Dans la pièce Queue cerise, la dramaturge Amélie Dallaire sonde l’inconscient et tisse une histoire mêlant rêve, paranoïa, fantasme et beaucoup d’humour. Rencontre avec le metteur en scène Olivier Morin.
« C’est vraiment comme un espèce de cauchemar dont on se réveille jamais », résume-t-il d’entrée de jeu. La prémisse de départ: Michelle a un nouvel emploi, mais est complètement laissée à elle-même. Elle tente de naviguer dans son lieu de travail, et notamment de trouver son bureau, sans que cela ne paraisse. La découverte du sous-sol la transformera toute entière. « Le rêve universel où on est tout nu à l’école, [pour Amélie Dallaire] c’est ça mais c’est pas un rêve, c’est la réalité qui est comme ça: ça se peut qu’on soit tout nu à l’école et qu’on ne trouve pas la porte de sortie. »
L’univers de Dallaire est peuplé par « [le] rêve, [le] fantastique, l’étrange », elle-même étant « très inspirée par David Lynch, et ça transparaît beaucoup dans son écriture » poursuit Morin. Explorant le « subconscient, la sexualité dormante, dans toutes les espèces de paranoïas qu’on peut avoir, de « j’espère que les autres parlent pas trop dans mon dos », on est vraiment dans un drôle de monde. »
L’écriture de Dallaire ne ressemble à aucune autre, notamment dans les dialogues: « même s’il y a une apparence de maladresse dans les dialogues, elle peaufine, elle travaille ça très très fort. Parce qu’en fait, ce qu’elle met en lumière [ce sont] tous les petits accidents du langage: quand on commence à dire quelque chose, qu’on s’excuse, puis qu’on reprend une autre phrase… »
L’interprétation est assurée par une distribution solide composée d’Ève Duranceau, Karine Gonthier-Hyndman, Julien Storini, ainsi qu’Olivier Morin et Amélie Dallaire qui complètent le tableau.
L’auteure et le metteur en scène ont décidé de recourir au socio-financement dans ce projet auto-produit. « On est très heureux de l’appui des gens », affirme Olivier Morin. « Notre objectif avec cet argent-là, c’était de régler tout le côté salaire d’acteurs pour qu’après ça l’argent de la production ce soit pour le reste. » La campagne se termine le 13 février, en même temps que la pièce, et comporte parmi les récompenses des Cherry blossom et une toile créée par Morin lui-même, homme aux multiples talents.
Queue cerise
26 janvier au 13 février
À la salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui