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« C’est toujours la musique qui parle le plus fort. » – François Dufault, fondateur de Sale Cabot

« C’est toujours la musique qui parle le plus fort. » – François Dufault, fondateur de Sale Cabot

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Après huit ans d’expérience en tant qu’auto-producteur de son groupe The Blue Seeds et comme consultant en finances, leadership et communications, François Dufault a eu envie en 2011 de créer une agence de marketing web multisectorielle et une maison de production de disques/distribution numérique (web label): Sale Cabot. « J’ai eu l’idée de jumeler mes deux bagages pour les mettre à profit dans cette compagnie. Et il faut dire que même si la corporation m’a un peu levé le cœur, j’ai gardé des principes en tête pour m’aider à gérer de nouveaux projets, artistiques cette fois. »

Artistes à-tout-faire?

Avant tout, c’est l’idée d’aider les artistes qui en ont besoin qui l’a motivé à aller dans cette direction : « Je me suis dit qu’il était temps de rendre la balle à ceux qui n’ont jamais eu la chance d’aller chercher cette expérience. Et être artiste à temps plein, ce n’est pas LE métier pour avoir le meilleur salaire! (Rires). Avec Sale Cabot, j’ai pu arriver à gagner ma vie. » L’entreprise offre donc de multiples services: création de sites web, campagnes promos, intégration et gestion de réseaux sociaux, relations de presse, distribution numérique, graphisme, coaching, gérance d’artistes, etc.

Qui dit artiste indépendant dit souvent aussi: responsable des communications et de l’image, attaché de presse, agent de programmation, publiciste… Pourvu d’un B.A.A. au HEC, Dufault n’a aucun mal à gérer ces multiples tâches. À la lumière de son expérience, croit-il qu’un artiste indépendant qui n’a pas de formation en marketing peut y arriver seul? « Je crois que oui. Suffit que la personne soit curieuse de l’envers de la médaille. En décidant de sortir un album, c’est évident que le musicien se retrouve dans une certaine industrie. Et chaque industrie a ses règles. C’est possible d’être original, mais il y a des bases à respecter. Si l’artiste n’a pas la patience de le faire, c’est possible qu’il se plante. Mais si un musicien est prédisposé à prendre ces responsabilités, c’est certain qu’il peut réussir. » Parce que selon Dufault, plus l’artiste est impliqué, plus il risque de voir sa musique rayonner.

« On ne peut pas forcer un journaliste à faire une critique! »

Côté couverture médiatique, Dufault souligne la mutation qu’a connu le journalisme culturel : « Les nombreuses coupures ont eu leur effet. On s’en rend surtout compte dans les médias classiques: il n’y a presque plus d’espace pour les artistes. Alors pour les indépendants, on repassera! » Cette situation particulière, entre médias traditionnels plutôt défaillants et multiplication (et mort presque aussi rapide) des blogues, Dufault la considère comme normale suite à la fin de l’âge d’or de l’industrie musicale.

Ce qu’il trouve moins facile à gérer, ce sont les attentes parfois irréalistes de certains artistes. « Il arrive que des musiciens pensent qu’investir dans des relations de presse équivaut à avoir une promesse d’entrevues et de critiques. Euh, non! (Rires) On ne peut pas forcer un journaliste à faire une critique! La seule chose que tu peux promettre, c’est de mettre l’album dans les mains de la bonne personne. Et après, impossible de prédire ce qui va se passer. Si c’est bon, ils vont en parler. Tout simplement. C’est toujours la musique qui parle le plus fort.»

Pas facile de se faire remarquer à travers la tonne de démos que reçoivent jour après jour labels et journalistes. « Le premier mur, c’est de se faire écouter une première fois. C’est pourquoi j’encourage les artistes à concevoir un plan cohérent et à s’y tenir. Si la musique est lancée un peu n’importe comment et n’importe quand, sans réflexion, ça ne risque pas d’attirer l’attention, ni de créer un buzz. Souvent, les artistes oublient de penser au marketing de leur projet. Pourtant, ça devrait prendre autant de temps que l’enregistrement de l’album. »

www.salecabot.com

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