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SXSW 2015 – où situer le Québec cette année?

SXSW 2015 – où situer le Québec cette année?

SXSW 2015, c’est terminé. Cette année, Planète Québec y a organisé exclusivement un volet musical, coupant le volet affaires disponibles les années précédentes aux entrepreneurs désirant s’y rendre. Parmi les 75 000 professionnels du monde entier présents, 3 d’entre eux ont accepté de partager leur expérience et leur ressenti par rapport à cette décision.

SXSW, c’est un ensemble de festivals de musique, de cinéma et de médias interactifs qui se tient chaque année depuis 1987 à Austin. SXSW, c’est surtout une véritable mine d’or pour la découverte des nouvelles tendances. Planète Québec, c’est une plateforme culturelle présente à SXSW en présence des talents musicaux les plus innovants depuis plusieurs années. Alors, quel impact la suppression du volet interactif et entrepreneurial auparavant organisé a-t-elle pu avoir sur l’image du Québec sur place? Les avis sont partagés et Planète Québec s’explique via le Ministère en charge.

Québec aurait brillé par son absence
Même si certaines agences publicitaires québécoises ont pu compter sur le soutien de l’Association des agences de publicité du Québec (APPQ) pour former une délégation, cela n’a pas été le cas de tous les entrepreneurs. Bon nombre d’entre eux ont dû se rendre par leurs propres moyens à Austin, au Texas. Les plus petites entreprises ont simplement dû abandonner l’idée, faute de moyens – le prix minimum d’un billet étant de 500 US$. Pour un entrepreneur comme Louis-Félix Binette, directeur général et cofondateur de f.&co – spécialisée en conseil à la créativité – SXSW 2015 était une « année intéressante du point du fond et du contenu, et [de] beaucoup de monde et d’action ». Cependant, il relève l’absence du rayonnement québécois qu’il avait pu retrouver l’année passée: « C’est l’événement de l’année et le Québec était absent. Ce n’est pas un bon moyen pour faire passer notre région comme une terre d’innovation. Les investisseurs veulent savoir si les entreprises sont appuyées par les autorités. Les institutions n’ont pas lancé ce message cette année, alors qu’une ville comme Montréal grouille de start-ups ».

Mais Québec s’est aussi retrouvé sur le devant de la scène
Un avis contrebalancé par Vincent Routhier, chef de la direction de SAGA, spécialisée en storytelling. « Il n’y avait pas beaucoup de compagnies québécoises à South by Southwest, il y en avait plus les autres années. Mais je ne suis pas venu pour voir d’autres Québécois ou représenter le Québec. Je suis venu pour rencontrer des personnes pertinentes, intelligentes, pour faire des affaires. Pas pour réseauter ». Cette différence d’opinion s’explique sans doute par le fait que Vincent Routhier était invité en tant que conférencier et non en tant qu’entrepreneur. Selon lui, cette année était « exceptionnelle: il y a eu beaucoup d’attention sur nous car nous avions un micro. L’organisation était impeccable, fluide. » Au même titre, Sylvain Carle, directeur général de FounderFuel – un accélérateur de start-up – est comblé par les rencontres qu’il a pu faire sur place et de rajouter que « le Québec était très peu présent officiellement au volet interactif mais très actif au travers des Québécois sur place ».

Le désintérêt comme explication
D’après Jean-Pierre D’Auteuil, directeur des communications au Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MIME), « après évaluation, l’événement South by Southwest, n’a pas été retenu cette année, car les entreprises en jeu vidéo ne nous ont pas manifesté leur intérêt à y participer ». Le MIME explique le manque d’intérêt de ces entreprises par leur déception lorsqu’elles ont remarqué le peu d’occasions d’affaires que cet événement suscitait pour elles : « les quelques entreprises en jeu vidéo qui ont déjà visité l’événement ont conclu que celui-ci visait principalement les entreprises œuvrant dans le domaine musical » ajoute-t-il.  Le volet interactif de Planète Québec relève du MIME qui désire « bien investir nos ressources pour appuyer nos entreprises technologiques dans leurs efforts de promotion et de croissance ». Pourtant, en une décennie, le Québec est devenu une région où la place des jeux vidéos est une des plus fortes du monde.

Entre désintérêt et manque de représentation, il faut peut-être voir un lien. Si le Québec – et le Canada en général – était représenté dans sa totalité, que tous ses talents avaient la possibilité d’y avoir une vitrine attrayante, la région parviendrait à mieux vendre son potentiel ainsi que son esprit créatif et avant-gardiste pour briller aux côtés de pays comme l’Allemagne, la Corée, la France, le Mexique ou le Brésil.

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