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The White Review : arts et littérature émergents

The White Review : arts et littérature émergents

Depuis 2010, la revue britannique The White Review a ouvert ses pages à de nouveaux talents littéraires et artistiques souvent négligés par les maisons d’éditions et autres magazines plus établis. Le travail de l’équipe éditoriale de la White Review a enclenché une petite révolution sur la scène littéraire underground du pays, supportée par des milliers d’abonnés. Ce sont ces mêmes abonnés qui continuent de fermer les guichets des soirées de financement organisées par The White Review. Entrevue avec deux membres de l’équipe éditoriale, Benjamin Eastham et Jacques Testard.

Baron : Quelle est l’histoire de The White Review ?
The White Review : Nous avons commencé la revue parce que nous étions frustrés des trop rares opportunités accordées aux jeunes écrivains et artistes, au Royaume-Uni. Nous étions convaincus qu’un grand nombre d’écrivains talentueux faisait face au mur d’une industrie de l’édition conservatrice et nous voulions changer cette situation. Nous pensions aussi qu’il y avait un lectorat et une clientèle qui serait prête s’investir dans une revue trimestrielle intelligente, axée sur les arts et la littérature.

B. : Comment décririez-vous votre ligne éditoriale ? 
T. W. R. : L’objectif fondamental est de promouvoir les perles de la littérature et des arts émergents, de les présenter à nos lecteurs en maximisant leur impact. Voilà pourquoi nous portons autant d’attention à la conception graphique du magazine. Nous effectuons aussi des entrevues avec des personnalités, provenant de divers milieux artistiques, que nous admirons, comme Hans Ulrich Obrist, Will Self, Michael Hardt, Richard Wentworth, China Mieville et Tom McCarthy.

B. : Pourquoi avoir choisi le média imprimé ? 
T. W. R. :The White Review est publié sur papier et est aussi en ligne, sous forme de site Web. Ce dernier est mis à jour avec du matériel nouveau et exclusif à chaque mois, donc le numérique et l’imprimé sont ici complémentaires. Les éditions papier sont durables, des objets de collection qui resteront sur les étagères des gens. L’édition en ligne nous permet d’être plus agiles, de publier des textes plus courts et de prendre davantage de risques en appuyant de jeunes écrivains. Nous espérons que les gens se réfèrent aux deux éditions.

B. : Quelle est la réaction du public ? 
T. W. R. : La réponse du public a été très positive. À chaque lancement de numéro, le nombre de personnes dans l’assistance augmente. Nous osons croire qu’il s’agit là d’une preuve de l’existence d’un appétit pour la culture littéraire au Royaume-Uni. On parle beaucoup de la disparition de l’édition et de l’écriture, dans les médias locaux, mais l’enthousiasme des jeunes pour le magazine sape le fatalisme. Magazines et journaux doivent atteindre leur public respectif : les éditeurs qui s’appuient sur des moyens et des styles traditionnels ou obsolètes sont dépassés. Il faut créer un espace pour une nouvelle génération de lecteurs.

B. : Quelle est votre stratégie de vente et de croissance ? Publicité ou co-branding
T. W. R. : Nous avons très peu de publicité. Notre modèle d’affaires est basé sur les ventes et les abonnements. Nos revenus sont générés par les évènements et quelques projets ponctuels, comme notre concours littéraire. Nous sommes également un organisme de bienfaisance enregistré, un modèle qu’on voit souvent en Amérique, mais peu connu en Europe, ce qui signifie que nous incitons les gens à faire des dons. Si vous êtes intéressés, s’il vous plaît, visitez le www.thewhitereview.org/donate

B. : Pouvez-vous nous donner un état des lieux de la scène médiatique de niche du Royaume-Uni ? 
T. W. R. : Il y a de bons petits magazines qui semblent sortir nulle part, en ce moment. Nous vous recommandons particulièrement Clinique, un magazine des poètes de la relève. Nous avons été impliqués dans le marché du livre Copeland depuis sa création – une foire pour les éditeurs et artistes indépendants.

www.thewhitereview.org

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