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Philippe Malouin démystifie le design

Philippe Malouin démystifie le design

Dans le cadre des Masterclass d’Index Design, le 19 février à l’Espace Infopresse, le designer Philippe Malouin était l’invité d’honneur, pour une conférence axée sur sa démarche entrepreneuriale. Le jeune designer québécois de 33 ans, est aujourd’hui établi à Londres après avoir obtenu ses diplômes dans les écoles européennes de design de Paris et d’Eindhoven. Baron l’a rencontré pour parler de son cheminement et de son processus créatif.

« J’ai trouvé cela assez étonnant d’être invité par Index Design. Je suis content d’être retenu pour faire une conférence, et j’imagine aussi que c’est le fait que je vienne d’ici et que je me sois exilé ailleurs qui intéresse les gens », a avoué Malouin, en entrevue avec Baron.

Pour lui, cette tribune représente l’occasion de partager son parcours, ses procédés créatifs et ses processus de travail avec le public, d’une manière différente. « Je trouve cela plus intéressant qu’une simple entrevue sur papier dans les journaux, précise-t-il. Ici, on peut interagir avec le public et montrer des photos de nos réalisations du début à la fin, ça démystifie en quelque sorte le design. »

Après ses études, Philippe a travaillé pour le designer Tom Dixon. C’est ce qui l’a amené à s’installer à Londres, pour ensuite y créer son propre studio. « Ce qui est différent à Londres, c’est qu’il existe un marché de galeries designs qu’il n’y a pas au Québec. C’est grâce aux galeries d’art, qui voulaient sponsoriser mon travail, le faire valoir, le vendre, le communiquer… que j’ai pu commencer à me faire connaître, raconte-t-il. À Montréal, j’aurais probablement fini comme serveur et le design aurait été mon passe-temps ! »

En perpétuelle période d’expérimentation, Malouin ne démarre jamais un projet à partir d’une idée précise. Au fur et à mesure de ses essais sur différents matériaux et modèles de productions, il parvient à éclaircir le flou initial pour atteindre son résultat final : « Pour les projets en bois, on a, par exemple, poncé 15 matériaux différents. On a fait des tests de ponçages, juste parce que le ponçage nous intéressait. On a donc commencé à créer un projet qui avait l’air intéressant à travers les échantillons de ponçages et le projet s’est ensuite profilé tout seul. » Designer expérimental et minimal, Philippe Malouin caractérise ainsi son propre style : As little design as possible, but it takes a lot of design to do that.« L’important, poursuit le designer, c’est de donner l’impression au public d’un résultat aussi subtil et inapparent que possible, mais qui est le fruit d’une imposante recherche créative. »

Pour la suite, le designer québécois tentera sa chance avec un nouveau public. Grâce à des réalisations à prix plus abordable, Malouin espère pouvoir distribuer le produit de sa création dans des boutiques à travers le monde. « On est en train de faire des tests de production avec des industriels. On crée des lampes, des canapés, des chaises et d’autres objets design qui vont être plus accessibles. Travailler pour des galeries, c’est arrivé par hasard, et c’est grâce à ça que j’ai pu survivre au début. Mais ce que j’ai toujours voulu faire, c’est de la production. »

En attendant que ces objets soient dispersés aux quatre coins de la planète, on peut encore se rendre sur la boutique en ligne de Philippe Malouin pour se procurer une de ses réalisations.

philippemalouin.com

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