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Sébastien Thibault: le pouvoir des combinaisons

Sébastien Thibault: le pouvoir des combinaisons

L’illustrateur Sébastien Thibault est la preuve vivante qu’il n’est pas nécessaire de vivre dans un grand centre pour avoir une carrière florissante: de son Matane natal, il a collaboré avec les prestigieux Time magazine et New York Times, après des débuts pour Urbania et Bang Bang. Rencontre avec un homme de talent.

Depuis maintenant quatre ans, Sébastien Thibault se présente comme illustrateur. S’étant fait la main en illustrant des pochettes d’album pour les Vulgaires Machins, les Sainte Catherines et Attack of the Microphone, son ancien groupe, il rêvait de s’orienter vers l’illustration éditoriale. Il a rapidement constaté qu’un agent l’aiderait à trouver des contrats: « Quand t’es représenté, il y a un sceau de qualité et une force en arrière de tout ça. Les directeurs artistiques voient que tu es capable de livrer la marchandise, parce que tu fais partie d’une équipe. » Il trouve en la femme d’affaires Anna Goodson une partenaire de confiance, elle qui tient une agence d’illustrateurs qui comprend notamment Lino. C’est d’ailleurs depuis son recrutement que la carrière de Sébastien a véritablement pris son envol.

En effet, les contrats affluent. C’est sa collaboration avec le Time Magazine qui, avec ses 3 300 000 copies, lui a fait prendre conscience de sa belle lancée: « C’est vraiment là que j’ai réalisé qu’il y allait avoir encore de belles choses qui allaient venir, que ça marchait mon affaire ». Sébastien compte le New York Times dans ses clients réguliers, et réalisait un contrat pour le Wall Street Journal au moment où nous avons fait l’entrevue, la semaine dernière. « Je te dirais qu’à date, je suis assez comblé. Déjà avec ce qui se passe, je n’aurais jamais pensé faire autant de choses. J’étais ben naïf au départ avec mon plan de me lancer là-dedans. »

Bien que chaque contrat soit différent, chaque commande nécessite pour Sébastien de s’inonder d’images: « Je vais voir des images, mais pas nécessairement en lien avec le sujet. Des fois c’est ce qui va faire que ton illustration va encore plus parler. Si tu réussis à l’apporter d’une façon que les autres n’auraient pas pensé, tu réussis à monter ça d’un cran. Si on se colle trop au sujet, on va finir par faire ce que tout le monde fait. » Ce gavage visuel l’aide aussi à briser l’angoisse de la page blanche, alors que de profiter de sa ville l’aide à s’aérer l’esprit: « Dans ma journée, je consacre toujours à peu près une heure à aller faire du vélo sur le bord de la rivière, me changer les idées un peu. Ça fait aussi partie de mon processus. »

Avec tous les contrats qui arrivent, l’illustrateur n’a pas trop le temps pour des projets personnels. C’est sans compter l’ambitieux projet sur lequel il planche jours et nuits ces temps-ci: Le feuilleton d’Ulysse, un livre de Murielle Szac aux éditions Bayard qui lui demande plus de 150 illustrations sur le grand voyageur.

Quand on lui demande s’il a un projet particulier dans sa banque de rêves, Sébastien nous répond, très philosophe: « De journée en journée, je savoure les projets qui arrivent et j’ai pas de gros rêves à accomplir. » Gageons qu’il pourra encore savourer longtemps!

Sébastien Thibault
Crédit photo: Kéven Poisson
Source des illustrations: http://sebastienthibault.com

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