuis ses débuts un marché d’artisans et d’artistes – l’organisation incite en fait le public à profiter d’une immersion globale des sens au sein de l’ambiance psyché. Pour cette première exposition, l’organisation a fait appel à deux curatrices afin qu’elles sélectionnent avec précision et inspiration des artistes capables de contribuer à une atmosphère visuelle puissante qui vient compléter à merveille l’univers musical hallucinatoire et décalé du festival.

Parmi les artistes exposés, entre autres, on retrouve les visions bigarrées et insolites de Chris Dyer, le collectif montréalais TIND (thisisnotdesign) aux créations vidéo très glitch, les oeuvres 3D futuristes de Fvckrender, les inspirations très symboliques et végétales de Dalkhafine, l’univers poétiquement étrange de Felix Gourd ou encore la muraliste montréalaise Monosourcil et ses personnages cocasses et colorés. La liste complète: juste ici.

Une soirée de vernissage est également prévue le 9 mai pour Chromaesthesia qui ouvrira en beauté cette nouvelle édition de Distorsion. Une performance musicale de Chris Forsyth & The Solar Motel Band est également au programme.

On en apprend davantage sur les aspirations de l’événement et sur cette sélection graphique prometteuse et éclectique grâce aux deux curatrices, Brooke Rutner et Valentine Hinfray. 

Bonjour mesdames! Pourquoi et comment avez-vous choisi les différents artistes de l’exposition? 

Brooke Rutner: Lorsqu’on m’a demandé d’organiser cette exposition d’art, je savais que nous devions collaborer avec des artistes qui assureraient le respect du concept du festival. Comme le précise le mandat; Distorsion offre une fenêtre dans le domaine immersif du psychédélisme. Pour moi, le message est clair, l’objectif principal est d’offrir aux festivaliers une expérience sensorielle inoubliable. Par conséquent, nous avons nommé l’exposition Chromaesthesia – ce qui décrit l’unification des différentes perceptions sensorielles. Le but de l’exposition est de faire fusionner l’expérience visuelle de l’art avec celle de l’expérience sonore des concerts, créant ainsi quelque chose d’immersif.

Valentine Hinfray: Cette sélection provient d’abord d’une curiosité particulière que j’entretiens depuis plusieurs années dans le domaine de l’art numérique et des nouveaux médias. J’ai choisi ces artistes car j’apprécie la qualité de leur travail, à la fois d’un point de vue esthétique, mais aussi pour la réflexion que leurs oeuvres apportent et l’éveil des sens qu’elles sont capables de produire dans différents contextes. 

Ce qui est aussi intéressant, c’est leurs histoires et comment ils en sont arrivés là. C’est drôle de voir que ces artistes ont tous un background très différent. Certains ont développé leur pratique en suivant un parcours plutôt «traditionnel» et académique, tandis que d’autres sont complètement autodidactes et ont appris à jouer avec les différents médias dans leur chambre. Cependant, ils ont tous en commun un goût prononcé pour l’expérimentation visuelle et partagent une sensibilité commune pour le psychédélisme

Je trouvais aussi intéressant de réunir ces artistes devant un nouveau public, car ils sont tous fortement engagés dans des projets culturels montréalais et présentent leurs oeuvres dans des contextes assez hétéroclites: musées d’art contemporain, laboratoires d’expérimentation technologique comme la SAT ou le Centre Phi, expositions collectives, festivals grand public, projections pour des shows de musiques rock, rap ou électronique, studios de design, contenus expérimentaux ou encore productions de vidéoclip… 

En quoi les oeuvres des artistes et le fait de proposer une exposition d’art éphémère apportent finalement quelque chose de plus au festival? 

Brooke Rutner: Chacun des artistes sélectionnés a une présence artistique particulièrement dominante. Rassembler des artistes aussi forts fait en sorte que l’art visuel domine l’espace du festival. L’objectif principal était celui-ci: mettre l’art au premier plan, travailler à la création d’une place de plus en plus importante pour cela.

Valentine Hinfray: Il est clair que l’aspect visuel est devenu un élément essentiel de tout bon festival de musique qui se respecte. Distorsion mise beaucoup depuis ses débuts sur la scénographie pour transformer le sous-sol de l’église du Mile-End en un endroit convivial et immersif.

Reprenant l’idée essentielle du psychédélisme qui est de valoriser et explorer les perceptions sensorielles, chacune des oeuvres présentées va venir appeler des sensations différentes chez les festivaliers.

Cette année nous avons tenu à passer un nouveau step en mettant aussi l’effort sur les nouveaux médias grâce à la qualité des artistes locaux. Montréal est la parfaite niche pour trouver des artistes aux inspirations psychédéliques prêts à embarquer dans une aventure comme Distorsion! C’est grâce à eux et à leur enthousiasme à s’investir dans le projet avec nous que nous avons pu concevoir plusieurs espaces et installations immersives complètement fous cette année comme une blackbox pour se détendre entre les spectacles ou un bar interactif pour accueillir les festivaliers.

Par des explorations visuelles très fortes, les artistes de l’exposition permettent à celle ou celui qui regarde l’oeuvre d’explorer différents confins de son imaginaire. Cela nous emporte aux limites de nos conceptions en jouant avec les symboles du psychédélisme tels que le labyrinthe, la personnification du corps, le champignon, l’espace et la métaphysique par exemple…

Chacune des oeuvres apporte aussi une sensibilité différente par ses jeux de couleurs, lumières, déformation figurative ou non, et permet de créer un effet hypnotique. Certaines d’entres elles connectent avec un feeling complètement trippy et hallucinatoires, tandis que d’autres vont avoir tendance à explorer certaines distorsions de la perception, dépersonnalisation et angoisses qui se retrouvent beaucoup dans la littérature psychédélique comme celle de Philip K. Dick ou Hunter S. Thompson.

«Chromaesthesia» par le festival Distorsion

Du 9 au 12 mai à l’église du Mile-End. Vernissage le 9 mai: événement facebook

Pour connaitre toute la programmation du festival: par ici.

Relisez notre article «Festival Distorsion: pour un psychédélisme actuel et accessible»

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