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Laucolo | Du potager aux pinceaux

Laucolo | Du potager aux pinceaux

« C’était mon rêve de dessiner la coupe transversale du chou rouge! Parce que chaque fois que j’en coupe un, je regarde ça et c’est fascinant. ».

Celle qui s’exclame de cette manière, c’est Laurence Deschamps-Léger, qui sévit également en tant qu’illustratrice sous le nom Laucolo. C’est en tombant sur ledit magnifique dessin de chou rouge qui figurait sur sa carte d’affaires que ma curiosité a été piquée. Rencontre avec une geek de légumes autoproclamée.

« C’est drôle, parce que des fois je rencontre des gens et ils me demandent: est-ce que tu peux dessiner autre chose que des légumes? » La réponse est évidemment affirmative, mais c’est tout de même en ayant été exposée de manière continue pendant deux ans aux aux beautés de ce groupe alimentaire en travaillant aux Fermes Lufa que Laurence s’est remise à dessiner plus assidûment, elle qui s’y adonnait pour le plaisir depuis l’adolescence. « C’est vraiment aux Fermes Lufa qu’il y a eu cette opportunité-là, non seulement de côtoyer les plus beaux légumes du monde, mais de toujours être à l’affût des nouveaux arrivages, d’être super proche du produit mais aussi de pouvoir dessiner », notamment grâce à l’omniprésence de grands tableaux noirs qui ornent les bureaux de l’entreprise.

Lorsqu’elle quitte Lufa pour un poste similaire dans un tout autre champ d’action, l’idée de perdre contact avec ces produits frais et colorés l’attriste: « C’est vraiment le fait que je suis partie de là mais que je voulais pas quitter complètement l’agroalimentaire qui m’a poussée à sortir ma page [facebook] et à me donner des rendez-vous réguliers. » Rendez-vous qui prennent notamment la forme d’un calendrier mensuel, illustré d’un légume de saison, téléchargeable pour le plus grand plaisir de votre fond d’écran.

Illustrations & contenus alimentaires
« Avec Laucolo, une chose que j’avais le goût, c’est que ça soit pas juste axé sur les images, mais sur le contenu aussi. Si tu publies une belle image, c’est beau, mais qu’est-ce que ça dit? ». D’où une liste des les légumes du Québec disponibles chaque mois accompagnant son calendrier, et le souci d’illustrer les légumes en entier, feuilles et racines inclus. « 2015, c’est l’année des sols. Donc je veux illustrer beaucoup de légumes avec leurs racines, parce que c’est nono mais souvent on ne sait pas à quoi ressemble la plante du légume: on connait juste le légume. ».

Souci esthétique (et politique)
Il faut dire que ses études en développement international, avec un focus sur l’agriculture, a sensibilisé Laurence aux conditions des travailleurs agricoles et des conditions dans lesquelles ils évoluent. « J’ai un souci de parler de ce lien-là entre les aliments, les gens qui les produisent et nous [les consommateurs]. C’est pour ça que je focusse beaucoup sur les légumes du Québec, finalement. »

Parce qu’elle mène en parallèle sa vie de salariée temps plein et d’illustratrice, le projet Laucolo avance à un rythme que Deschamps-Léger qualifie d’assez lent. Jusqu’à maintenant, les contrats se succèdent à un rythme idéal, l’un après l’autre. Après avoir illustré le site de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec, elle a également conçu les nouvelles cartes d’abonnement de Garçon Fleur, lui qui tient depuis le 1er mai une boutique sur la rue de Castelnau dans Villeray. Une collaboration avec la compagnie Au bout du rang sera également dévoilée dans les prochaines semaines, combinant l’imaginaire légumé de Laucolo aux talents d’une céramiste pour enjoliver les frigos.

Marché de Mai
Mais le plus gros projet qui l’occupe ces jours-ci, c’est Marché de Mai, événement d’une journée qu’elle co-organise avec son amie Sara Maranda-Gauvin et qui implique pas moins de 15 bénévoles, 20 exposants et 10 formateurs. « L’idée, c’est de mixer l’agriculture urbaine et l’art », résume-t-elle, « deux choses sur lesquelles on trippe. » Elles ne sont visiblement pas les seules: au moment de la publication, pas moins de 3600 personnes avaient indiqué leur intention d’aller faire un tour au Alexandraplatz samedi prochain. « Nous sommes surprises de l’engouement sur Facebook! Vraiment! On réalise que l’agriculture urbaine, le jardinage et les créations locales ça rassemble les Montréalais et évidemment, on avait SI hâte que le printemps arrive! » s’exclame Deschamps-Léger. Les organisatrices « espère[ent] que les gens se répartiront bien au courant de la journée. ». Malgré qu’elles aient ajusté les commandes de semis en prévision de l’achalandage monstre, elles suggèrent néanmoins d’arriver tôt pour s’assurer un meilleur choix.

Une fois cette tornade passée, Laucolo souhaite mettre du temps sur la croissance de sa petite entreprise. Au nombre des projets, la refonte de son site web et l’ouverture d’une boutique en ligne Etsy trônent en haut de liste. Et pour se donner de l’énergie pour mener à bien tous ces projets, Laucolo s’appliquera à croquer tout ce que le mois de mai a à offrir: « Pour moi, le mois de mai, c’est synonyme de la nouvelle année agricole, avec les têtes de violons, les asperges… », dit-elle avec les yeux pétillants. Pas de doute, ce sera une année foisonnante pour la passionnée de légumes!

Laucolo
site officiel | facebook

Marché de mai
événement facebook | pour s’inscrire aux ateliers (quelques places sont encore disponibles)

Crédit photo en-tête: Marc Pronovost
Crédits images: Laucolo

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