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SHARP – une websérie qui plonge dans le monde startupien

SHARP – une websérie qui plonge dans le monde startupien

Une compagnie de comm’ multimédia qui a le vent en poupe mais Jérémie, jeune président de sa compagnie risque bien de faire basculer la donne. Ses investisseurs s’inquiètent et ses pubs font scandale. Voici les grandes lignes du scénario de la websérie SHARP. Baron s’est entretenu par courriel avec les deux jeunes hommes au sujet de la réalisation et des enjeux que comportent un projet de ce genre.

Mathieu Beauchemin et Julien Hurteau – respectivement auteur et réalisateur du projet – ont dû redoubler d’inventivité pour créer une œuvre à la hauteur des attentes des webspectateurs. Avant de lancer la machine, ils attendent néanmoins la confirmation du Fonds Indépendant de Production (FIP) qui leur accorderait un financement pour réaliser la série. Pour ce faire, ils ont aussi besoin de montrer que l’intérêt du public est bien présent. Ils ont donc besoin de l’aide des internautes, de leurs partages et leurs “like” sur les réseaux sociaux. Comme une campagne de financement mais sans

crowdfunding

.


D’où vous est venue l’idée de réaliser une web-série sur l’univers de la publicité?

Mathieu

: L’idée nous est venue lors du dernier Kino Kabaret au Festival du Nouveau Cinéma (FNC), où Julien et moi avons été jumelés pour faire un court-métrage pour le défi Auteur.

Julien:

 Pour ma part, je voulais explorer l’univers des

startups,

qui est très en vogue en ce moment.

D’où vient le nom SHARP?

Julien

: Nous voulions un nom

short and sweet

qui décrit parfaitement l’esprit de la série. Dans le monde de la pub, il faut tout le temps que tu sois sur ton

A-game

. Avoir l’air 100%

sharp

 [NDLR: net, vif, pointu], même si ce n’est pas toujours le cas. 

Mathieu

: L’agence dans laquelle se déroule la série s’appelle 

Sharp à l’Os

, c’est donc de là aussi que découle le nom de la série.

Pouvez-vous expliquer le processus d’écriture? Quelles sont/ont été vos inspirations ?

Mathieu

: À l’origine, pour le court-métrage, je me suis largement basé sur la nouvelle 

Axolotl

 de Julio Cortazar. On voulait aussi faire quelque chose qui ressemblerait à 

The Office

version américaine. C’

était surtout un exercice de style à la base. Comme scénariste, je suis très fan de Paul Feig (surtout pour 

Freaks and Geeks

) et des films d’ado de John Hughes. Mon dernier coup de cœur va à la série

Togetherness,

que j’ai regardé récemment. C’est vraiment le genre de show que j’aspire à écrire! La musique, une autre de mes grandes passions, m’inspire beaucoup.

Julien

: Pour le visuel, je me suis inspiré des séries

Suits

et

Entourage

. Pour le contenu, on a tous deux bien aimé

Silicon Valley

, qui en est à sa première saison.

Pourriez-vous expliquer en quelques mots l’aspect original de votre série? Pourquoi les internautes devraient la regarder? Reflète-t-elle la réalité d’une agence de publicité?

Mathieu

: La série pourrait se dérouler dans n’importe quel milieu de 

startup

 actuel, mais on a choisi celui de la pub parce qu’elle est omniprésente dans nos vies. Depuis les 5 ou 10 dernières années, le web 2.0 et les technologies mobiles ont profondément changé notre façon de communiquer et du même coup, la façon de promouvoir les services et produits. De nos jours, il faut redoubler de créativité pour rejoindre et marquer sa clientèle, mais c’est possible de le faire autant pour les petites que les grandes entreprises. J’ai toujours été fasciné par les concepts publicitaires inventifs et dernièrement, par les phénomènes viraux inattendus. C’est épatant de voir que la fameuse

robe bleu-noir/blanc-or

soit en rupture de stock et que les propriétaires du 

Grumpy Cat

 soient maintenant millionnaires grâce à la bouille de leur minet… Vive le 21e siècle!

Aujourd’hui, tout (ou presque) se passe sur le web. Le format web-série est-il pour vous un format d’avenir? Quels en sont les avantages et les inconvénients?


Mathieu: Inévitablement, la télé et le web finiront par fusionner. Les contenus s’y interchangent déjà beaucoup et de plus en plus de séries de fiction, surtout aux États Unis, se produisent directement sur le web sans passer par la télé. Personnellement, depuis que les chaines comme Tou.tv, Netflix et YouTube existent, je ne prends que rarement rendez-vous avec la télé et je regarde presque tout en streaming. La série format web nous permet encore d’expérimenter des concepts nouveaux et de jouer avec le format. Par exemple, High Maintenance sur Vimeo joue autant sur la forme que la durée des épisodes, qui varient d’une dizaine à une vingtaine de minutes. Par contre, le hic, c’est que le financement passe encore majoritairement par la télé traditionnelle.

Si vous deviez expliquer à un novice comment réaliser une web-série aujourd’hui, que diriez-vous? A quelles contraintes faut-il faire face? Qu’est-ce que votre expérience personnelle dans le milieu vous a-t-il appris? 

Mathieu

: Le meilleur conseil? FONCE! Maintenant plus que jamais, les moyens de production sont à la portée de tous et on peut faire une production d’excellente qualité de chez soi, à peu de frais.

Julien:

Fonce, mais ne sous estime pas la qualité finale de ton produit. La compétition est forte, et ce n’est pas parce que c’est une “web”série qu’il est excusable d’avoir un look

cheap

. Soyez ingénieux pour que ça ne paraisse pas. La compétition est trop forte.

Mis à part la bande-annonce, que se passe-t-il en ce moment en termes de production?

Julien

: Dès que nous avons une confirmation du financement, nous fonçons! Et nous avons besoin des internautes pour prouver que cette série mérite d’exister!

Mathieu

: De mon côté, je suis à l’écriture de la première saison, qui s’étend sur 10 épisodes d’une douzaine de minutes. On réfléchit également au déroulement de la deuxième et troisième saison, qui promettent beaucoup de rebondissements. On a hâte de vous montrer tout ça!

Quelles sont les chances que vous arriviez à atteindre votre objectif de financement? Est-ce un frein réel ou vous mènerez votre projet à bout quoi qu’il arrive?


Julien: Pour une série du genre, nous avons réellement besoin de sous, ne serait-ce que pour honorer le travail des comédiens! Nous avons des chances, mais il y a beaucoup de beaux projets cette année en compétition pour le FIP [Fonds indépendant de production]. Le choix dépend de beaucoup de facteurs qui sont hors de notre contrôle. Le FIP m’a déjà fait confiance avec la série Agent Secret, je croise les doigts pour que cela se reproduise.

Page facebook de la websérie

Crédit photo: Bruno Destombes

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