Nadia Lahrichi, Benoit Le Guein et Tristan Cano ont décidé de démarrer officiellement leur startup en janvier dernier. Ils imaginent, conceptualisent et fabriquent des installations multisensorielles qui mêlent nourriture, expérience de groupe et design.
Les trois fondateurs d’OCNI Factory, acronyme pour Objets Culinaires Non Identifiés, implantent leurs activités atypiques entre Paris et Montréal, puisque la jeune entreprise fait partie des dix startup parisiennes sélectionnées par Startupfest, Paris&Co et la Table d’Action en Entrepreneuriat de Montréal (TAEM) afin de pouvoir présenter leurs accomplissements de l’autre côté de l’Atlantique.

L’OVNI de l’événementiel
L’objectif de leur concept: plonger les convives d’un événement dans une expérience immersive se matérialisant par des installations qui dégagent des odeurs, diffusent de la musique et proposent des mets à déguster. L’ensemble de l’installation correspond à un thème donné et vient le sublimer. «À travers les indications du client, on répond à une thématique, on s’adapte à un public, on pense à une esthétique particulière et on traduit tout cela dans l’espace grâce à une installation d’un mètre carré!», indique Benoit.
L’équipe souligne que son intervention consiste avant tout à divertir le public différemment. «On dit souvent à nos partenaires que l’on vient en paix pour sauver leurs événements de l’ennui!», lancent-ils, sourire aux lèvres.
Nadia et Tristan s’occupent de la commercialisation du travail d’OCNI et ils y voient une opportunité de redéfinir l’événementiel d’aujourd’hui. «Créer un événement, on le sait, ça coûte cher! OCNI est là pour marquer les esprits des participants, spécifie Tristan. D’un point de vue commercial, on est un prolongement de la stratégie de communication de nos clients: on les épaule dans le message à faire passer.»


La startup n’a pas peur de s’adapter à des registres distincts, puisqu’elle offre ses services auprès d’établissements culturels pour des vernissages, mais aussi au sein d’entreprises lors de journées team building par exemple. OCNI a déjà oeuvré pour Orange, une compagnie de télécom française, ou encore pour le prestigieux studio photo parisien Harcourt.
Conviviales, leurs installations sont propices aux échanges et les participants sont invités à se placer autour du dispositif de design culinaire. Lors de la démonstration, ils sont ensuite guidés par un G.O, soit un gentil OCNIen. «Jusqu’à présent, on a beaucoup fait appel à des jeunes comédiens pour conduire le public, confient-ils. Cela ajoute une valeur ajoutée indéniable à l’expérience.»

Art et nourriture, en complémentarité
La startup dispose de six structures de base qu’elle peut personnaliser selon le mandat confié. «On repense chaque fois nos structures pour s’adapter à la demande, mais on peut également créer quelque chose totalement sur mesure!», nuance Tristan.
Les installations sont toutes plus inusitées les unes que les autres: par exemple, la « Biscuit-Histoirerie » joue le jeu de lumière et affiche par transparence une image qui vient raconter une histoire sur des gâteaux, grâce à des tubes lumineux placés en dessous.

La « Soucoupe Hurlante », présentée la semaine passée lors de la soirée d’ouverture de Chromatic, semble tout droit sortie d’un film de science-fiction avec ses nombreuses soucoupes. Cette installation rotative lumineuse, musicale, olfactive et gustative proposait une immersion autour des quatre saisons de Vivaldi avec sons d’oiseaux et tomates séchées.
OCNI Factory fait également du design culinaire plus traditionnel. La « Forêt Boréale », par exemple, retranscrit l’esthétique et les saveurs du Québec en présentant des biscuits en forme de sapin. Les ingrédients utilisés sont issus de la flore québécoise, comme le bleuet ou le pin. Avides d’expérimentations, les trois food designers n’ont pas hésité à rajouter des lumières afin de fabriquer une aurore boréale maison.

Pas vraiment artistes, mais pas traiteurs non plus, Tristan et Benoit précisent que les clients peuvent décider de la quantité de nourriture qu’ils souhaitent servir à l’intérieur de l’installation. «Le but ultime n’est pas de servir un repas, mais parfois on est perçus comme des animateurs expérientiels et parfois plutôt comme des traiteurs « plus »!» déclarent-ils.
Tout compte fait, ce qui les allument le plus chez OCNI Factory, c’est imaginer et fabriquer. Les trois élaborateurs de ces œuvres éphémères s’autoproclament d’ailleurs «savant-food» et on comprend plutôt bien où ils veulent en venir.