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The Steidz: explorer l’esthétique contemporaine

The Steidz: explorer l’esthétique contemporaine

« À mi-chemin entre l’objet d’art et le cahier d’images, The Steidz est un magazine qui explore l’esthétique contemporaine, à travers le prisme de l’image et du texte », relate Maxime Gasnier, rédacteur en chef du nouveau magazine français The Steidz qui sera lancé le 10 septembre chez LO/A Library of Arts à Paris.  Entrevue avec Sébastien Maschino et Maxime Gasnier.

Baron: Quelle est l’histoire derrière votre magazine?
Maxime:  The Steidz est né sous forme de blog en 2009 avant de devenir le webzine actuel. J’y publiais déjà des articles sur l’actualité culturelle, tout en portant une attention à la dimension graphique de la mise en forme, à la recherche d’un équilibre entre textes et images. Après une école de journalisme et plusieurs projets éditoriaux avec des institutions et des magazines culturels, j’ai commencé à orienter The Steidz vers une ligne éditoriale plus artistique, plus contemporaine.

Sébastien: À l’automne 2014, Maxime et moi nous sommes associés dans une réelle volonté de développer The Steidz en proposant un magazine au contenu dense et à l’expérience visuelle forte. Notre constat étant que trop peu de magazines papier français s’inscrivent dans la création artistique émergente.

Baron: Comment décririez-vous votre ligne éditoriale ?
Maxime: Explorer l’esthétique contemporaine à travers le prisme de l’image et du texte est le motif principal du magazine. The Steidz est un média qui n’hésite pas à affirmer la perméabilité entre les formes de créations visuelles: art contemporain, design, arts appliqués, graphisme, mode, édition… Aujourd’hui, les passerelles entres ces domaines sont inévitables. C’est donc par le biais d’interviews, de décryptage de tendances ou de dossiers thématiques que The Steidz a choisi d’en dégager un certain nombre de concepts forts. Sans pour autant vulgariser l’écriture, ce premier numéro adopte un style simple et concis, permettant à tous de s’immiscer dans cette vitrine d’artistes. La cohérence éditoriale du magazine s’effectue dans un aspect « pop » qui se justifie par des couleurs vives et s’intéresse beaucoup à la notion d’objet.

Sébastien : Grâce à une vision transversale et sélective, The Steidz propose des contenus permettant aux lecteurs de découvrir une scène créative croisée à la perception des acteurs qui la soutiennent. Pour ce premier numéro, vous découvrirez notamment une conversation avec le couple de collectionneurs Daniel et Florence Guerlain. Leur regard apporte une véritable valeur ajoutée tout en inscrivant la jeune création sur le marché de l’art.

Baron: Pourquoi avoir choisi le média imprimé?
Maxime: S’il est désormais certain que le papier se noie dans l’omniprésence du numérique, je reste persuadé qu’il a encore sa place dans la culture: catalogues d’expositions, revues artistiques et programmes d’institutions — qui deviennent de plus en plus graphiques — peuvent en témoigner… Beaucoup sont encore sensibles au livre imprimé ou au magazine print. Ce dernier est en pleine révolution et reste attaché au désir de conservation; la tendance des « coffee table mags » le représente bien : ce sont des magazines considérés comme « médias-objets » qui, par leurs qualités esthétiques, suscitent la dimension matérialiste des lecteurs. Développer la version print de The Steidz est aussi l’occasion de concrétiser un design graphique qui n’est pas possible sur le web, notamment par des jeux typographiques ou des variations de papiers.

Sébastien: Travaillant tous les deux dans l’édition et le journalisme, en plus d’être attirés par le print, la transition du web au papier nous semblait une évidence. Il s’agit surtout d’un équilibre à trouver entre les deux supports. La version papier est une prolongation de l’expérience digitale de nos lecteurs. Cependant, la périodicité annuelle du magazine ne permet pas une prise directe avec l’actualité, contrairement au web. Avec ses 110 pages, nous pouvons sans doute qualifier The Steidz de « mook », un hybride entre le magazine et le livre.

Baron: Quelle est la réaction du public?
Maxime: Pour le moment, très bonne! Aussi bien pour notre équipe de journalistes, ravis de prendre part à ce projet, que pour les amateurs d’art. Les galeries françaises et installées à l’étranger apprécient également de voir un nouveau magazine arriver sur la scène culturelle. C’est une façon évidente de mettre en lumière les artistes qu’elles représentent, à travers un média dynamique qui rassemble textes, images et design graphique. Les foires d’art contemporain sont aussi sensibles à l’éclosion de The Steidz et n’ont pas manqué de prendre contact avec nous.

Sébastien: Nous constatons un réel engouement pour le projet de la part de personnes très différentes. Afin d’aller à la rencontre des amateurs d’art, nous sommes heureux d’inscrire The Steidz dans l’actualité des foires d’art contemporain comme la YIA ou Paris Photo, en plus de la distribution classique.

Baron: Quelle est votre stratégie de vente et de croissance? Publicité ou co-branding?
Maxime: Nous commençons par proposer The Steidz magazine à la vente dans une sélection de galeries d’art et de librairies parisiennes. La liste des distributeurs sera bientôt disponible sur notre site web avec l’e-shop. Quant à la manière dont nous envisageons développer le support, ce sont les recettes qui détermineront en grande partie la suite. Il faut savoir que le premier numéro a été financé via la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, en plus de nos propres fonds, avec la promesse de n’y faire figurer aucune publicité. Mais pour la suite, nous multiplierons probablement le co-branding comme avec Paris Photo cette année, et devrons sans doute intégrer de la publicité.

Sébastien: Nous proposerons également une possibilité d’abonnement. Par la suite, la stratégie économique s’articulera autour des ventes du magazine et des partenariats avec des annonceurs. Le webzine appuiera le développement du magazine papier, notamment via une offre publicitaire digitale. Nous sommes déjà en train de préparer le prochain numéro et avons beaucoup d’idées pour faire croître la notoriété et les ressources du magazine…

Baron: Quels sont vos projets à venir?
Maxime: The Steidz sera présent à la Slick Art fair qui aura lieu du 21 au 25 octobre prochain. Nous y organiserons un événement en partenariat avec un artiste contemporain. Le webzine va également se développer dans les mois à venir, avec plus de contenus et de nouveaux auteurs.

Sébastien: Probablement, nous travaillerons aussi sur le design du site en conservant l’identité de The Steidz. À terme, nous souhaiterions aussi s’orienter vers des projets d’édition d’ouvrages spécialisés dans l’art contemporain ; nous allons d’ailleurs prochainement participer à la création d’un catalogue d’exposition. À suivre, donc !

thesteidz.com

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