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« J’ai un profil multiplateforme, un avantage pour le futur d’Urbania », Myriam Berthelet

« J’ai un profil multiplateforme, un avantage pour le futur d’Urbania », Myriam Berthelet

Depuis quelques mois, Catherine Perreault-Lessard, ancienne rédactrice en chef du magazine Urbania, a cédé sa place à Myriam Berhelet. Avec une expérience professionnelle davantage ciblée sur les médias, le documentaire et la télé, l’arrivée de Myriam Berthelet au poste de capitaine va sera remarquée. Baron a rencontré la nouvelle rédactrice en chef lors du lancement de l’édition « Spécial Célibataires », pour en savoir plus sur ce que réserve le futur d’Urbania.

Baron : Tu viens tout juste d’être désignée comme rédactrice en chef d’un des magazines les plus insolites du paysage médiatique québécois. Peux-tu nous expliquer comment tu en es arrivée là ?
Myriam Berhelet : Je participe à la nébuleuse d’Urbania depuis déjà quelques années, mais j’ai un background qui touche plus à tout l’univers des médias et de la télévision. Urbania se déploie aujourd’hui énormément sur plusieurs types de plateformes, tels que le site Internet, le papier, la télévision, mais aussi la radio. On essaye d’avoir une identité de plus en plus multiple. Je pense que c’est, entre autres, pour cette raison que l’on m’a approché pour le poste. J’ai un profil qui est plus multiplateformes, ce qui est un avantage pour le futur numérique du magazine.

B. : Pourquoi Urbania ?
M. B. : Ce que j’aime chez Urbania, c’est son côté irrévérencieux, mais aussi l’idée que l’on s’intéresse aux gens ordinaires, qui font des choses extraordinaires. En démystifiant certains tabous, on tente de mettre en avant des gens qui, sans nous, n’auraient pas de voix. On les écoute et on essaye de rendre compte de leur réalité. Ce que j’ai aussi toujours aimé dans ce magazine, c’est que notre équipe bouillonne de talent. À la base de l’ADN d’Urbania, il y a ses collaborateurs qui vont débusquer ces personnages incroyables et inconnus qui vont nous raconter leurs histoires.

B. : Penses-tu que c’est grâce à vos intervenants originaux que vous vous distinguez des autres magazines québécois ?
M. B. : Je pense que c’est surtout le regard que l’on porte sur ce qui nous entoure. Un regard presque anthropologique sur la culture populaire, avec beaucoup d’ouverture et une certaine fraîcheur. C’est ça qui fait notre force. Pour Urbania, tout peut être intéressant. On a fait, par exemple, sous la direction de Catherine, un numéro sur les gros ainsi que sur les roux. Pour nous, il n’y a pas un sujet qui est plat, il y a toujours une histoire insolite et des personnages originaux, incongrus et inédits derrière des sujets qui ont l’air plutôt banals.

B. : Vous avez décidé de passer de quatre à un numéro par an, comment penses-tu que cette transition va se faire ressentir au niveau de la rédaction ?
M. B. : Aujourd’hui, on est dans l’air du numérique. Cela fait plusieurs années qu’Urbania se déploie sur de multiples identités pour en arriver à la conclusion que nous, le papier, on y croit, mais on veut se concentrer pour bien le faire ! Notre solution pour continuer à évoluer c’est de passer de quatre à une publication, mais on veut continuer à publier, à avoir un objet physique.

Avec un magazine par an, on souhaite créer une publication plus costaude et touffue, avec plus de pages ! On va changer des choses, mais toujours dans le même esprit du magazine Urbania. Cette seule édition sera le navire amiral d’Urbania.

B. : Avec une seule édition, n’avez-vous pas peur de tomber dans l’oubli ?
M. B. : Non. Aujourd’hui, Urbania est très bien implanté dans l’esprit des gens, notamment grâce aux lancements et à toutes les déclinaisons d’Urbania. Les gens qui lisent notre magazine, lisent aussi notre blog, nous voient à la télé. On veut juste se diversifier et assumer cette nouvelle époque dans laquelle on se trouve. Urbania, c’est aussi de l’audace. On n’est pas un magazine établi à jamais, rigide, qui n’accepte pas le changement !

B. : Aujourd’hui c’est le lancement du « Spécial Célibataires ». Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette édition, quelles ont été vos sources d’inspiration ?
M. B. : Au début, quand j’ai proposé ce thème, l’idée n’était vraiment pas de faire un truc de télé-réalité, de faux seins et de bronzage. Le célibat, c’est un thème qui peut vite se résumer aux quatre étapes faciles pour trouver l’amour pour la modique somme de 9,99 $. Mais avec Urbania, on est allé chercher plus loin, on a creusé et on a voyagé pour trouver les thèmes qui font la différence.

On a, par exemple, été passer du temps avec des expatriés qui recherchaient l’amour dans les girly-bars du Cambodge. On est allé draguer avec des gens du troisième âge dans les thés dansant de Paris. On a participé à des bars à sieste au Japon, pour les célibataires en manque d’affection.

On est allé rencontrer le fondateur « d’ITS Rencontre », un site web pour les gens qui vivent avec l’herpès ou d’autres maladies sexuellement transmissibles.

On a voulu traiter de multiples points de vue du célibat qui racontent des histoires de personnes qui le vivent et qui sortent des sentiers battus. C’est bien la preuve que n’importe quel thème peut-être intéressant.

B. : Quelles sont tes attentes et tes souhaits pour Urbania, au cours des prochaines années ?
M. B. : Je souhaite que l’on continue à faire des reportages de longue haleine, à se mettre dans la peau des gens et à trouver des personnages qui sortent de l’ordinaire. Je souhaite aussi que l’on continue à analyser, avec un regard anthropologique et un éclair de malice dans l’œil, des phénomènes sociaux qui entourent la culture populaire.

Enfin, je souhaite que l’on continue à poursuivre notre côté défricheur de talents en découvrant de nouvelles plumes, de nouveaux regards, de nouveaux illustrateurs, de nouveaux photographes, et, bien entendu, que l’on continue à réaliser un magazine en ayant du fun.

urbania.ca

Photo: Jean-Michael Seminaro

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