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L’art pop et surréaliste de Pierre-Paul Pariseau

L’art pop et surréaliste de Pierre-Paul Pariseau

Pierre-Paul Pariseau fait partie de la communauté artistique montréalaise depuis plusieurs années. Ses images, primées notamment par la Society of Illustrators des États-Unis et par l’Association canadienne des créateurs professionnels de l’image (CAPIC), ont été publiées dans de nombreux magazines et journaux, ainsi que sur des couvertures de livres, des cartes et des disques compacts.

Il a accepté de répondre à nos questions.

Comment êtes-vous devenu illustrateur et pourquoi?

J’ai toujours beaucoup aimé les arts. Par contre, j’ai commencé à m’exprimer artistiquement seulement au milieu de la vingtaine. Mes premières expériences avec la peinture à l’huile ont été peu concluantes, mais j’ai très rapidement découvert la technique du photocollage. J’ai tout de suite trouvé fascinant de créer des images surréalistes à partir de quelques éléments découpés dans des magazines : j’avais découvert mon médium. Bien sûr, mes premiers collages étaient très simples. Pendant de nombreuses années, je n’ai utilisé que des ciseaux et de la colle.

Mes images devinrent avec le temps plus « sophistiquées » et je commençai à les exposer dans les cafés, les centres culturels et même dans quelques galeries d’art. Voulant toutefois vivre de mon art, je montai un portfolio et frappai aux portes des directeurs artistiques de magazines afin de leur offrir mes services à titre d’illustrateur. J’ai immédiatement reçu un accueil très positif, ce fut le début de ma carrière. Je la poursuis encore aujourd’hui avec autant de plaisir et de passion…. et avec l’ordinateur.

Votre style d’illustration est assez particulier. Comment le décririez-vous?

Les gens associent, en général, mon travail artistique au pop art, au surréalisme pop aussi, à cause des couleurs et des compositions que l’on retrouve dans mes images, mais je ne suis pas sûr si je peux moi-même me situer dans ces catégories. Je peux simplement dire que je n’ai jamais eu l’intention de faire du Pop Art, mais mon travail a presque toujours été surréaliste. Mes images sont faites de collage, peinture acrylique, aquarelle, crayon, tout cela numérisé et transformé dans Photoshop.

Comment se déroule une de vos journées typiques de travail?

Cela peut, bien sûr, varier d’une journée à l’autre, mais disons que si je suis très occupé à réaliser des contrats de commande c’est sur cela que je me concentre plus particulièrement. Une fois l’image complétée, je la mets de côté pendant quelque temps (le temps d’aller faire un petit tour à l’extérieur, par exemple) et j’y reviens avec un nouveau regard. S’il y a lieu, je fais les derniers changements, qui sont souvent nécessaires et très importants, même s’ils sont presque toujours minimes. Après, c’est au client de juger si l’illustration répond à ses attentes et au lecteur d’en apprécier le résultat.

Je souhaite que mes illustrations intriguent, amusent, fassent sourire, interpellent et, surtout, incitent les lecteurs à lire l’article. Certaines journées peuvent être consacrées à la création d’oeuvres personnelles, à la promotion de mon travail artistique, à répondre à des questions pour des publications, à mettre à jour mon site et mon livre (livre regroupant le meilleur de mon travail artistique, en vente en ligne), etc.

Où trouvez-vous votre inspiration?

Plusieurs peintres surréalistes tels Dali et Magritte ont été une grande source d’inspiration, le surréalisme dans la peinture, mais aussi en littérature, en poésie et au cinéma. Également les pionniers du photomontage comme John Heartfield, Max Ernst, Jacques Prévert. Rapidement, par contre, j’ai été inspiré par beaucoup de choses dans ma vie, mon entourage, à tel point qu’il est difficile de nommer quoi que ce soit en particulier. J’ai toujours sur moi un calepin de notes dans lequel j’écris (principalement) et dessine des idées pour mes images, des futurs titres d’oeuvres, etc. J’y écris également ce qui n’a pas nécessairement de rapport avec mon inspiration du moment, ce sont des notes sur la musique que j’aimerais écouter, les expositions que j’aimerais voir, les sites Internet à visiter, et plein d’autres choses. J’y transcris aussi des extraits de livres en cours de lecture. Ces écrits nourrissent mon inspiration quelquefois. J’ai griffonné dans plusieurs de ces cahiers; à l’occasion j’y jette un coup d’oeil pour une idée, mais la plupart du temps je me concentre sur ce que j’ai noté récemment.

Vous avez fait plusieurs illustrations, notamment pour différents types de clients, mais aussi dans le cadre de votre production artistique personnelle. Desquelles êtes-vous le plus fier et pourquoi?

En premier lieu, je vous répondrai que mes créations personnelles et celles réalisées pour des clients sont toutes deux aussi importantes à mes yeux. Elles ont cependant leurs qualités propres. Les projets personnels me permettent d’explorer mon imaginaire et mon inconscient sans exiger que le résultat ait un sens précis. Je peux me laisser guider en toute liberté par ma « folie créatrice ». Je peux me surprendre sans entrave. Ne cherchant pas à toujours créer une image que le spectateur pourra « comprendre » clairement ou « associer » à une idée présentée dans un texte, mon travail personnel laisse ainsi une grande place à l’interprétation. Ce qui ne m’empêche nullement, lors d’un contrat, de produire une image au message simple, clair et direct. Cette liberté, qui facilite l’expérimentation, me conduit quelquefois à des découvertes intéressantes, surprenantes, voire inestimables. Elles peuvent être utilisées par la suite dans un travail commandé, si cela s’y prête, bien sûr.

Le travail effectué pour des clients s’avère un défi intéressant, car les contraintes du sujet, du format et du délai m’obligent parfois à aller dans des zones d’inconfort qui peuvent devenir, à la fin, très libératrices et révélatrices. Comme dans mon travail personnel, je découvre alors des facettes de mon imagination que je n’aurais peut-être pas explorées autrement. Il m’arrive de transposer ces découvertes dans mon travail personnel. Ces deux aspects de ma création peuvent donc se nourrir mutuellement. Je considère mon travail de commande avec autant d’importance que mon travail personnel, car l’un nourrit l’autre, et vice-versa.

Comment entrevoyez-vous les prochaines années sur le plan de vos créations?

Je compte tout simplement poursuivre le processus d’expérimentation que j’ai amorcé dans ma pratique créatrice. En fait, ce processus d’expérimentation n’a ni début ni fin. Il se déroule de façon continue et prend différentes directions selon les besoins et les attentes. Cela m’a toutefois amené à un nouveau style que j’ai depuis 2005 environ. Ces expérimentations m’ont permis de durer en tant qu’illustrateur et m’ont aussi ouvert les portes de galeries, et d’autres lieux d’exposition. Cela est nouveau, car j’avais arrêté d’exposer mes créations depuis plusieurs années. Je suis maintenant beaucoup plus impliqué dans cet aspect de ma carrière. J’ai participé dernièrement à une exposition de groupe en Italie regroupant des artistes de la scène pop. Ma prochaine exposition aura lieu au Centre communautaire Elgar (Réseau des Maisons de la culture de la Ville de Montréal) sur l’île des Soeurs, du 14 novembre 2012 au 4 janvier 2013.

www.pierrepaulpariseau.com

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