Créatif et passioné, le média français Magazine a depuis dix ans et à chaque trimestre réfléchi à la façon dont l’art, les marques, les stratégies, la publicité et la créativité évoluent dans la culture et l’industrie du magazine. Après dix ans de gratuité, il est maintenant payant. Entretien avec l’éditeur Angelo Cirimele.
Baron: Quelle est l’histoire de derrière le magazine?
Angelo Cirimele: On a assisté au développement de la presse de style, dont la caractéristique est qu’elle fonctionne davantage comme une galerie d’art que comme un organe d’information classique. C’était comme de petits showcases de photo, de direction artistique, de graphisme… Alors on a décidé d’en parler comme de vraies propositions éditoriales, et de les chroniquer comme on aurait pu le faire de films de cinéma ou de livres.
B.: Comment décririez-vous votre ligne éditoriale?
A.C.: Aujourd’hui c’est « style, media & créative industry », donc au carrefour de la mode, de l’art, de l’image et des médias. On essaye d’avoir une démarche de journaliste, car ce domaine du luxe voit trop souvent des textes complaisants qui font la promotion d’objets de luxe mais qui n’analysent rien.
B.: Pourquoi avoir choisi le média imprimé?
A.C.: En 1999, c’était assez naturel… Aujourd’hui je crois que si on demande une attention à son lecteur pour un texte de 4 pages, il faut qu’il soit dans de bonnes conditions pour le lire. Et je ne crois pas que les images de mode qu’on regarde sur écran restent en mémoire — je parle de mémoire humaine.
B.: Quelle est la réaction du public?
A.C.: Bonne! Je crois qu’on a une spécificité, donc le public sait le reconaître.
B.: Quelle est votre stratégie de vente et de croissance? Publicité ou co-branding?
A.C.: Vente et publicité. Le cobranding, c’est le devenir marchandise des médias, qui perdent ainsi toute crédibilité.
B.: Projets à venir?
A.C.: On vient de sortir un livre rétrospectif 1999-2013. Donc on fait le point, mais on est bien décidés à continuer!
