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Dialogues magazine: échanges épistolaires

Dialogues magazine: échanges épistolaires

Nouveau magazine basé à Paris, Dialogues se veut une revue d’échanges entre les artistes et les amateurs d’art. S’adressant aux étudiants et aux acteurs de la scène culturelle, la publication permet de se plonger dans l’univers de ceux dont le travail est présenté en leur donnant directement la parole. Entrevue avec les fondatrices Noémie & Agathe.

Quelle est l’histoire derrière votre magazine?
L’histoire de Dialogues a commencé en deux étapes. Le concept est né lors d’une sortie dans la librairie de la galerie Perrotin dans le Marais à Paris. Nous nous sommes rendues compte qu’il existait une quantité d’ouvrages, magazines faits par des artistes ou qui publiaient des artistes reconnus, et nous nous sommes demandées où des jeunes artistes, encore étudiants par exemple, pourraient se faire connaître, s’exprimer?

Beaucoup s’expriment sur Internet et les réseaux sociaux, mais à travers le média papier, non. Depuis longtemps, nous voulions travailler ensemble, nous voulions créer un concept qui pourrait faire côtoyer, mélanger nos deux univers, celui du graphisme et de la photographie sur un support unique. Puis le concept a pris forme durant un exercice proposé en cours de typographie à l’ENSAD, qui était de créer un fanzine. C’est là que nous avons décidé de tester notre idée. L’édition de nos échanges a plu et nous nous sommes mises à en imprimer plusieurs, puis l’envie de tester le concept avec un artiste extérieur nous a tenté. Nous voilà bientôt à notre troisième numéro, #rentrée qui sortira début octobre.

Comment décririez vous votre ligne éditoriale?
Notre ligne éditoriale s’est construite autour du thème des échanges épistolaires. Aussi, nous nous sommes écrit et envoyé des textes, des dessins. Et nous avons commencé à échanger des textes, des collages et des images. Nous voulions recréer une correspondance épistolaire de manière plastique. Le médium de l’imprimé nous a paru évident. Dialogues s’adresse aux étudiants et aux acteurs de la scène culturelle: l’idée est de donner la parole à un artiste à travers notre édition et de permettre au lecteur de vraiment connaître son travail et d’entrer dans son univers. Pour chaque numéro, l’artiste échange avec nous pendant 2 semaines autour de 2 exercices de création. La maquette présente les deux réponses sur une double page. Le premier est crée à chaque début de numéro. Mais le deuxième, que nous avons appelé « Toi, moi et Google », revient tous les mois. C’est un exercice où l’artiste et nous créons des collages en utilisant des images tirées de Google, de l’artiste et des nôtres. Nous réalisons chacun 7 collages uniques. Notre ligne éditoriale est liée graphiquement à deux typographies mais elle reste simple pour permettre à l’artiste de se l’approprier complètement durant ces deux semaines, afin qu’il puisse laisser son empreinte et s’adresser au lecteur de manière presque intime.

Pourquoi avoir choisi le média imprimé ?
Nous avons choisi le média de l’imprimé, car il a cette qualité de figer le temps. Le papier permet une temporalité qui nous semble perdue aujourd’hui, parmi les réseaux sociaux et l’information continue. Cette problématique du temps qui passe est aussi présente dans la charte graphique du magazine, le folio des pages est la date à laquelle ont été réalisées les créations de la double page. Aussi nous voulions perpétuer la tradition des comics des années 1980, en demandant à nos lecteurs de nous envoyer leurs commentaires, leurs avis par email qui seront publiés à la fin du numéro suivant. Le média imprimé nous permet d’ancrer dans le temps une création, une pensée. La dimension d’objet que prend le média imprimé est aussi très importante pour nous, chaque numéro appartient à son lecteur, pour faire passer cette idée de complicité avec l’artiste. L’objet permet un rapprochement direct entre les œuvres publiées et le lecteur.

Quelle est la réaction du public ?
Les réactions ont été assez variées, en fonction des étapes du projet. Certains nous ont encouragées. L’idée de donner la parole à des jeunes artistes encore étudiants, ceux que l’on ne publie pas normalement, a beaucoup plu. Certains étaient sceptiques de l’avenir de « Dialogues », car nous sommes encore étudiantes pour 3 ans à l’ENSAD et il est vrai que c’est un vrai challenge de s’engager à publier un numéro chaque mois.

Quelle est votre stratégie de vente et de croissance ?
Nous n’avions pas établi de stratégie de vente à proprement dit au début. Nous avions sélectionné les endroits à Paris dans lesquels « Dialogues » pourrait être distribué. Puis nous sommes aller les voir pour leur présenter notre fanzine, l’idée leur a plu et ils ont accepté de prendre le magazine en dépôt et voir les réactions.
Aujourd’hui Dialogues est vendu dans deux librairies dans le Marais à Paris: chez Ofr, une librairie d’art graphique – c’est aussi grâce à eux que nous avons fait notre premier lancement dans leur librairie début juillet, et LO/a ( Library of art), qui nous permet d’être vendu sur leur site internet et dans leur librairie. Aujourd’hui, nous avons commencé à chercher des partenaires, surtout auprès des institutions culturelles. Nous n’avons jamais cherché à faire du profit, le coût du magazine (4€) nous permet juste de rembourser les frais de production. Le prix est en adéquation avec le concept de Dialogues: créer sans pour autant vouloir appartenir à une élite. Le prix reste très accessible: ce que nous aimerions, c’est qu’il devienne gratuit.

Quels sont vos projets à venir ?
Notre futur numéro #rentrée est en cours de réalisation, il sortira lors d’un lancement début octobre. Nous sommes en pleine construction du site Internet de Dialogues, sur lequel on pourra retrouver certaines pages du magazine, mais aussi des informations plus approfondies sur les artistes ayant collaboré avec nous et leurs travaux, ainsi que des images, des musiques, des vidéos, des textes qui nous ont inspirés pour tel ou tel numéro ainsi que les commentaires des lecteurs.

facebook.com/Fanzinedialogues

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