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Gopher Illustrated : fabriqué à la main avec amour

Gopher Illustrated : fabriqué à la main avec amour

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Quand on parle de passion pour le média en papier, la revue Gopher Illustrated d’Austin en est un exemple… exemplaire. Avec seulement 1000 copies réalisées et numérotées à la main pour chaque numéro du magazine, avec des pages blanches et des autocollants, laissant au lecteur le soin de compléter SON magazine comme bon lui semble. Entrevue avec les éditeurs Lope Gutierrez-Ruiz et Michelle Benaim Steiner.

Baron : Comment Gopher Illustrated a-t-il vu le jour?

Lope Gutierrez-Ruiz + Michelle Benaim Steiner: Nous (Michu Benaim et Lope Gutierrez-Ruiz) croyons au magazine en tant qu’expérience multisensorielle, engageante, tactile (le choix du papier et des détails). Nous sommes vraiment obsédés par chaque détail. C’est là que l’idée de faire un magazine à nombre très limité et à la main est née. Dès les débuts du Gopher, nous avions une idée précise du point de vue éditorial et artistique à adopter : le magazine est un objet de collection. Tout d’abord, c’est le plaisir de la nouveauté. Ensuite, le contenu peut être consommé et, à travers les autocollants à l’arrière, modifié. Et enfin, il y a le plaisir de les collectionner.

Pour faire ce genre de magazine, le contenu doit être de qualité. Nous ne nous concentrons pas sur les évènements actuels. Nous cherchons à capturer des talents émergents. Nous fournissons une belle plateforme à un lectorat qui va l’apprécier. Nous sommes des amateurs de magazines qui ont travaillé dans le milieu pendant quelques années. Il y a quelque chose d’incroyablement excitant à l’idée de présenter quelque chose aux lecteurs. En tant qu’acheteur de magazine compulsif, je peux vous dire que, pour moi, il n’y a rien de mieux que de courir à la maison pour ouvrir un nouveau magazine, fraîchement signé. C’est un peu comme redécouvrir un superbe vêtement que vous n’aviez pas porté depuis longtemps, coincé au fond de votre placard.

Nous nous rendons compte que la plupart des magazines et des livres finissent soit dans la poubelle où prêtés indéfiniment à des amis. Livres et magazines doivent gagner le droit d’avoir une place dans votre étagère. C’est le défi à l’origine de notre magazine.

B. : Comment décririez-vous votre ligne éditoriale?

L. G. R. + M. B. S. : Notre mission, en général, est de fournir des plateformes pour les talents émergents en arts visuels, en littérature, en journalisme et en design. L’objectif n’est pas seulement de mettre en valeur l’oeuvre que nous considérons excellente, mais il faut aussi susciter la discussion. Pour faire simple : des questions profondes et beaucoup de contenu, dans un enrobage beau, ludique et interactif.

B. : Où imprimez-vous?

L. G. R. + M. B. S. : Nous imprimons dans un grand magasin de Colombie, où ils proposent un éventail très spécifique de papiers. Pour des raisons pratiques, il s’agit d’un stock 80lb mat pour les pages intérieures, demigloss 80lb pour la partie du portefeuille, et un120lb mat pour la couverture. Le choix de papier a à voir avec la qualité et l’endurance, mais nous avons également choisi dans l’optique de faciliter la lecture et pour le rendu des œuvres d’art. La typographie change à chaque article, puisque nous invitons un illustrateur différent à concevoir chaque titre des articles (entre 12 et 15 par numéro).

B. : Quelle est la réaction du public?

L. G. R. + M. B. S. : La réponse du public a été formidable. Les gens ont vraiment soutenu le projet depuis le début (le premier numéro a été financé grâce à Kickstarter).

B. : Quelle est votre stratégie de vente et de croissance? Publicité ou co-branding?

L. G. R. + M. B. S. :  Les ventes sont bonnes. Nous travaillons avec des distributeurs qui placent les magazines dans les librairies indépendantes et nous faisons aussi un bon nombre de ventes en ligne. Puisque nous imprimons seulement 1000 exemplaires, nous les vendons assez vite. En termes de publicité, nous approchons les marques partageant les mêmes idées que nous. Nous limitons volontairement le nombre d’annonces dans chaque numéro, car personne n’aime être bombardé de publicités. Donc, nous parlons uniquement avec des annonceurs dont nos lecteurs pourraient bénéficier.

B. : Avez-vous quelques projets à venir prochainement?

L. G. R. + M. B. S. : Nous planchons sur les prochains numéros du Gopher et il y a des projets sur lesquels nous travaillons, mais nous ne sommes pas prêts à en parler pour le moment.

gopherillustrated.org

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